Retraites : Gérard Larcher demande le report de l’examen du projet de loi au Parlement
Défiance de l’opinion, et surtout inconnue budgétaire : pour le président du Sénat, les débats parlementaires sur la réforme des retraites ne peuvent pas débuter en février. Il demande au gouvernement d’attendre le résultat de la conférence de financement.

Retraites : Gérard Larcher demande le report de l’examen du projet de loi au Parlement

Défiance de l’opinion, et surtout inconnue budgétaire : pour le président du Sénat, les débats parlementaires sur la réforme des retraites ne peuvent pas débuter en février. Il demande au gouvernement d’attendre le résultat de la conférence de financement.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Au cours de sa conférence de presse organisée par les journalistes parlementaires, Gérard Larcher n’a pas ménagé ses coups contre la réforme des retraites du gouvernement. Une réforme mal préparée, voire improvisée selon lui, conséquence de la « faute originelle » d’Emmanuel Macron : la promesse de ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite. Des « mois de maladresse » et du sentiment d’une négociation tronquée partagée par les syndicats sont nés une « suspicion » puis une opposition dans le pays, selon Gérard Larcher.

À ce stade, « il ne reste au gouvernement qu’un certain nombre de solutions qui apparaissent plutôt mauvaises », s’inquiète le président du Sénat, qui relève que le gouvernement multiplie les concessions aux régimes spéciaux et « ouvre les vannes de la dépense ». « Il faut reprendre ce sujet de façon sérieuse. On ne peut pas s'engager sans savoir combien cela va coûter », exhorte Gérard Larcher.

À la veille d’une réunion cruciale à Matignon, où le gouvernement devra se prononcer sur la proposition de la CFDT d’organiser une conférence de financement du régime des retraites, sur plusieurs mois, Gérard Larcher fait une demande à l’exécutif : « attendre les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, de la conférence de financement avant de saisir le Parlement d'un projet de loi ». L’ancien ministre délégué aux Relations du Travail précise que « ceci ne renvoie pas aux calendes grecques la réforme mais tout simplement aux calendes de la raison ».

« C’est une affaire trop sérieuse pour qu’on la gère uniquement par pulsion »

Retraite:"une affaire trop sérieuse pour qu’on la gère uniquement par pulsion" pour Gérard Larcher
01:37

À l’issue de sa conférence de presse, Gérard Larcher a confirmé sa demande de report de la réforme. « C’est une affaire trop sérieuse pour qu’on la gère uniquement par pulsion. Ce n’est pas un décalage de mois, c’est un décalage de méthode » a-t-il précisé.

Sur le dialogue social, le président du Sénat constate « qu’il n’a pas été très bien mené. Sinon on n’en serait pas là ».

Enfin, Gérard Larcher est revenu sur ses relations avec l’exécutif. Il qualifie le dialogue avec Emmanuel Macron de simplement « institutionnel ». « Je suis à sa disposition » se résume-t-il à dire.

Un contraste par rapport à sa relation avec Édouard Philippe avec qui le dialogue « se déroule parfaitement ». « Je dois rendre hommage au Premier ministre. Nous avons un dialogue qui n’est pas d’apparence, qui est en vérité y compris sur des points d’accords ou désaccords. C’est un dialogue qui nous amène à avoir adopté 76% de textes de manière convergente » a-t-il salué.

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le