Tabac : le marché parallèle de cigarettes fait perdre « 3 milliards de recettes fiscales » à la France
À l’initiative du sénateur socialiste, Xavier Iacovelli, une table ronde sur le commerce parallèle du tabac se tenait, ce vendredi, au Sénat. Un commerce parallèle qui représente 25% du marché national et un manque à gagner pour l’État. 

Tabac : le marché parallèle de cigarettes fait perdre « 3 milliards de recettes fiscales » à la France

À l’initiative du sénateur socialiste, Xavier Iacovelli, une table ronde sur le commerce parallèle du tabac se tenait, ce vendredi, au Sénat. Un commerce parallèle qui représente 25% du marché national et un manque à gagner pour l’État. 
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Si « fumer tue », acheter des cigarettes à l’étranger ou dans la rue fait aussi perdre beaucoup d’argent à l’État. C’est ce qui ressort d’une table ronde intitulée « Origine du commerce parallèle de tabac, solutions pour y mettre fin » organisé, ce vendredi, par le sénateur PS Xavier Iacovelli. Sur le marché national, le commerce parallèle représente 25% rappelle l’élu des Hauts-de-Seine. « Dans le commerce parallèle, il y a à la fois la contrebande et la contrefaçon. La contrefaçon ne représente qu’une part infime. Tout l’enjeu est de savoir d’où vient cette contrebande. C’est souvent de la consommation frontalière » explique Xavier Iacovelli prenant l’exemple d’Andorre « qui a besoin de 120 tonnes par an de tabac pour sa consommation domestique. Alors les cigarettiers en livrent 850 tonnes. Elles sont diffusées par les 8 millions de touristes, en Espagne et surtout en France. Il y a un enjeu économique pour nos buralistes mais aussi fiscal avec 3 milliards de recettes en moins ». (voir le reportage d'Adrien Develay)

La traçabilité des paquets en question

A priori, la traçabilité des paquets de cigarettes ne devrait pas être un enjeu. En effet, le 25 septembre dernier, un protocole de l’OMS « visant à éliminer le commerce illicite de tabac » est entré en vigueur. Il prévoit la mise en place d’une traçabilité des produits du tabac strictement indépendante des cigarettiers, par un timbre électronique. Or, fin 2017, la Commission européenne qui a adopté le protocole en a confié la traçabilité principalement aux fabricants de tabac.

« Est-ce qu’en donnant la traçabilité des paquets de cigarettes aux industries du tabac, la traçabilité va être réelle ? Ou est-ce que, comme le prétendent un certain nombre d’associations antitabac, 98,8%  du marché parallèle est organisé directement par les cigarettiers ? » interroge Xavier Iacovelli.

Pour les cigarettiers : « Le point de départ de ce problème, c’est le prix des cigarettes »

À la table ronde étaient conviés représentants des buralistes, des experts et associations antitabac, mais aussi des représentants de l’industrie du tabac qui renvoient la balle aux États. « Le point de départ de ce problème, c’est le prix des cigarettes qui, à tort ou à raison, est perçu par le consommateur comme étant trop cher et à partir de là, il met en place des stratégies de contournement. (…) La traçabilité qui consiste à suivre la vie du paquet au fur et à mesure de sa circulation jusqu’au consommateur (….) n’est pas une solution miracle. C’est un élément parmi d’autres. Parce qu’on peut avoir la meilleure technologie du monde. S’il n’y a pas, à un endroit, un douanier pour contrôler le flux physique pour vérifier s’il est légal ou pas, la traçabilité ne nous apporte rien » argumente Eric Sensi-Minautier, directeur des affaires publiques et juridiques pour l'Europe de l'Ouest de la British American Tobacco.

« Très étonné par le silence » du ministre des Comptes Publics, Gérald Darmanin sur ce sujet, Xavier Iacovelli n’exclut pas de demander la mise en place d’une mission d’information parlementaire qui « pourrait déboucher sur une proposition de loi ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Tabac : le marché parallèle de cigarettes fait perdre « 3 milliards de recettes fiscales » à la France
3min

Politique

« On peut avoir de très bonnes habitudes de consommation sur internet, sans avoir à ruiner son éthique », estime cet étudiant en droit

A l’heure où les commerces de centre-ville ferment les uns après les autres, la consommation sur internet n’a jamais été aussi forte. Difficile de rivaliser lorsque certaines plateformes inondent le marché de promotions et livrent les commandes en moins de 24h. Pour Thomas Martinet, étudiant en droit à Montpellier, acheter en ligne n’est pas contradictoire avec une consommation responsable. Dans l’émission Dialogue Citoyen présentée par Quentin Calmet, il interpelle plusieurs sénateurs sur la nécessité pour les petits commerçants de s’adapter à l’ère du numérique.

Le

Elections legislatives, premier tour dans le gard.
4min

Politique

Municipales 2026 : la parité bouscule les petites communes

La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.

Le

6min

Politique

Déploiement d’un service militaire volontaire ? « Le gouvernement s’engage dans cette voie-là », selon Hélène Conway-Mouret

Les propos du chef d’Etat-major des Armées, face au congrès des maires de France, ont fait réagir la classe politique, alors qu’il a appelé les édiles à « préparer leurs populations », à un possible conflit dans quelques années. Son discours a aussi réactivé l’idée d’un déploiement d’un nouveau service volontaire par Emmanuel Macron.

Le