« Un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité » : la mémoire de Valéry Giscard d’Estaing saluée au Sénat
Les hommages se sont multipliés chez les sénateurs et sénatrices, après l’annonce de la disparition de l’ancien président de la République, particulièrement chez les centristes.

« Un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité » : la mémoire de Valéry Giscard d’Estaing saluée au Sénat

Les hommages se sont multipliés chez les sénateurs et sénatrices, après l’annonce de la disparition de l’ancien président de la République, particulièrement chez les centristes.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Il s’est éteint dans la soirée du 2 décembre, à l’âge de 94 ans. Valéry Giscard d’Estaing, président de la République de 1974 à 1981, est décédé du covid-19. Au Sénat, qui débattait du projet de loi de finances pour 2021 lorsque son décès a été annoncé, les hommages à l’ancien chef de l’Etat ont été nombreux, en fin de soirée. A commencer dans sa famille politique. C’est d’ailleurs un sénateur du groupe Union centriste, Pierre-Antoine Levi, qui a, le premier, salué la mémoire de l’ancienne figure de l’UDF, à la tribune, lors du débat sur la mission médias.

« Européen convaincu qui a mené, sous son septennat, plusieurs réformes d’envergure. Nous sommes en effet tristes ce soir », a réagi le président du groupe, le sénateur Hervé Marseille. Si la dimension européenne revient souvent dans les hommages des sénateurs, ce sont également les réformes sociétales qui sont régulièrement citées. « Que de réformes. Que d’avancées… notamment pour les femmes, merci », écrit la sénatrice UC Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes. Sa collègue Valérie Létard, l’a résumé ainsi : « un président qui a marqué par la modernité de ses réformes (majorité à 18 ans, l’IVG…), acteur de la construction européenne, nous lui devons beaucoup ! Notre pays perd un grand homme. »

« La famille centriste est en deuil, nous perdons un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité, Un infatigable défenseur de l’Europe », se souviendra la sénatrice Catherine Morin-Desailly. Le sénateur Loïc Hervé, né pendant la dernière année du septennat de Valéry Giscard d’Estaing, s’est « incliné avec respect » devant ce « grand européen » qui était une « grande figure qui a accompagné les grandes évolutions économiques et sociales du pays ».

« Son envergure intellectuelle m’impressionnait », témoigne Philippe Bas

A droite, les marques d’admiration se succèdent également. « C’était un homme d’État, un homme de lettres, mais aussi un homme de courage qui s’était engagé dans l’armée de Jean de Lattre de Tassigny » a rappelé le président du groupe LR, Bruno Retailleau. Questeur du Sénat, et ancien président de la commission des lois, le sénateur LR Philippe Bas a confié sur Twitter qu’il « admirait Valéry Giscard d’Estaing ». « Il pacifia notre démocratie et modernisa la société française. Il fut un ardent bâtisseur de l’Europe et fit face courageusement à la crise de l’énergie qui a mis fin aux Trente glorieuses. Son envergure intellectuelle m’impressionnait. »

Pour le sénateur LR de Paris, Pierre Charon, l’ancien chef de l’Etat « a servi la France tout au long de sa vie avec constance et modernité ». La sénatrice Valérie Boyer estime que « la France perd un Président », mais aussi que « les Français perdent un bout d’eux-mêmes ».

Au groupe Les Indépendants – République et territoires, l’émotion est aussi vive. « Homme de chiffres et de dossiers, fin lettré, brillant linguiste, Européen convaincu, président jeune et dynamique, Valéry Giscard d'Estaing a regardé la France au fond des yeux », a détaillé Emmanuel Capus.

A l’image d’autres de ses collègues, c’est le bilan qui est mis en avant par la vice-présidente RDSE (Mouvement radical) du Sénat Nathalie Delattre : « un septennat de conquêtes pour les libertés, les droits des femmes et la construction européenne ».

« C’est une partie de l’histoire du XXe siècle qui s’évanouit »

Chez les socialistes, c’est la « modernité » de l’ancien président de la République qui est également soulignée. Le sénateur PS Rachid Temal cite la majorité à 18 ans, et l’inscription de l’IVG au Parlement, adopté « grâce à la gauche », mais rappelle aussi qu’il a lancé le programme Ariane et le musée d’Orsay. « Plus jeune président en 1974 abaissant la majorité à 18 ans ! Il a su impulser la loi Veil sur l’IVG en 1975. C'est une partie de l’histoire du XXe siècle qui s’évanouit », constate le sénateur Rémi Cardon, l’un des nouveaux visages du Sénat. Pour Frédérique Espagnac, « la France perd un Homme d’Etat qui lui a apporté modernité, progrès et audaces ».

« Au revoir… Monsieur le Président », a tweeté le sénateur LREM Xavier Iacovelli, probablement en référence à la célèbre locution qui a conclu l’allocution du président sortant le 19 mai 1981, deux jours avant son départ de l’Elysée.

Ce sont également les mots de Valéry Giscard d’Estaing que convoque Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste, pour résumer cette page de l’histoire de France : « L’homme du « changement dans la continuité » est parti ce soir à l’âge de 94 ans. « Au revoir » ».

Une cérémonie officielle, comme c’est de tradition, devrait être organisée dans les jours à venir au palais du Luxembourg. « Il reviendra au président Larcher d’organiser l’hommage que le Sénat lui rendra », a précisé la présidente de séance Laurence Rossignol, ce mercredi soir.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité » : la mémoire de Valéry Giscard d’Estaing saluée au Sénat
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

« Un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité » : la mémoire de Valéry Giscard d’Estaing saluée au Sénat
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

« Un grand président qui a fait entrer la France dans la modernité » : la mémoire de Valéry Giscard d’Estaing saluée au Sénat
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le