Revivez le discours de politique générale d’Élisabeth Borne au Sénat

Revivez le discours de politique générale d’Élisabeth Borne au Sénat

Après l’Assemblée nationale, c’est au tour du Sénat de recevoir la Première ministre. Élisabeth Borne a prononcé ce soir sa déclaration de politique de générale. Retrouvez en direct les temps forts de l’intervention de la Première ministre et les déclarations des présidents de groupes. 
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Après avoir présenté cet après-midi, sa déclaration de politique générale devant les députés, la Première ministre, Elisabeth Borne est désormais attendue à 21 heures au Sénat pour prononcer devant les parlementaires de la Haute assemblée, une seconde déclaration détaillant les contours de la future politique du gouvernement et sa méthode pour réformer le pays.

Ce discours légèrement remanié sera tourné vers les collectivités territoriales, afin de répondre aux spécificités du Sénat. A l’issue de ce discours au Palais du Luxembourg, la cheffe du gouvernement ne sollicitera pas la confiance des parlementaires.

Les sénateurs répondront à la Première ministre

La déclaration de politique générale, sera suivie d’un débat. L’ordre des interventions des différents présidents est désormais connu :

Bruno Retailleau, groupe Les Républicains (LR) : 14 minutes

Patrick Kanner, groupe Socialiste Ecologiste et Républicain (SER) : 12 minutes

Hervé Marseille, Union Centriste (UC) : 10 minutes

François Patriat, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI) : 8 minutes

Eliane Assassi, groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste (CRCE) : 8 minutes

Jean-Claude Requier, Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) : 8 minutes

Claude Malhuret, Les Indépendants : 8 minutes

Guillaume Gontard, Groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires (GEST) : 8 minutes

Stéphane Ravier, sénateur non-inscrit : 3 minutes

En direct

 

23h21 : Élisabeth Borne salue le rôle du Sénat, « un pôle d’équilibre et de stabilité »

Comme le veut la règle, Élisabeth Borne a répondu aux présidents de groupe. Une nouvelle fois, la Première ministre, a brossé les élus dans le sens du poil, qualifiant le Sénat « de pôle d’équilibre et de stabilité » […] Cet esprit de dialogue, j’en ai fait l’expérience au cours de la précédente législature sur les projets de loi que j’ai portés en tant que ministre », a-t-elle insisté, citant la réforme de la SNCF.

Élisabeth Borne a répondu au président du groupe LR, Bruno Retailleau, « qu’elle partageait avec lui certaines préoccupations comme « la nécessité de renforcer notre souveraineté industrielle et énergétique » et la « nécessité de revenir à l’équilibre des finances publiques ».

Elle a, en revanche, regretté « les critiques caricaturales » du président du groupe PS, Patrick Kanner. « Vos propositions ont été plus discrètes si ce n’est une accumulation d’impôts et de taxes » […] Dans cette enceinte, j’ai été surprise par vos procès d’intention ».

A la présidente du groupe communiste Éliane Assassi, qui demandait quelques minutes plus tôt, le SMIC à 1500 euros, Élisabeth Borne répond : « C’est l’assurance du tassement des progressions de salaires pour tous. Les solutions miracles sont souvent des mirages et pèsent fortement sur la défiance de nos concitoyens ».

« Cette défiance exprimée lors des dernières élections » sera au centre de la « Conférence nationale de la Refondation », que le chef de l’Etat lancera à l’automne.

En conclusion, Élisabeth Borne a paraphrasé de Clémenceau. « Les évènements m’ont appris qu’il fallait laisser au peuple le temps de la réflexion. Le temps de la réflexion c’est le Sénat ». Une comparaison qui a logiquement entraîné des applaudissements.

