Taxe sur les carburants : « Le gouvernement aurait dû utiliser l’argent supplémentaire dans la transition énergétique »
Albéric de Montgolfier, rapporteur LR de la commission des finances, réagit à la réaffectation des 600 millions d’euros générés par la TICPE au budget général, prévue dans le projet de loi de finances rectificative.

Taxe sur les carburants : « Le gouvernement aurait dû utiliser l’argent supplémentaire dans la transition énergétique »

Albéric de Montgolfier, rapporteur LR de la commission des finances, réagit à la réaffectation des 600 millions d’euros générés par la TICPE au budget général, prévue dans le projet de loi de finances rectificative.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Selon le sénateur, ces 600 millions ne sont « pas forcément des euros en moins pour l’environnement. Ce sont des euros qui, si le gouvernement l’avait décidé, auraient pu être affectés à la transition énergétique. » Il explique les origines de cet excédent : « Lorsque les Français payent l’essence ou le fioul, une part va au budget de l’État et l’autre part, au compte d’affectation spécial transition énergétique ». Ce compte finance les énergies renouvelables photovoltaïques et éoliennes. Au mois de juillet, la Commission de régulation de l'énergie a « constaté qu’il y avait besoin de moins d’argent pour ces postes ». Ainsi, l’excédent de 600 millions était « connu de tous depuis six mois ». Que cet argent soit reversé au budget général n’a, pour lui, « rien de choquant ». Mais il considère que, sur le plan politique, « le gouvernement pouvait dire : une partie de la fiscalité est payée par les Français, donc le surplus doit aller aux Français. » Il y a une nécessité « d’accompagner les Français dans la transition, surtout ceux qui en ont le plus besoin ». Pour lui, la mesure fait débat pour deux raisons : « À cause du cours de l’énergie et car il y a peu de mesures d’accompagnement ». Il considère que « les mesures d’accompagnement sont moindres que l’année dernière » et prend l’exemple du crédit d'impôt transition énergétique, qui « bénéficie de moins de moyens qu’il y a deux ans ».

« La fiscalité énergétique a bon dos »

Albéric de Montgolfier rappelle l’origine des 600 millions : ils viennent de la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, payée par le carburant et le fioul domestiques. Que l’État consacre moins à l’énergie solaire et éolienne, « c’est un constat, une décision qui appartient à la Commission de régulation de l’énergie ». Le gouvernement peut, par contre, décider « d’utiliser l’argent supplémentaire pour accompagner les Français dans la transition énergétique ». Or, le sénateur a l’impression que l’argent « vient comme une recette de plus, pour combler le déficit ou assurer des recettes de poche ». Il se désole que « la fiscalité énergétique [ait] bon dos » et pointe les contradictions de ceux qui veulent « à la fois accompagner la transition, mais aussi payer les écoles, les routes, les infirmières ». Il se déclare contre une fiscalité affectée mais considère que « quand on a une hausse aussi importante, il faut des mesures d’accompagnement pour les Français ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Taxe sur les carburants : « Le gouvernement aurait dû utiliser l’argent supplémentaire dans la transition énergétique »
3min

Politique

Hausses d’impôts : « Le plus grand danger, c’est plutôt que l’on n’ait pas de budget », estime le ministre du commerce extérieur

Invité de notre matinale, Nicolas Forissier est revenu sur les débats budgétaires. Le ministre chargé du Commerce extérieur s’est montré confiant sur l’aboutissement du débat parlementaire sur un vote du budget. L’ancien député LR ne ferme pas la porte à des concessions à faire aux socialistes pour « stabiliser la situation. »

Le

4min

Politique

Sondage : la cote de popularité d'Edouard Philippe continue de plonger

Les propos tenus début octobre par Edouard Philippe contre Emmanuel Macron, ont trouvé un large écho dans l’opinion, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. L’ancien chef de gouvernement a évoqué la possibilité d’un départ anticipé du président pour sortir de la crise politique. Néanmoins, cette déclaration n’a pas suffi à enrayer sa baisse de popularité.

Le