Radicalisation : « La bataille ne se gagnera pas sans les musulmans » estime Hakim El Karoui

Radicalisation : « La bataille ne se gagnera pas sans les musulmans » estime Hakim El Karoui

Trois représentants de l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF) étaient auditionnés, ce mardi, devant la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste. Son président, Hakim El Karoui, a expliqué que la bataille ne se gagnerait pas sans les musulmans. 
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Interviewé par publicsenat.fr le 24 janvier dernier, l’essayiste, Hakim El Karoui, président de l’Association musulmane pour un islam de France (AMIF), avait demandé à être auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste. C’est, en effet, devant cette commission d’enquête, que la journaliste, Zineb El Rhazoui avait attaqué Hakim El Karoui ainsi que des membres de l’AMIF. Selon elle, faire de l’AMIF une instance représentative de l’islam de France serait « une très grosse erreur historique » avant de qualifier cette association de « clergé adoubé par la République qui pourra émettre des fatwas ».

Dans son propos liminaire, Hakim El Karoui a d’abord indiqué ne pas vouloir « répondre aux polémiques », préférant plutôt expliquer le projet de l’AMIF, une association qui a pour but de voir émerger un islam indépendant financièrement et théologiquement. « L’AMIF n’a pas de vocation de représentativité (…) l’organisation qui doit représenter les musulmans, c’est le CFCM. L’ambition de l’AMIF, c’est d’être un régulateur, collecter des fonds, les réinvestir non pas en privatisant les bénéfices mais en les socialisant pour travailler à la formation des imams et lutter contre toutes les formes de haine ».

En ce qui concerne l’objet de la commission d’enquête, « la lutte contre la radicalisation islamiste », Hakim El Karoui a rappelé que la « majorité de la population des Français de confession musulmane » étaient des Français « comme les autres ». « Et puis il y a un groupe de Français, car ils sont tous Français, qui utilisent la religion pour manifester une forme de rébellion, de sécession (…) ce qui veut dire autoritarisme, une vision autoritaire de la religion à l’égard d’abord de leurs coreligionnaires ». Pour le président de l’AMIF, « la bataille contre les identitaires musulmans » « n’est pas un problème social ». « Ça a affaire avec Dieu (…) C’est compliqué de reconnaître que c’est un problème religieux dans un État laïc (…) « Cette bataille ne se gagnera pas sans les musulmans. Elle ne se gagnera pas sans que les pouvoirs publics n’incluent les musulmans dans leur réflexion (…) Donc il faut mobiliser les musulmans ».

Il y a 15 jours, Zineb El Rhazoui avait affirmé que les Frères musulmans étaient aux portes du pouvoir en France » via notamment un processus « d’infiltration des élites ». La rapporteure de la commission d’enquête, Jacqueline Eustache-Brinio, n’a pas manqué de demander aux trois représentants de l’AMIF auditionnés, s’ils avaient été membres de cette confrérie. Une question qualifiée de « grotesque » par Hakim El Karoui qui a répondu par la négative. L’imam Mohamed Bajrafil et l’ancien membre du Comité national d'éthique, Sadek Beloucif, ont fait de même. 

Dans la même thématique

SIPA_01176546_000004
6min

Politique

Soumission chimique : 50 propositions pour mettre fin à une « errance collective » sur ce phénomène

La députée Modem, Sandrine Josso et la sénatrice RDSE, Véronique Guillotin ont remis 50 propositions à la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé pour prévenir et lutter contre le procédé de la soumission chimique. Des propositions qui sont issues de la mission gouvernementale initiée il y a un an et demi, dans la foulée de l’affaire Joël Guerriau.

Le

France Politics
5min

Politique

Gérald Darmanin invite l’ensemble des parlementaires ce lundi pour « un cocktail dinatoire », du « jamais vu »

Le ministre de la Justice ne fait pas les choses à moitié. Gérald Darmanin a invité l’ensemble des députés, sénateurs et eurodéputés ce lundi soir, Place Vendôme, soit plus de 1.000 personnes, pour « un temps d’échange sur les grandes orientations du ministère de la Justice ». Une invitation qui étonne pour le moins au sein de l’opposition…

Le