Uber Files : Alexis Corbière (LFI) n’exclut pas de lancer une commission d‘enquête
Invité de notre matinale, Alexis Corbière est revenu sur les révélations du Monde dans le cadre de l’enquête « Uber Files. » Des faits « très graves », d’après le député LFI, qui estime que le Président de la République devra « s’expliquer. » Il évoque aussi la création d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale.

Uber Files : Alexis Corbière (LFI) n’exclut pas de lancer une commission d‘enquête

Invité de notre matinale, Alexis Corbière est revenu sur les révélations du Monde dans le cadre de l’enquête « Uber Files. » Des faits « très graves », d’après le député LFI, qui estime que le Président de la République devra « s’expliquer. » Il évoque aussi la création d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale.
Louis Mollier-Sabet

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« C’est très grave », assène d’emblée Alexis Corbière. Après une enquête du consortium international des journalistes d’investigation, Le Monde a entre autres révélé hier soir l’existence d’un « deal secret » entre Uber et Emmanuel Macron, qui aurait œuvré pour déréguler le marché des VTC, quand il était ministre de l’Economie, alors que le gouvernement socialiste de l’époque y était plutôt hostile. « Dans cet accord, Emmanuel Macron a dérégulé la réglementation en matière de taxi, il a essayé de modifier la décision d’un préfet. Laurent Nunez le nie, mais il y a une chronologie troublante », détaille ainsi Alexis Corbière.

« Un Président ne peut pas être un lobbyiste au service d’intérêts privés »

En tout cas, le député LFI-Nupes de Seine-Saint-Denis a « une certaine idée de la République » qui fait « qu’un Président ou quelqu’un qui veut le devenir ne peut pas être un lobbyiste au service d’intérêts privés et d’une entreprise nord-américaine qui cherche à contourner et ne respecte pas les réglementations. »

D’après lui, le « modèle » Uber est un modèle « d’ultraprécarité qui ne produit rien de bon » : « Je ne suis pas pour qu’Uber se développe et s’installe dans le pays. Je suis pour des protections, des systèmes de cotisation. Quand on voit qu’initialement il y avait 250 heures prévues de formation et que M. Macron est intervenu pour qu’il n’y ait que 7h de formation, c’est de la dégradation pour tout le monde, y compris le client. »

Une commission d’enquête ? Il faudrait qu’un autre groupe de la Nupes reprenne la commission d’enquête sur l’inflation

En ce qui concerne les suites politiques de cette enquête journalistique, Alexis Corbière mise sur les premières questions au gouvernement de la législature, qui se tiendront mardi à l’Assemblée et mercredi au Sénat, mais aimerait aller plus loin : « On va discuter avec nos amis de la Nupes d’une commission d’enquête, il faut urgemment faire toute la clarté là-dessus. » Seul problème, LFI avait déjà prévu de lancer une commission d’enquête sur l’inflation pour essayer de déterminer dans quelle mesure celle-ci pourrait être due à de la spéculation, et aurait ainsi déjà épuisé son « droit de tirage » d’une commission d’enquête par session parlementaire.

« Vue l’ampleur de la chose, cela peut bousculer le calendrier que l’on avait prévu, il faut une discussion politique, que l’on mette en place une sorte de gare de triage », explique Alexis Corbière, qui évoque à demi-mot la possibilité qu’un autre groupe de la Nupes reprenne la commission d’enquête sur l’inflation pour que LFI puisse lancer une commission d’enquête sur les faits révélés par les Uber Files. En tout état de cause, pour lui, « c’est la moindre des choses » qu’Emmanuel Macron s’explique. « S’il ne le fait pas, on est dans l’irresponsabilité présidentielle de la Vème République, en gros ‘je suis élu, je fais ce que je veux.’ »

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