Proposition sur les transferts d’argent : Arnaud Montebourg « s’est fait engueuler » et rétropédale
Invité de l’émission Audition publique (sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et Le Figaro Live), le candidat à l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg est revenu sur sa proposition  visant à bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants concernés par une mesure d’expulsion. « Une mesure inefficace car mal comprise », a-t-il concédé.

Proposition sur les transferts d’argent : Arnaud Montebourg « s’est fait engueuler » et rétropédale

Invité de l’émission Audition publique (sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et Le Figaro Live), le candidat à l’élection présidentielle, Arnaud Montebourg est revenu sur sa proposition  visant à bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants concernés par une mesure d’expulsion. « Une mesure inefficace car mal comprise », a-t-il concédé.
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Il était attendu au tournant. 24H après avoir suscité une polémique par s proposition visant à faciliter l’exécution des mesures d’expulsion du territoire français, Arnaud Montebourg a rétropédalé. Dimanche dans le grand jury LCI/RTL/Le Figaro, le candidat à la présidentielle a annoncé vouloir bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d’expulsion du territoire français.

De quoi s’attirer les foudres de la gauche et les applaudissements ironiques d’Éric Zemmour. « Je me suis fait engueuler par des gens que j’aime. Parce que moi aussi j’ai des origines dans l’immigration comme beaucoup de Français et j’ai compris que je m’étais mal exprimé », a d’abord confié Arnaud Montebourg dans l’émission Audition publique (sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et Le Figaro Live).

« Je n’ai pas voulu viser les gens. J’ai voulu viser les Etats »

L’ancien ministre socialiste a regretté « un débat interdit » portant sur l’expulsion des ressortissants étrangers condamnés et qui refusent de quitter le territoire français, une fois leur peine purgée. « Donc, j’ai dit : maintenant il va falloir taper au portefeuille. Mais de qui ? Des Etats d’abord. Ce sont les Etats qui sont en cause » […] Je n’ai pas voulu viser les gens. J’ai voulu viser les Etats […] Je ne souhaite pas toucher ces familles qui travaillent dur et qui envoient de l’argent de l’autre côté de la Méditerranée ou plus loin », a-t-il martelé.

Toutefois, Arnaud Montebourg n’a pas, à proprement parler, reconnu une erreur « mais une incompréhension ». Une raison pour retirer cette proposition ? « Je n’ai pas à la retirer puisqu’elle est dans le débat. Ce que je sais, c’est qu’elle est inefficace. Elle ne passe pas donc elle est incomprise », a-t-il éludé.

« Il y a un panel de menaces qu’il faut mettre sur la table »

Le candidat à la présidentielle enchaîne alors avec une d’autres idées. « L’Agence française de développement, nous avons de nombreux accords avec des Etats du Maghreb et des Etats subsahariens où nous finançons une partie de ces Etats mais aussi des projets. Est-ce que nous pouvons accepter qu’ils refusent le retour de leurs ressortissants ? » […] « La question des avoirs des dirigeants, c’est un certain nombre de biens qui pourraient susciter un certain nombre d’interrogations. Il y a un panel de menaces qu’il faut mettre sur la table », a-t-il lancé.

Enfin à la question de savoir si « la zemmourisation des esprits » avait agi sur lui, Arnaud Montebourg répond que plutôt que « zemmourisé », il a été « bidenisé » : « C’est une proposition qui est issue directement des politiques des Américains. Les Américains font ça. Joe Biden a mis en œuvre ça en Afghanistan. Barack Obama en Iran. Ils gèlent les avoirs et les transferts ».

 

 

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