 

23h17 : « Ce gouvernement Borne II aurait pu s’appeler Castex IV ou Philippe VI », tacle Stéphane Ravier 

Monté à la tribune, le sénateur Stéphane Ravier, qui a rallié Éric Zemmour durant la campagne présidentielle, a fustigé la nomination d’un gouvernement de 41 membres, tandis que les premières déclarations d’Emmanuel Macron laissaient penser que l’équipe gouvernementale serait plus restreinte. Il a critiqué le maintien en poste de certains ministres, qualifiant notamment Gérald Darmanin de « ministre du grand remplacement de l’Intérieur » ou encore le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, de « ministre du laxisme judiciaire et du grand ensauvagement ».

« J’ai la douloureuse sensation de vivre un jour sans fin, tant ce gouvernement Borne II aurait pu s’appeler Castex IV ou Philippe VI » a encore raillé Stéphane Ravier. « À travers la composition de ce gouvernement, force est de constater Il n’y a pas que les non-vaccinés qu’Emmanuel Macron a décidé d’emmerder, c’est désormais l’ensemble des Français. Je serais là, quant à moi, pour m’y opposer. Je veux croire que je ne serais pas le seul », a ajouté l’élu des Bouches-du-Rhône, dont la prise de parole, en tant que non-inscrit, concluait les interventions des présidents de groupe après le discours de politique générale d’Elisabeth Borne.

 

23h08 : « Quelles réponses apportez-vous à notre jeunesse ? » demande Guillaume Gontard à Elisabeth Borne

Le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard, a nourri son discours grâce à plusieurs jeunes présents dans son équipe. Il s’est fait le relais de leurs préoccupations. « Quelles réponses apportez-vous à notre jeunesse », a demandé le sénateur de l’Isère à la Première ministre. L’écologiste a accusé le gouvernement d’être « enfermé » dans un « déni des limites planétaires », et un projet qui ne « répond pas » aux enjeux environnementaux.

Le sénateur a par ailleurs exigé des « preuves » de « l’amour des territoires » d’Elisabeth Borne. Cela passera par un « nouvel acte de décentralisation », le renforcement de l’autonomie locale et « surtout des moyens financiers », a fait savoir Guillaume Gontard.

Quant à la méthode de gouvernement, le parlementaire de l’Isère a rassuré : « Une chambre sans majorité absolue n’est pas un drame, c’est même une bonne nouvelle, à condition d’être clair sur les valeurs. » S’inscrivant dans une « opposition exigeante », il a appelé la Première ministre à renoncer à deux points du programme. « Renoncez à votre inutile réforme des retraites et à votre honteuse réforme du RSA. Elles n’ont pas de majorité ni dans le pays ni au Parlement ! »

 

 

23h00 : Claude Malhuret : « Majorité et opposition républicaines sont condamnées à se supporter »

Avec sa verve habituelle, le président du groupe Les Indépendants, Claude Malhuret n’a pas été avare en comparaison et en figures de style pour attaquer « les extrêmes ». 

Actant que les élections législatives ont donné deux gagnants, « le populisme et l’extrémisme », le sénateur de l’Allier, les a renvoyés dos à dos. « Il y a chaque jour un peu moins de différence entre la xénophobie des uns et le racialisme des autres », estime-t-il.

L’une de ses cibles favorites, Claude Malhuret a dénoncé le « marxisme archi-trépassé, et keynésianisme pour cour de récré » de Jean-Luc Mélenchon, qualifié de « général Tapioca du Vieux Port »

Marine Le Pen est, elle, « l’héritière du château de Montretout » qui fait prendre « des cours de maintien à ses troupes » « pour ne pas faire de vagues ». « Une stratégie plus intelligente, donc plus dangereuse », selon lui.

Le PS n’est pas non plus épargné. Après la défaite de 2017 le PS avait vendu son siège, en 2022 il a vendu son âme (…) Cazeneuve, Delga, Cambadélis et d’autres l’ont bien compris : c’est l’identité des socialistes depuis le congrès de Tours qui disparaît quand on passe de Léon Blum à Léon Trotski. C’est la victoire posthume de Guesde sur Jaurès », a-t-il taclé.

