Présidence de la commission des Finances : Julien Bayou et les écologistes soutiendront la candidature d’Éric Coquerel (LFI)
Invité de l’émission Extralocal, Julien Bayou est revenu sur l’épineux sujet de la présidence de la commission des Finances sous la prochaine législature. Le député écologiste de Paris estime que le poste reviendra à la Nupes et « évidemment » à LFI, en évoquant le nom d’Éric Coquerel, plutôt que celui de Valérie Rabault.

Présidence de la commission des Finances : Julien Bayou et les écologistes soutiendront la candidature d’Éric Coquerel (LFI)

Invité de l’émission Extralocal, Julien Bayou est revenu sur l’épineux sujet de la présidence de la commission des Finances sous la prochaine législature. Le député écologiste de Paris estime que le poste reviendra à la Nupes et « évidemment » à LFI, en évoquant le nom d’Éric Coquerel, plutôt que celui de Valérie Rabault.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

On n’a rarement autant parlé de la commission des Finances. Il faut dire que d’habitude, l’équation est plus évidente : le règlement de l’Assemblée nationale établit clairement que la présidence de la commission des Finances revient à un député appartenant à un groupe qui se déclare d’opposition. Dans l’Ancien monde, cela suffisait à décider qu’elle revenait au parti de gouvernement qui n’était pas au pouvoir, puisque celui-ci dominait très largement l’opposition. En 2017, avec plus de 100 députés contre une petite trentaine pour les socialistes, LR avait tout naturellement nommé Éric Woerth – depuis passé dans la majorité présidentielle – à ce poste. Mais depuis le résultat des dernières élections législatives, l’équation n’est plus aussi claire : la Nupes, première force politique d’opposition à l’Assemblée, mais divisée en groupes LFI, PS, EELV et PCF, et le RN, premier groupe d’opposition au sens strict, se disputent la présidence de cette prestigieuse commission.

>> Pour en savoir plus : Présidence de la commission des Finances : RN ou Nupes ? Gérard Larcher a tranché. La gauche crie au « front antirépublicain »

« La commission des Finances ne revient pas au groupe le plus important », corrige d’emblée Julien Bayou quand on l’interroge sur les prétentions du Rassemblement national à ce sujet, en renvoyant au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Mais alors, que fait-il de l’esprit des institutions, duquel se revendiquait la Nupes dans l’entre-deux-tours, quand personne n’imaginait que le Rassemblement national pourrait envoyer 89 députés à l’Assemblé ? « Nous sommes le groupe le plus important, et c’est nous qui aurons le plus de commissaires à la commission des Finances. Le fait d’avoir un groupe unique était une fausse bonne idée, avec plusieurs groupes on a plus de temps de parole, plus de moyens », explique le député de Paris.

Éric Coquerel plutôt que Valérie Rabault pour les écologistes

Julien Bayou retourne d’ailleurs la question : « Est-ce que LR va faciliter l’accession d’un député RN à la tête de la commission des Finances ? » Cela ne devrait pas être le cas, si, comme l’a annoncé Élisabeth Borne, les députés Ensemble de la commission des Finances respectent l’usage et ne prennent pas part à l’élection du président. Ce serait alors bien les commissaires de la Nupes – en majorité dans l’opposition s’ils se mettent d’accord – qui choisiront le président ou la présidente de la commission des Finances lors de son élection jeudi prochain. À cet égard, deux noms ont émergé : celui de Valérie Rabault (PS), qui représente un choix de compromis avec la majorité présidentielle, et Éric Coquerel (LFI). Au nom du groupe écologiste qu’il copréside, Julien Bayou affirme que « pour nous c’est évident que c’est le candidat porté par LFI », en évoquant le nom d’Éric Coquerel, « un député bosseur, déterminé et qui pourra travailler contre l’évasion fiscale, parce que les grands groupes ne payent pas leurs impôts en France. »

Le choix de la Nupes semble donc clair, mais les LR pourraient voter pour le candidat du Rassemblement national, Gérard Larcher ayant estimé qu’un tel choix serait dans l’esprit des institutions. Le secrétaire national d’EELV poursuit et met en garde Emmanuel Macron : « Attention à ne pas mettre un signe égal entre des opposants et des adversaires de la République. Comment je peux être républicain quand, au 2nd tour de l’élection présidentielle, je vote pour vous, et je suis anti-républicain quand on a l’outrecuidance de se présenter contre vos troupes. Quand il a dit qu’aucune voix ne devait manquer à la République, c’était une insulte à toute la gauche et les écologistes qui ont fait deux fois son élection. C’est une faute morale. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Présidence de la commission des Finances : Julien Bayou et les écologistes soutiendront la candidature d’Éric Coquerel (LFI)
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Documentaire Churchill chef de guerre de Peter Bardelhe
3min

Politique

Et si Winston Churchill était le grand perdant de la victoire des alliés en 1945 ?

L’Histoire a retenu de Winston Churchill un héros triomphant au balcon de Buckingham Palace après la capitulation des nazis. Mais proclamer le signe de la victoire avec la main ne suffit pas, encore faut-il en récupérer les bénéfices. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a vu son influence dégringoler. Malgré les efforts du Vieux lion, les deux superpuissances, américaine et soviétique, ont imposé un agenda politique au détriment des intérêts britanniques. Le réalisateur Peter Bardelhe a fait le pari d’expliquer cette partie de poker diplomatique entre les vainqueurs de 1945 dans un documentaire Churchill, chef de guerre diffusé sur Public Sénat.

Le

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le