Privatisation d’ADP : le référendum est le fait d’ « un attelage étrange, première étape d’un programme commun entre Les Républicains et le Parti socialiste » tacle Bruno Le Maire

Privatisation d’ADP : le référendum est le fait d’ « un attelage étrange, première étape d’un programme commun entre Les Républicains et le Parti socialiste » tacle Bruno Le Maire

Interrogé par Fabien Gay, sénateur communiste de la Seine-Saint-Denis, sur la pertinence de la privatisation d’ADP, Bruno Le Maire se défend, mettant en cause le front PC, LR, PS pour un référendum d'initiative partagée
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Par Marion D'Hondt

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Fabien Gay, sénateur communiste de la Seine-Saint-Denis, interpelle le ministre de l’Économie sur les privatisations de la loi Pacte. Pour lui, la nouvelle devise de la République devrait être « libéralisation, concurrence, privatisation ». Il rappelle que « les Gilets jaunes refusent que l’on confie au privé nos biens communs ».

Sur la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), en particulier, Fabien Gay considère que « c’est une question de souveraineté nationale, une question économique, sociale et environnementale ». Il « refuse que l’argent dégagé aille engraisser les actionnaires de Vinci ».

Ainsi, Fabien Gay demande au ministre « pourquoi il s’entête à privatiser au profit des riches, au lieu de défendre le bien commun » et le défie de « donner la parole aux Français par référendum ».  

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, rappelle qu’il y a eu « des dizaines d’heures de discussion » autour de la privatisation d’ADP. Selon lui, les garanties sont solides, voire « plus solides qu’avant le projet de privatisation ». Il déplore « l’attelage étrange » à l’initiative du RIP (voir notre article), qui serait un prélude à « un programme commun entre Les Républicains et le Parti socialiste ».

Chahuté par l’hémicycle, Bruno Le Maire poursuit, répétant que « cette initiative baroque pourrait être la première étape d’un programme commun, entre Les Républicains, les socialistes et les communistes ». Il constate, toutefois, qu’aucun des présidents de groupe Les Républicains ne s’est joint à l’initiative, « surprenante et déplacée ».

Pour Bruno Le Maire, ce RIP « affaiblit la démocratie représentative », dans la mesure où il est lancé avant le vote de la loi Pacte. Il déplore que « les mêmes qui soutenaient les privatisations, maintenant, s’y opposent », alors que, rappelle-t-il, « les garanties ont été données ».

Bruno Le Maire conclut, déclarant qu’il attend « sereinement » la décision du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer sur la validité de l’objet et de la mise en œuvre du RIP.

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