En conséquence, les « démocrates » ont de nombreuses responsabilités. « Majorité et opposition républicaines sont condamnées à se supporter. Ne pas y parvenir serait la recette infaillible de l’impuissance face à la crise économique et aux défis sociaux qui s’annoncent. Ne pas y parvenir n’entraînerait pas la prochaine fois la victoire d’une famille contre l’autre, mais la défaite de tous face aux populistes », a-t-il mis en garde

 

22h50 : Jean-Claude Requier, président du groupe RDSE, « prêt à travailler aux côtés » de l’exécutif

« Votre tâche s’annonce ardue, mais notre pays et nos concitoyens méritent que vous trouviez la voie du succès », a commenté le sénateur du Lot Jean-Claude Requier, président du groupe RDSE, qui rassemble les radicaux. Depuis la tribune, l’élu a tenu à brosser le portrait d’« un pays en profonde mutation économique et sociale, qui regorge de tant de richesses, mais qui ne sait plus quelle est sa place dans une économie mondialisée, et dont les décisions semblent lui échapper ».

Il a ainsi alerté sur « une crise protéiforme qui remet en cause des acquis parfois séculaires » : « crise de la démocratie », avec « une abstention qui s’enracine scrutin après scrutin » et « des contestations qui se déplacent de l’urne à la rue ». Mais également « une crise économique et sociale », qui nourrit les inégalités et conduit « à une citoyenneté à plusieurs vitesses ».

Jean-Claude Requier a estimé que le gouvernement devait se concentrer sur trois priorités : l’éducation nationale, l’écologie et le pouvoir d’achat. Réagissant aux premières mesures annoncées par Elisabeth Borne ce mercredi, il a salué la déconjugalisation de l’AAH et la renationalisation d’EDF. « Nous avons le sens de la responsabilité », assure Jean-Claude Requier. « Mon groupe, dans toute sa diversité, est prêt à travailler à vos côtés. Sans esprit partisan ni idéologique, mais toujours en faveur de l’intérêt général de nos concitoyens et de nos collectivités. »

22h40 : « Le ruissellement n’a pas eu lieu », dénonce Éliane Assassi

« Emmanuel Macron a failli dans l’exercice démocratique du pouvoir, et il a été sanctionné en conséquence », a sermonné la présidente des sénateurs communistes. Selon Eliane Assassi, à la tête du groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste), le chef de l’État n’a pas seulement été sanctionné aux législatives sur son bilan. La « verticalité d’un pouvoir méprisant d’une dérive monarchique » lui aussi fait perdre sa majorité absolue au palais Bourbon.

Dénonçant un « président des riches », le doublement des rémunérations des patrons du CAC40 ou « l’explosion des dividendes », la sénatrice a estimé que « le ruissellement n’avait pas eu lieu ». Pour la parlementaire de Seine-Saint-Denis, la réforme de l’assurance chômage, poursuivie par Elisabeth Borne, est « honteuse ».

Eliane Assassi a tiré à boulets rouges sur le projet de réforme des retraites. « Emmanuel Macron, s’il persiste, ne respectera pas la volonté des électeurs, qui n’ont pas voté pour cette mesure. » Avant d’attaquer le projet de loi sur le pouvoir d’achat, « pas à la hauteur ». « Les chèques, ça suffit », a martelé la sénatrice, plaidant pour une « véritablement allocation étudiante » et un vaste mouvement de revalorisation des salaires.

👉 Lire aussi : Projet de loi pouvoir d’achat : les sénateurs redoutent que les débats à l’Assemblée bousculent le calendrier parlementaire

 

22h30 :  François Patriat : « Privilégier les postures partisanes conduirait notre pays à la stagnation »

« L’heure est à la gravité, l’heure est à la responsabilité, mais elle est aussi à l’ambition », a commencé François Patriat, le président du groupe RDPI (LREM).

Le sénateur de Côte d’Or en convient : « Le vote aux dernières élections législatives révèle des inquiétudes et de profondes fractures […] Malgré tout, seule la majorité présidentielle est en mesure de gouverner le pays. Il n’a pas d’autres alternatives ».

