La version définitive du 13ème projet de loi de lutte contre le covid a été définie par les parlementaires en commission mixte paritaire. Elle reprend globalement la version adoptée ce mercredi soir au Sénat. Une victoire pour la droite sénatoriale, mais au prix de certaines positions que la gauche du Sénat qualifie de « clins d’œil aux antivax » et qui font grincer des dents jusque dans la majorité sénatoriale.
Projet de loi sanitaire : les sénateurs et les députés tombent d’accord sur la version du Sénat
La version définitive du 13ème projet de loi de lutte contre le covid a été définie par les parlementaires en commission mixte paritaire. Elle reprend globalement la version adoptée ce mercredi soir au Sénat. Une victoire pour la droite sénatoriale, mais au prix de certaines positions que la gauche du Sénat qualifie de « clins d’œil aux antivax » et qui font grincer des dents jusque dans la majorité sénatoriale.
« C’est une CMP Potemkine », regrette un parlementaire. La pique peut sembler un peu obscure pour les non-initiés, mais lors de la « commission mixte paritaire » (CMP) des représentants des députés et des sénateurs tentent de se mettre d’accord, après avoir voté des textes différents en séance. Enfin en théorie, puisqu’avec la nouvelle configuration parlementaire issue des dernières élections législatives, la gauche reproche à la majorité sénatoriale d’avoir « dealé » un compromis sur le projet de loi « veille et sécurité sanitaire » avec la majorité présidentielle, avant même l’examen du texte en séance par le Sénat ce mercredi soir. D’où les attaques de la gauche du Sénat, qui accuse la majorité sénatoriale d’avoir servi de point d’équilibre entre Ensemble et le groupe LR de l’Assemblée nationale, en enjambant finalement l’examen du texte au Sénat, et la commission mixte paritaire qui doit normalement servir à régler ces différends, devenant ainsi « Potemkine », du nom de ce village en trompe-l’œil prétendument visité par Catherine de Russie au XVIIIè siècle.
« Je ne suis pas là pour tirer la couverture du côté du Sénat »
Certes, avec la majorité relative dont dispose maintenant Ensemble à l’Assemblée, les LR sont dans une position plus confortable en CMP pour arracher certains compromis au gouvernement. Le ministre de la Santé, François Braun, a d’ailleurs salué sur twitter l’accord trouvé en CMP sur la base du texte issu du Sénat, en se « félicitant de ce consensus au service de la protection des Français. » À gauche, on continue à dénoncer un « deal » entre les LR du Sénat, de l’Assemblée, et du gouvernement : « Comme nous l’avions pressenti hier, la commission mixte paritaire n’a pas pu toucher un seul mot du texte adopté au Sénat. » Face aux critiques, Philippe Bas botte en touche : « Je ne suis pas là pour tirer la couverture du côté du Sénat. C’est une nécessité dans la République que nos deux chambres puissent apporter des garanties pour la qualité de la loi. » Après un examen chaotique à l’Assemblée et au rejet de l’article 2 par de nombreux députés LR, le gouvernement s’en est tout de même probablement remis à la majorité sénatoriale de droite et du centre pour faire tampon, et les orientations poussées par Philippe Bas semblent bien être le fruit de ce compromis entre majorité présidentielle, sénateurs LR et députés LR. Une « CMP » qui donne donc le ton du prochain quinquennat, où le gouvernement va devoir composer avec le groupe LR à l’Assemblée, mais où les sénateurs vont aussi devoir accorder leurs violons avec leurs collègues députés, tout en légiférant avec le gouvernement.
« Une position politique destinée à flatter les antivax pour obtenir le vote des LR à l’Assemblée nationale »
Si cette gymnastique semble presque logique vu la nouvelle configuration parlementaire, elle ne sera pas si facile à tenir. La position de droite a déjà du mal à passer au sein même de la majorité sénatoriale, puisque le groupe centriste a « regretté l’abandon de toute référence au vaccin comme justificatif » et voit dans la version définitive de ce texte « un mauvais coup à la politique de santé publique. » Philippe Bonnecarrère, sénateur Union Centriste, avait d’ailleurs déposé un amendement pour réintégrer le schéma vaccinal complet dans le « certificat sanitaire de voyage » mis en place par l’article 2, derrière lequel s’étaient rangés la gauche et le gouvernement. « Dans un tiers des cas elle vous protège contre la contamination donc si vous voulez protéger les Français contre l’importation d’un variant très grave, il faut un test négatif. C’est pour ces raisons scientifiques que nous avons voulu imposer le test », se défend Philippe Bas.
Des arguments qui sont loin de convaincre Bernard Jomier, sénateur socialiste présent en CMP : « On ne fabrique pas des arguments scientifiques. On ne sait pas du tout si ce sera le vaccin ou le test le plus efficace pour le prochain variant. Personne ne le sait, et le rapporteur fait semblant de dire que le vaccin ne le sera pas. Nous voulions garder les hypothèses ouvertes et s’il fallait les deux, et bien il fallait les deux. C’est aussi ce qu’a dit le ministre. » Pour lui, s’en tenir aux tests, « c’est une position politique destinée à flatter les antivax pour obtenir le vote des LR à l’Assemblée nationale et montrer que c’est la droite qui fait la loi. » Parce qu’en plus de ce choix du test comme unique justificatif dans le « certificat sanitaire de voyage », la version du Sénat a rajouté un article sur la réintégration des soignants non-vaccinés suspendus. Un ajout qui fait des remous jusque dans la majorité présidentielle, qui a pourtant voté le texte issu de la CMP. « Cet article est inefficace, inutile et dangereux. Je ne doute pas un instant que l’avis de la Haute Autorité de Santé [qui tranchera sur cette réintégration] soit de même nature que l’avis de l’Académie de médecine ou du Conseil scientifique [qui s’y sont montrés défavorables, ndlr] », lâche ainsi Sacha Houlié, président Renaissance de la commission des Lois de l’Assemblée nationale.
Le sujet a visiblement été discuté lors de la commission mixte paritaire, puisque Bernard Jomier se fait écho des réserves de Sacha Houlié : « Le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale a dit en CMP que c’était probablement inconstitutionnel d’introduire cette question de la réintégration des soignants, qui ne figurait pas dans le périmètre initial du texte. Ce ne sont pas des compromis efficaces, mais des postures politiques qui visent à flatter les extrémistes. » Réponse de Philippe Bas : « La loi a suspendu ces personnels, elle ne les a pas licenciés. Il faudra bien un jour, quand la vaccination ne sera plus nécessaire, qu’ils reprennent leur travail. La réintégration, ce n’est pas nous qui la créons, nous créons juste la procédure qui permettra de constater que ça n’est plus médicalement justifié. »
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
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