Souveraineté numérique : Bruno Le Maire favorable à une monnaie virtuelle publique

Souveraineté numérique : Bruno Le Maire favorable à une monnaie virtuelle publique

Alors que Facebook s’apprête à lancer sa propre monnaie virtuelle, le Libra, Bruno Le Maire souhaite lancer une réflexion sur la création d’une monnaie virtuelle publique. « Nous ne pouvons pas accepter qu’une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d’un État » s’est-il inquiété.
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Devant la commission d’enquête du Sénat sur la souveraineté numérique, Bruno Le Maire n’a pas caché sa « préoccupation » vis-à-vis du projet de monnaie virtuelle, Libra, de Facebook. (…) « D’abord parce que ça pose des problèmes de sécurité, nous sommes nous, États, soumis à des règles en matière de lutte contre le financement du terrorisme ou de lutte contre des financements illégaux (…) Libra ne serait pas soumis à ces mêmes obligations. Deuxième raison, Dans des États qui ont des monnaies faibles, Libra pourrait parfaitement se substituer à ses monnaies souveraines (…) Imaginez que Libra existe en Argentine (…) Est-ce qu’il n’y aurait pas un risque que Libra se substitue au Peso ? » a détaillé le ministre de l’Économie.

Libra:« Nous ne pouvons pas accepter qu’une entreprise privée se dote des instruments de souveraineté d’un État » Le Maire
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Afin de préserver l’apanage de la souveraineté des États, la monnaie, Bruno Le Maire propose de travailler dans deux directions : le privé et le public. Pour la première, le ministre appelle les banques en particulier françaises « à voir comment elles peuvent parvenir, en Europe, à réduire ces coûts de transactions financières (…) à réduire les délais et les coûts de transaction entre les États européens ». Le ministre de l’Économie souhaite aussi lancer une réflexion sur « une monnaie digitale publique ». Un projet qu’il proposera en octobre, à Washington, lors de la réunion des ministres des finances. « Je rappelle que certaines banques centrales, au Royaume-Uni, en Suède, ont commencé à lancer des expériences sur ce sujet. Il serait bon que la banque centrale européenne puisse se saisir de cette difficulté ».

En ce qui concerne la taxation des Gafa, Bruno Le Maire a rappelé que, « faute de taxation européenne, nous avons adopté une taxation nationale ». « Je constate que dans d’autres pays européens, en Espagne en Grande-Bretagne, en Italie, en Autriche, le même type de taxation est soit adopté soit sur le point de l’être » s’est-il félicité.

Gafa : « Si les choses bougent à l’OCDE, c’est parce que la France a mis en place cette taxation nationale »

Gafa; « Si les choses bougent , c’est parce que la France a mis en place cette taxation" se félicite Le Maire
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Toutefois, lors du dernier G7, à Biarritz, « un accord de principe » a été trouvé entre la France et les États-Unis. « Il repose sur une solution très simple : trouver une solution internationale à l’OCDE qui se substituera à la taxation nationale ». « Si aujourd’hui les choses bougent à l’OCDE, c’est parce que la France a mis en place cette taxation nationale et que nos amis américains redoutent la multiplication des taxations nationales partout à travers le monde » a-t-il expliqué.

« Cloud de confiance »

Enfin, Bruno Le Maire a annoncé la mise en place prochaine, d’un « cloud de confiance ». « Il aura vocation à stoker toutes les données stratégiques des entreprises françaises qui le souhaitent ». Confié à l’entreprise à Dassault système, les premiers travaux de ce nouveau cloud devront être rendus à la fin de l’année.

 

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