Sans accord de gouvernement, sans coalition, « les compromis devront donc se trouver texte par texte » […] Privilégier les postures partisanes conduirait notre pays à la stagnation ou au pire au recul. Les Français ne nous le pardonneraient pas », a-t-il prévenu.

François Patriat a égrainé les pistes « pour un projet cohérent, un projet crédible, un projet financé ». « Nous devrons travailler ensemble en matière d’urgence écologique, de plein-emploi, de santé et de sécurité » grâce « à des textes moins bavards ».

Mais avant « l’urgence est à la lutte contre la hausse des prix et à l’équilibre des comptes publics », a-t-il précisé.

François Patriat a terminé son propos en évoquant « le cri d’alerte des territoires ultramarins ». « Il y a peut-être encore un manque de dialogue et peut-être même de différenciation. Nous devons repenser le dialogue entre nos territoires ultramarins et l’hexagone ».

22h20 : Hervé Marseille ironise sur les compliments adressés par Elisabeth Borne aux sénateurs : « J’avais l’impression d’être dans un monde métaverse ! »

Avec l’humour qui ponctue régulièrement ses interventions, le sénateur Hervé Marseille, président du groupe centriste au Sénat, a réagi aux paroles de sympathie adressées par Elisabeth Borne aux sénateurs, au début de sa déclaration de politique générale. « Je dois dire que j’ai été ému en entendant vos propos. Nous faisons partie d’une communauté martyrisée qui n’a pas eu l’occasion d’entendre des ministres, et encore moins une Première ministre, s’exprimer avec tendresse vis-à-vis de nous. J’avais l’impression d’être dans un monde métaverse ! », a lancé l’élu des Hauts-de-Seine. Manière d’évoquer les rapports houleux entretenus par l’exécutif et le Palais du Luxembourg sous le précédent quinquennat.

Alors que la fracturation de l’Assemblée nationale en trois blocs promet au gouvernement des moments houleux, la Chambre Haute, habituée à travailler dans le dépassement des clivages politiques, pourrait permettre à l’exécutif de trouver plus rapidement des compromis. « Tel Ulysse chahuté par la tempête, les rivages de la Haute assemblée vont vous sembler paisibles », a estimé Hervé Marseille. « Cette situation qui nous surprend, c’est la situation normale en démocratie représentative. Et sans doute allons-nous découvrir que le parlementarisme peut très bien fonctionner. Et même être vertueux car il nous forcera à légiférer moins pour légiférer mieux. Par exemple, sans ordonnance », a encore relevé le sénateur.

Revenant sur le projet politique esquissé par la cheffe du gouvernement dans sa prise de parole, Hervé Marseille affiche une volonté constructive : « Pour faire très simple, nous n’avons pas de divergence notable sur les sujets de politique étrangère, d’ambition européenne, de défense nationale ou sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Sur la violence qui affleure partout dans la société, nous prenons acte de votre volonté d’agir. Quant à la désertification médicale, la traiter par la seule prévention ne suffira pas. Des réformes de structures s’imposent », a déclaré l’élu.

Avant un avertissement sur la réforme des retraites, qui s’annonce comme l’un des grands chantiers du quinquennat : « Vous avez habilement évité de citer un âge de départ à la retraite tout en mentionnant la nécessité de ‘travailler plus’. Pour nous, le paramètre juste est celui de la durée de cotisation. Dans un régime assurantiel, c’est bien lui qui détermine le niveau des droits. C’est dans cette direction que nous vous proposerons d’aller. »

👉 Lire aussi : Retraites : le recul de l’âge de départ n’est pas la seule solution

22h06 : « La nouvelle donne vous pousse au compromis ! » résume Patrick Kanner devant Elisabeth Borne

« Absence », c’est avec ce mot que Patrick Kanner, le président du groupe socialiste, écologiste et républicain, a résumé la situation du gouvernement. Le socialiste a notamment reproché l’absence d’un « projet clair » exprimé durant la campagne présidentielle, si ce n’est deux mesures de « régression sociale », comme le conditionnement du versement du RSA à une activité, et le recul de l’âge légal à la retraite à 65 ans. L’ancien ministre a ensuite déploré l’absence de ligne ferme du gouvernement face au Rassemblement national. Le gouvernement se caractérise enfin, selon lui, par une « absence de considération » à l’égard du Sénat. Patrick Kanner a noté qu’aucun membre actif du Sénat « n’a trouvé grâce aux yeux de Jupiter » dans la formation du gouvernement.

