Covid-19 : 1 % du variant anglais présent dans les tests en France annonce Olivier Véran

Covid-19 : 1 % du variant anglais présent dans les tests en France annonce Olivier Véran

Auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat, Olivier Véran s’est montré serein et pédagogue sur le démarrage de la campagne de vaccination et donne plusieurs précisions sur le calendrier. Il annonce également la présence du variant anglais du Covid-19 dans 1 % des tests PCR positifs.
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Marathon parlementaire ce mardi pour le ministre des Solidarités et de la Santé. Après avoir été auditionné par les députés, répondu aux questions du gouvernement à l’Assemblée nationale, c’est devant les sénateurs de la commission des affaires sociales qu’Olivier Véran a exposé la stratégie vaccinale sous le feu des critiques depuis le début de l’année.

Lors d’un jeu de questions réponses mené à bâtons rompus, (les sénateurs ne disposaient que d’1 heure pour auditionner le ministre), Olivier Véran s’est montré pédagogue en premier lieu sur le calendrier. Pour le moment seulement 138 000 personnes ont reçu une première dose de vaccin depuis le lancement de la campagne de vaccination le 26 décembre dernier. « Nous ouvrons la vaccination à 5 millions de Français de 75 ans et plus et nous nous donnons évidemment plusieurs semaines pour les vacciner car nous n’avons pas 5 millions de vaccins, nous disposons d’1 million. Le rythme de livraison va s’accroître semaine après semaine. Il est hebdomadaire » a-t-il rappelé. De même, si cette semaine, il est possible pour les plus de 75 ans de prendre rendez-vous, via des plateformes en ligne, dans des centres de vaccination, ce ne va pas dire « que tout le monde (de plus de 75 ans) aura un rendez-vous dans les prochains jours ». « J’espère que pour Pâques, nous aurons terminé de proposer la vaccination à ces 5 millions de ces personnes et même que nous aurons commencé à proposer la vaccination à d’autres Français, par tranches d’âge » a-t-il ajouté.

« Nous avons potentiellement 77 millions de doses livrées avant la fin du mois de juin

Olivier Véran: « Nous avons potentiellement 77 millions de doses pour la France au mois de juin»
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Olivier Véran a rappelé que l’objectif « était bien de vacciner un maximum de personnes et d’avoir une forme d’immunité collective », tout en émettant une réserve : « Je ne sais pas si ces vaccins préservent de la contamination ou des formes graves ». Lueur d’espoir néanmoins, « le Moderna comme le Pfizer commencent à montrer des signes de réduction de contamination. Ce qui serait une formidable nouvelle » a-t-il évoqué.

Ce calendrier dépendra également de la validation par les autorités sanitaires européennes d’autres vaccins (que Pfizer/BioNTech), comme notamment le vaccin AstraZeneca. « Nous avons potentiellement 77 millions de doses livrées avant la fin du mois de juin pour la France » a-t-il indiqué, en précisant que « ça ne doit rien à la logistique mais aux commandes passées par la Commission européenne il y a déjà quelques mois ». (voir notre article)

Cabinet privé : « Ils n’ont eu aucune décision à prendre en matière de public prioritaire »

En effet, comme il l’a fait devant les députés, Olivier Véran a justifié le recours de son ministère au cabinet de conseil privé McKinsey. « C’est extrêmement classique et c’est le cas en France et partout en Europe […] le cabinet nous aide dans la stratégie vaccinale, pratique, opérationnelle, dans les enjeux de logistique […] Il n’appuie absolument dans la stratégie scientifique vaccinale. Ils n’ont eu aucune décision à prendre en matière de public prioritaire. Par exemple, toutes les décisions de politiques publiques relèvent du ministère de la Santé » a-t-il rappelé.

« Dans les Ehpad, c’est 3 semaines après la première injection qu’aura lieu la seconde »

Plusieurs interrogations ont tourné autour du nombre de semaines qui séparent la prise d’une première dose du vaccin Pfizer et son rappel. « L’agence du médicament européenne du médicament a dit qu’on pouvait pousser jusqu’à 24 jours (6 semaines au lieu de 3) […] Nous avons fait le choix de conserver le rythme de livraison de la deuxième dose, trois semaines après la première » a précisé le ministre qui n’exclut toutefois pas un délai de 6 semaines hors Ehpad. « C’est une possibilité qui est conférée. Dans les Ehpad, c’est 3 semaines après la première injection qu’aura lieu la seconde. Ensuite, la pratique nous permet de passer à trois, quatre ou six semaines et nous verrons ce que dira la Haute autorité de Santé » a-t-il développé. Par ailleurs, Olivier Véran a réfuté toute « interchangeabilité des vaccins ». « La personne qui recevra un vaccin en première injection, recevra le même vaccin lors de son rappel vaccinal ».

Le ministre a indiqué s’être entretenu avec le professeur Bruno Lima, Lundi soir, le virologue membre du Conseil scientifique l’a informé qu’il trouvait 1 % du variant anglais du Covid-19 parmi les tests PCR positifs en France « avec une dispersion territoriale qui fait qu’il n’y a pas de région qui concentrerait de nombreux cas. C’est très intéressant, ça permet de surveiller s’il y a une croissance de ce variant » a-t-il expliqué. Cette recherche du variant anglais dans les tests PCR sera renouveler tous les 7 à 10 jours a-t-il ajouté.

« Je n’ai aucune remontée de soignants qui me disent qu’ils vont jeter des vaccins parce qu’ils n’ont trouvé personne »

Plusieurs sénateurs ont également souhaité en savoir plus sur le taux de perte des vaccins. Un flacon comporte sept doses qui ne seraient pas toutes utilisées. « On parle d’une ou deux doses qui resteraient dans un flacon ouvert. Je me vois ma pas faire un appel à la population en disant : rôdez autour d’un Ehpad à 15h si jamais il reste des doses. Je n’ai aucune remontée de soignants qui me disent qu’ils vont jeter des vaccins parce qu’ils n’ont trouvé personne (à vacciner) » a-t-il balayé.

Après avoir reçu les représentants des associations d’élus locaux en début d’après-midi, le ministre a indiqué qu’il revenait aux territoires de s’organiser pour la prise en charge des personnes âgées isolées qui souhaitent se rendre dans un centre de vaccination. « Le bon sens doit prévaloir. Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés ».

Le temps relativement court de cette audition a généré quelques frustrations parmi les sénateurs. Certains pourront se rattraper demain après-midi lors questions d’actualité au gouvernement du Sénat où Olivier devra, à n’en pas douter, répondre à d’autres questions sur la stratégie vaccinale.

 

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