Sondage : 45 % des sympathisants LR souhaitent une alliance avec Emmanuel Macron

Sondage : 45 % des sympathisants LR souhaitent une alliance avec Emmanuel Macron

Selon le baromètre politique d’Odoxa, réalisé pour les chaînes parlementaires et la presse quotidienne régionale, près des trois quarts des sympathisants des Républicains se disent favorables à une alliance politique avec d’autres partis. Mais entre la majorité présidentielle ou un parti de droite radicale, aucune option ne se dégage vraiment nettement.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Une page va bientôt se tourner pour les Républicains. Les adhérents du parti de droite sont appelés à élire leur prochain président, pendant le congrès qui se déroulera les 3 et 4 décembre. Un second tour est prévu la semaine suivante, sinon aucun des trois candidats en lice, Éric Ciotti, Aurélien Pradié ou Bruno Retailleau, ne réunit la majorité absolue des suffrages.

Selon le dernier baromètre politique d’Odoxa, réalisé pour Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et la presse quotidienne régionale, Éric Ciotti devance ses deux adversaires, en termes de popularité chez les sympathisants des Républicains. Le député des Alpes-Maritimes recueille 41 % d’adhésion dans l’enquête, contre 27 % pour Bruno Retailleau, et 17 % pour Aurélien Pradié. Bruno Retailleau est cependant la personnalité qui suscite le moins de rejet : seuls 18 % des sympathisants LR interrogés disent rejeter le président du groupe LR du Sénat, contre 26 % pour Éric Ciotti et 24 % pour Aurélien Pradié. Rappelons néanmoins que l’étude porte sur des sympathisants et non sur la catégorie plus réduite des militants encartés, qui sont les seuls à détenir la clé du scrutin.

Odoxa novembre 2022 : popularité des candidats LR

L’image des LR s’améliore en trois ans

Dans un paysage politique fragmenté depuis les dernières législatives, le gagnant pourra s’appuyer sur un parti dont l’image s’est améliorée ses dernières années. Les Républicains ne pointent qu’à la cinquième place dans le classement des partis les plus appréciés des Français, avec 35 % (derrière le Rassemblement national, Europe Ecologie Les Verts et Renaissance) de bonnes opinions. Mais ce score est en progression par rapport à une précédente enquête de septembre 2019. A cette époque, les Français n’étaient que 29 % à porter un jugement positif sur le parti héritier de l’UMP.

Odoxa novembre 2022 : popularité des partis politiques

Une majorité de personnes dans le sondage n’imagine cependant pas le parti faire cavalier seul. Sans alliance, point de salut. 56 % des Français interrogés se disent favorables à ce que les Républicains intègrent une alliance, une proportion qui grimpe à 73 % chez les sympathisants. Mais avec quelle force politique ? Les sympathisants se montrent divisés. 45 % se disent favorables à une alliance avec la majorité présidentielle (composée de Renaissance, du Modem et d’Horizons), quand 38 % penchent pour une alliance avec le Rassemblement national, et 20 % avec Reconquête, ces deux partisans étant souvent les mêmes selon Odoxa, puisque 49 % des sympathisants LR se disent en accord pour une alliance avec un parti de « droite radicale ».

Odoxa novembre 2022 : approbation d'une union

Ces souhaits exprimés par les sympathisants vont cependant à l’encontre des positions exprimées par les trois responsables dans la course pour la présidence du parti. Régulièrement, les trois parlementaires ont défendu la théorie qu’il existait un espace politique pour LR, refusant aussi bien de se fondre dans le macronisme que de participer à une union des droites.

Les sympathisants LR ne sont plus que 59 % à espérer un retour de Nicolas Sarkozy

Une figure de la droite avait invité Emmanuel Macron à former une coalition avec LR : Nicolas Sarkozy, suggérant un « accord politique ». L’ancien président de la République, qui a quitté le pouvoir il y a 10 ans sans conserver encore une influence dans son parti, malgré ses démêlés judiciaires et son rapprochement avec Emmanuel Macron. 73 % des sympathisants souhaitent qu’il joue un rôle de conseiller, mais seulement 59 % entendent qu’il aille au-delà, c’est-à-dire en revenant dans la vie politique. Il n’en est pas de même de l’ensemble des Français interrogés : 33 % seulement souhaitent le voir conseiller de LR, et 26 % jouer un rôle opérationnel.

Le sondage donne d’ailleurs quelques clés de compréhension sur la façon dont sont perçus les trois candidats chez les deux concurrents directs de LR sur l’échiquier politique. Chez les sympathisants de droite radicale, c’est Éric Ciotti qui est également soutenu en premier, avec 27 % d’adhésion, contre 17 % pour Bruno Retailleau et 8 % pour Aurélien Pradié. Chez les sympathisants du centre, en revanche, personne ne se dessine nettement. Aurélien Pradié et Bruno Retailleau recueillent chacun 17 % de bonnes opinions, contre 15 % pour Éric Ciotti.

Dans l’ensemble des Français interrogés, Éric Ciotti fait même partie des personnalités politiques les plus rejetées, par 42 %. Ses deux concurrents n’atteignent pas ce niveau (32 % pour Bruno Retailleau et 29 % pour Aurélien Pradié).

L’adhésion pour les trois candidats à la présidence LR demeure relativement faible dans l’électorat le plus proche. Ainsi, parmi les dix personnalités testées chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, Éric Ciotti ne pointe qu’à la cinquième place, avec 30 % de bonnes opinions (-3 points en moins). Il est devancé par Edouard Philippe (35 %), Éric Zemmour (39 %), Jordan Bardella (53 %) et Marine Le Pen (75 %).

En ce mois novembre marqué par la persistance de l’inflation et du coût élevé de l’énergie, l’exécutif stagne, après un repli en octobre. La cote de popularité d’Emmanuel Macron reste inchangée à 38 %, et celle de sa Première ministre Élisabeth Borne, reste proche à 36 % (+ 1 point en un mois).

Méthodologie : L’enquête a été réalisée par Internet les 23 et 24 novembres, auprès dun échantillon de 1 005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de linterviewé après stratification par région et catégorie dagglomération.

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