Patrick Kanner a appelé Elisabeth Borne à « changer de méthode », considérant que l’absence de vote de confiance constituait déjà « l’aveu d’un premier échec ». « Il faut accepter et assumer la dynamique parlementaire qui s’impose à vous […] La nouvelle donne politique vous pousse au compromis ! » Le président du groupe PS surtout a mis l’accent sur l’insuffisance de mesures sociales dans l’action gouvernementale, avec des revalorisations insuffisantes du Smic et des minima sociaux face à l’inflation. « Ce ne sont pas les miettes qui font le pain », a-t-il envoyé, avant d’appeler à retrouver « les fondamentaux de notre Etat providence ».

21h51 Bruno Retailleau : « Le en même temps a tout aggravé »

 

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau a adressé un message clair à la Première ministre. La sécession et la fracturation de la France « se sont aggravées », selon lui, durant le dernier quinquennat.

« Jupiter s’est transformé en Gulliver », a-t-il ajouté

Un seul remède pour le sénateur de Vendée : « Mme la Première ministre, vous devez parler aux Français comme à un seul peuple […] le en même temps n’aura rien réglé, mais aura tout aggravé » […] « Si vous souhaitez retrouver la confiance des Français, Renoncez au en même temps. Faites des choix clairs », l’a-t-il enjoint.

Le sénateur LR demande à la cheffe du gouvernement « de renoncer à cette politique de l’argent facile, symbolisée par « le quoi qu’il en coûte ». « Qui peut croire que demain, les Nations qui compteront seront celles qui auront dépensé sans compter ? »

Bruno Retailleau pointe le « changement culturel » qui a accompagné cette politique, « laisser penser aux Français que l’Etat peut tout », a-t-il dénoncé.

« Vous n’obtiendrez rien de nous si vous n’abandonnez pas le quoi qu’il en coûte », a-t-il prévenu expliquant que son groupe ne votera « aucune nouvelle dépense s’il n’y a pas d’économie », notamment dans le cadre de l’examen du projet de loi pouvoir d’achat.

La méthode du précédent quinquennat est également dans son viseur. « La politique de communication s’est substituée à la politique tout court ». Il fustige aussi « des bidules et des machins participatifs ». « Pas besoin de conseil national de la refondation. La France a un Parlement que vous devrez respecter en faisant moins d’ordonnances et en les ratifiant ».

En conclusion, Bruno Retailleau s’est adressé « non pas à la Première ministre mais à Élisabeth Borne ». « La politique ce n’est pas une affaire de profil, c’est une affaire de courage. Ayez le courage d’être Français […] A chaque fois que vous porterez l’intérêt supérieur du pays, nous serons là aux côtés de la République, aux côtés de la France », a-t-il lancé sous les applaudissements nourris de son groupe.

21h37 : « Je suis déterminée à agir » sur la sécurité, insiste Elisabeth Borne

La Première ministre a invité les sénateurs à travailler avec le gouvernement dans la lutte contre l’insécurité. « Je suis convaincue que, dans ce domaine, nous pouvons faire beaucoup et ensemble », a-t-elle déclaré. « Je sais combien la chambre des territoires est attentive à cette égalité devant la sécurité. » Elle a réitéré l’annonce de 200 nouvelles brigades de gendarmerie, mais également la promesse d’une justice « plus efficace, plus rapide ». Un projet de loi de programmation pour la justice sera présenté par le gouvernement, avec 15 000 nouvelles places de prison et 8 500 personnels supplémentaires pour la justice.

