Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Révision du non-cumul des mandats : Ferrand met en garde sur des « inspirations un peu rétrogrades »
Par Public Sénat
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Revenir sur le non-cumul des mandats, Richard Ferrand n’y tient pas. Pour le président LREM de l’Assemblée nationale, la réforme, telle qu’elle a été votée sous le quinquennat de François Hollande, est bonne.
« Plus de la moitié des députés ont un mandat local. (…) Ce que la loi permet, c’est-à-dire un mandat local non exécutif et une fonction parlementaire, est le bon équilibre » estime le député du Finistère, invité de l’Association des journalistes parlementaires.
Exclure les maires des petites communes du non-cumul ?
Ce qui risque fort de déplaire à son homologue du Sénat, Gérard Larcher. Le sénateur des Yvelines pousse en effet pour rouvrir le débat. « C’est un sujet qui mérite d’être interrogé à nouveau » a estimé en janvier le président LR du Sénat. « Pourquoi ne pas cumuler un exécutif local, peut-être jusqu'à une certaine taille ? » s’est-il encore interrogé fin février. Dans son esprit, les maires des petites villes pourraient se voir exemptés de l’application du non-cumul.
Richard Ferrand met lui en garde. « Je vois bien, qu’ici ou là, il y aurait la tentation de conclure qu’un certain nombre d’avancées démocratiques faites dans le pays peuvent être remises en cause » souligne le député LREM. Il ajoute :
« Il ne faut pas que des éléments de débat deviennent soudainement des sources d’inspiration un peu rétrogrades, sans être certain que le diagnostic est partagé ».
« Il y a quelques années, les cumulards prenaient cher… »
L’ancien socialiste s’étonne de l’évolution de perception. « Il y a quelques années, le cumul était le grand sujet. Ceux qui cumulaient étaient d’affreux jojo. (...) C’était des potentats locaux. (…) Les cumulards prenaient cher… » se rappelle Richard Ferrand. Du moins dans une partie de la classe politique. Car les sénateurs, y compris socialistes pour partie, s’étaient fermement opposés à la réforme. Le président de l’Assemblée préfère aujourd’hui ironiser sur le changement qu’il perçoit : « Dire soudainement que le retour du cumul serait une vertu démocratique formidable… Je sais bien que nous sommes un peuple versatile, mais tout de même… »
N’en déplaise à Richard Ferrand, le sujet est pourtant bien sur la table. Fin janvier, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, avait affirmé que la question du cumul « dans des petites villes, mérit(ait) sans doute d’être creusée, pour conserver ce lien avec le territoire ». « Il n’y a pas de tabou sur ce sujet » avait prévenu Emmanuel Macron, en réponse à une question d’un maire sur le sujet, lors de l’ouverture du grand débat dans l’Eure. « S’il faut en débattre, on en débattra » admet Richard Ferrand. On a connu plus grand enthousiasme.