Réforme des retraites : la droite du Sénat pousse pour une dose de capitalisation obligatoire
Plusieurs membres du groupe LR, ainsi que des sénateurs Les Indépendants, vont demander au gouvernement, lors des débats sur la réforme des retraites, d’étudier l’introduction d’une dose de capitalisation collective pour les assurés.

Réforme des retraites : la droite du Sénat pousse pour une dose de capitalisation obligatoire

Plusieurs membres du groupe LR, ainsi que des sénateurs Les Indépendants, vont demander au gouvernement, lors des débats sur la réforme des retraites, d’étudier l’introduction d’une dose de capitalisation collective pour les assurés.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sénateurs et députés LR n’ont pas toujours été sur la même ligne pour la réforme des retraites, comme l’illustrent leurs divergences manifestes sur le dispositif des carrières longues. Beaucoup de parlementaires de droite s’accorderont au moins sur un point : sur la nécessité de compléter le système de retraite par réparation par une part d’épargne collective, placée dans un fonds public. Pour dire les choses autrement, il s’agit d’une réflexion sur l’introduction d’une dose de capitalisation.

Stéphane Le Rudulier a été le premier, au sein du groupe LR, à déposer un amendement, qui introduira ce débat au cours de l’examen du projet de loi, à partir du 2 mars. Si la proposition du sénateur des Bouches-du-Rhône était adoptée, le projet de loi demanderait alors au gouvernement de remettre cette année un rapport au Parlement sur l’introduction d’une dose de capitalisation collective et obligatoire pour les assurés du secteur privé. L’étude devrait aussi se pencher sur la création d’un fonds public d’épargne retraite souverain collectif, chargé d’investir et de gérer cette épargne groupée sur le temps long.

Le parlementaire, qui précise être soutenu par 30 de ses collègues, juge qu’il est « urgent et important » d’introduire une capitalisation collective sur le modèle du fonds de pension des fonctionnaires (ERAFP), étant donné la dégradation du ratio entre les actifs et les retraités. La caisse de retraite complémentaire des pharmaciens, mais également les capitalisations collectives de la Banque de France et du Sénat sont aussi citées en exemple.

Des amendements d’appel pour une prochaine réforme

Dans son interview au Parisien, le 25 février, Bruno Retailleau, le président du groupe LR avait résumé la stratégie ainsi : « L’introduction d’une part de capitalisation sera rendue nécessaire par le déséquilibre structurel entre le nombre de cotisants et de retraités. Mais la réforme du gouvernement n’est pas assez ambitieuse pour mener à bien ce changement. Car pour qu’elle soit juste, il faut une capitalisation solidaire, avec une part obligatoire pour tous. Et elle nécessite une période de transition qui doit être minutieusement préparée. »

À lire aussi >> Régimes spéciaux, taxation du capital, capitalisation : ces points de divergences entre sénateurs LR et centristes sur les retraites

D’autres figures du groupe soutiendront des amendements proches, comme Jean-François Husson, le rapporteur général du budget, Stéphane Sautarel ou encore Étienne Blanc. Les amendements ont été déposés à différents endroits du projet de loi. Tous les amendements sont des demandes de rapport au gouvernement, permettant d’éclairer le législateur pour la suite. Ces amendements d’appel sont avant tout symboliques et s’expliquent par les limites du type de projet de loi en discussion, à savoir un projet de loi de financement. « Le Sénat ouvrira le débat, par le biais d’amendements, pour que la prochaine réforme puisse intégrer cette évolution de notre système », résumait Bruno Retailleau la semaine dernière, dans les colonnes du Parisien.

Ce type d’amendement est également soutenu dans le groupe Les Indépendants – République et Territoires. La moitié du groupe présidé par Claude Malhuret a cosigné un amendement réclamant un rapport au parlement.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Déni démocratique », « inqualifiable » : la nomination de Michel Barnier fait l’unanimité contre elle dans la gauche du Sénat
5min

Politique

Budget 2026 : la gauche dénonce un budget qui fait payer « à tous les Français les avantages de quelques-uns »

Après les annonces de François Bayrou, la gauche sénatoriale dénonce un budget « profondément inégalitaire », qui fait payer à tous les « largesses fiscales » du gouvernement à l’égard des grandes fortunes ces dernières années. Alors que le spectre de la censure plane sur le gouvernement Bayrou, les socialistes semblent miser sur la contribution de solidarité mais préviennent : si le dispositif n’est pas à la hauteur, « ça ne sera pas possible. »

Le

France Budget
6min

Politique

Budget de François Bayrou : « Ce n’est pas d’une violence inouïe, par rapport à ce qu’on risque si on ne fait pas d’efforts », selon François Patriat

Après le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros annoncé par le premier ministre, le socle commun est à peu près satisfait au Sénat, d’autant que les propositions de la Haute assemblée ont été en partie reprises. Mais sur la question des collectivités, ça grince chez les LR.

Le

Conclusion of the Summit for the Future of New Caledonia at the ÉlysÃ’e Palace
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Cet accord offre une solution pérenne »

C’est une signature « historique ». Un an après les violences insurrectionnelles en Nouvelle-Calédonie qui ont fait 14 morts, un accord a été trouvé entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Principale mesure : la création d’un Etat calédonien dans la Constitution française assortie d’une nationalité calédonienne. Le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel pointe un texte qui va « améliorer la qualité de vie des citoyens ».

Le

Budget 2026 : suivez en direct les annonces de François Bayrou
12min

Politique

Budget 2026 : suppression de 2 jours fériés, année blanche, contribution des hauts revenus... Ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget

C'était un moment attendu. Le Premier ministre a présenté à partir de 16 heures ses grandes orientations budgétaires. Pour tenir la trajectoire de réduction de déficit, le gouvernement prévoit finalement 43,8 milliards d’euros d’effort budgétaire. Pour ce faire, le premier ministre propose notamment une année blanche, la suppression de 2 jours fériés. Retrouvez ici l'ensemble des annonces de François Bayrou.

Le