21h28 : « Agir pour l’école »

 

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21h26 : La Première ministre annonce le lancement de concertations à la rentrée, en vue d’une future loi « énergie-climat »

Elisabeth Borne veut « apporter des réponses radicales à l’urgence écologique ». Devant les sénateurs, la Première ministre a voulu renvoyer dos à dos « radicaux et pragmatiques », appelant à bâtir « une écologie de progrès ». « L’écologie permettra des innovations, fera émerger des filières nouvelles et créera des filières d’avenir », a assuré la cheffe du gouvernement.

Les objectifs : « Atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire nos émissions de 55 % d’ici 2030 ». Pour y parvenir, Elisabeth Borne a annoncé le lancement d’une concertation en septembre, afin de poser les bases d’une future loi d’orientation « énergie-climat ». « Nous définirons avec les filières des objectifs de réduction des émissions, un calendrier et des moyens pour le respecter », a-t-elle indiqué, rappelant que le chef de l’Etat l’avait également chargée de conduire la « planification écologique »

 

21h20 : Charges, pensions, minima sociaux… Élisabeth Borne détaille sa « base de travail » sur le pouvoir d’achat

 

Promis depuis de long mois, le paquet de mesures pour limiter l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Français doit être présenté jeudi, en Conseil des ministres. Mais la Première ministre Élisabeth Borne a levé le voile sur le périmètre du dispositif mercredi soir, lors de son discours de politique générale devant le Sénat. « Nos concitoyens ressentent encore chaque jour les effets de la guerre, les prix augmentent, et leur quotidien s’en trouve affecté », a expliqué la cheffe du gouvernement après avoir rappelé que différentes mesures avaient déjà été prises à la fin du précédent quinquennat pour limiter la hausse du prix de l’électricité, du gaz et des carburants. Elle a ensuite évoqué « la base de travail » sur laquelle souhaite s’appuyer l’exécutif.

Des mesures pour les salariés…… et les plus fragiles

« Nous prolongerons pour les ménages le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité », a indiqué Élisabeth Borne. « Pour ceux qui travaillent, nous proposerons des baisses de charge pour les indépendants, le triplement du plafond de la prime de pouvoir d’achat et une aide pour ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler », a-t-elle énuméré.

« Pour les retraités nous revaloriserons les pensions, pour les plus démunies les prestations sociales seront augmentées, pour les étudiants nous allons revaloriser les bourses sur critères sociaux », a indiqué la Première ministre.

« Pour les fonctionnaires, c’est le dégel du point d’indice pour les trois versants de la fonction publique », a-t-elle poursuivi. « Nous pourrons discuter ensemble des meilleurs moyens d’accompagner les collectivités, surtout les plus vulnérables. »

Le détail de ces mesures, qui devrait être dévoilé jeudi, pourra être amendé par le travail parlementaire, mais devant les sénateurs, la locataire de Matignon a fixé trois impératifs. En premier lieu, « la responsabilité environnementale ». « Il nous faudra systématiquement mesurer l’impact de nos mesures sur l’environnement », a-t-elle martelé alors qu’Emmanuel Macron a promis de placer son nouveau quinquennat sous le signe de l’écologie.

Deuxième impératif : l’impact budgétaire et la nécessité de « retrouver des perspectives claires pour l’amélioration des comptes publics ». « En 2026 nous devrons commencer à baisser la dette, en 2027 nous devrons ramener le déficit sous la barre des 3 % », a-t-elle souligné.

Dernier point, et non des moindres : pas de hausse des impôts. Élisabeth Borne a d’ailleurs tenu à rappeler que le chef de l’Etat s’était engagé à de nouvelles baisses, avec la suppression de la redevance télévisuelle. « Dès cet été, nous vous proposerons la suppression de la redevance, qui ira de pair avec une réforme de l’audiovisuel public », a-t-elle précisé.

Un appel pour une hausse des salaires

« Ce combat pour le pouvoir d’achat, nous ne le mènerons pas seuls, les entreprises qui dégagent des marges devront aussi prendre leur responsabilité », a encore averti la Première ministre. Un peu plus tôt dans la soirée, dans une interview à TF1, Élisabeth Borne a demandé aux entreprises « qui le peuvent financièrement » d’augmenter les salaires ou de mettre en place des primes de pouvoir d’achat.

👉 Lire aussi : Handicap : Élisabeth Borne annonce la déconjugalisation de l’AAH

21h15 : Le Sénat, une « force de coconstruction au service des territoires »

 

« Dans certains domaines et pour certains textes, au-delà de ce que la Constitution prévoit, le travail parlementaire pourra commencer dans cet hémicycle avant de se prolonger à l’Assemblée nationale. Ainsi le Sénat pourra pleinement agir comme force de coconstruction au service des territoires et des Français », a-t-elle promis après sa « déclaration d’amour » aux sénateurs.

Sur la méthode, la Première ministre a, comme d’autres avant elle, assuré que son gouvernement travaillerait « en lien étroit avec les élus locaux, les meilleurs connaisseurs de leurs territoires » comme l’a montré « la crise sanitaire ». Élisabeth Borne précise que les élus seront associés à chaque projet.

« Pas de grands bouleversements dans les compétences des collectivités », mais le conseiller territorial, réforme de Nicolas Sarkozy supprimée par François Hollande, fera son retour. « Il peut être l’occasion d’une complémentarité plus forte entre département et région », a-t-elle esquissé sous les applaudissements de l’hémicycle.

Comme elle l’avait affirmé à l’Assemblée, elle veut aussi continuer « la logique de différentiation » dans les territoires. « Bien sûr, il y a des enjeux communs, mais la justice territoriale ce sont des solutions différenciées ».

Le sujet de « l’autonomie » de la Corse s’était invité dans la campagne présidentielle, « le cycle de discussions avec les élus et les forces vives sera relancé dans les prochains jours. Il doit aboutir à des solutions concrètes pour tous les Corses et notamment la jeunesse […] Nous sommes prêts à ouvrir tous les sujets y compris institutionnels », a-t-elle lancé.

L’Outre-mer n’a évidemment pas été oublié par la locataire de Matignon quelques jours après l’appel des présidents des régions de Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane pour que l’Etat change ses politiques d’aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté.

« Les Outre-mer ce sont des trésors de biodiversité, des places fortes de souveraineté […] Dans les Outre-mer, la promesse républicaine doit être tenue », a-t-elle affirmé en citant la lutte contre la vie chère, pour le développement économique et l’emploi, contre la délinquance et l’immigration illégale. Enfin, Élisabeth Borne assure qu’elle prendra « toute sa part » à l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

👉 Lire aussi : Décryptage : « Élisabeth Borne a semblé prendre du plaisir à un exercice pour lequel elle n’avait pas le droit à l’erreur »

21h06 : Elisabeth Borne : « Je n’imagine pas la République sans le Sénat »

Dès les premières secondes de sa déclaration, Elisabeth Borne a cherché à instaurer un climat de complicité avec les sénateurs. « Je n’imagine pas la République sans le Sénat », a commencé d’emblée la cheffe du gouvernement, devant un Gérard Larcher tout sourire, avant d’évoquer « la force d’équilibre et d’apaisement de nos institutions ». « Bâtir des solutions ensemble, en écoutant les propositions de tous, en s’appuyant sur nos territoires, en restant fidèle à nos valeurs, c’est la méthode du Sénat depuis longtemps : nous devons inspirer de l’expérience et des pratiques du Sénat », a-t-elle enchaîné. L’hémicycle n’est pas resté silencieux devant cette succession d’hommages. « Nous avons plus que jamais besoin de vous », a conclu Elisabeth Borne.

21h01 : La Première ministre Elisabeth Borne vient d’arriver au Sénat

20h55 : Hervé Marseille, le président du groupe centriste évoque la réforme des retraites

 

20h50 : Patrick Kanner, le président du groupe PS, l’assure, les socialistes du Sénat ne seront pas dans une « opposition stérile »

20h45 : Le président du groupe écologiste fustige le refus d’Elisabeth Borne de se soumettre au vote de confiance

 

 

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