La suppression de 400 postes de chercheurs au sein du groupe Sanofi a une nouvelle fois très largement animé la séance de questions au gouvernement de ce mercredi 20 janvier. Plusieurs sénateurs ont dénoncé « l’indécence » du géant pharmaceutique dans ce dossier sensible.
Vaccins : les sénateurs dénoncent « l’indécence » de Sanofi et taclent le gouvernement
La suppression de 400 postes de chercheurs au sein du groupe Sanofi a une nouvelle fois très largement animé la séance de questions au gouvernement de ce mercredi 20 janvier. Plusieurs sénateurs ont dénoncé « l’indécence » du géant pharmaceutique dans ce dossier sensible.
Par Antoine Comte
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
« Indécent », « brutal », « chercheurs écœurés », « réel émoi » : les sénateurs n’ont à nouveau pas ménagé le gouvernement sur sa gestion de la crise qui frappe actuellement de plein fouet Sanofi. En plus d’être clairement à la traîne dans la finalisation de son vaccin, le groupe pharmaceutique français a en effet confirmé récemment le licenciement d’un millier de ses salariés dont 400 postes dans la recherche et le développement.
Tous les ingrédients étaient donc réunis pour que cette nouvelle séance de questions au gouvernement s’anime au rythme de vives interpellations du gouvernement par les sénateurs.
« Comment prévoyez-vous d’intervenir pour que Sanofi revienne sur sa décision et comprenne qu’elle ne peut aujourd’hui faire preuve d’une telle indécence ? », a lancé d’entrée le sénateur écologiste Ronan Dantec à Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l’Industrie.
« Nous mettrons toutes nos forces dans la bataille pour réindustrialiser la France et faire du secteur de la production santé une priorité », a répondu la ministre en assurant que la direction de Sanofi s’était engagée à ce que « tous les départs annoncés soient uniquement volontaires, que les dépenses du groupe en recherche et développement seraient revues à la hausse de deux milliards d’euros par an et enfin que des sites de production seraient réimplantés ».
Sauf qu’elle n’avait peut-être pas prévu la sortie vindicative du sénateur Pascal Savoldelli qui s’est appuyé sur des chiffres pour nourrir ses critiques à l’encontre du gouvernement.
« Entre 2008 et 2021, Sanofi est passé de 11 à 4 sites en France, et même bientôt trois. Que faites-vous face à ces centaines de suppression d’emplois chez Sanofi alors que l’entreprise a touché près d’un milliard d’euros d’aides publiques en dix ans et qu’elle a versé quatre milliards d’euros à ses actionnaires ? », a lancé le sénateur du Val de Marne.
Une attaque à laquelle a également répondu la ministre par une kyrielle de chiffres. Mais surtout en prenant la défense de Sanofi victime de « la division par deux de la production en France de produits pharmaceutiques en parts de marché mondiales en dix ans ».
« Je voudrais quand même que l’on cite les projets de création d’emplois de Sanofi comme l’ouverture du site de production de Marcy-l’Etoile qui était en concurrence avec Singapour », a conclu Agnès Pannier-Runacher sans convaincre les sénateurs.
Alors que certains parlementaires LR traînent des pieds pour voter la confiance à François Bayrou, y compris chez les sénateurs, la droite est « travaillée par la suite ». La présence de Bruno Retailleau dans un gouvernement post-Bayrou « n’est pas du tout une certitude », assure l’entourage du ministre. Manière aussi de faire monter la pression, pour mieux négocier, cette fois, « un accord de gouvernement » avec les macronistes.
Le président de LR, Bruno Retailleau, et les responsables de ses groupes parlementaires, ont rencontré le Premier ministre ce 2 septembre. Ils affirment que le chef du gouvernement est prêt à faire marche arrière sur la suppression de deux jours fériés, en contrepartie d’autres mesures d’économies.
À six jours d’un vote à risque pour le gouvernement, Le président de la République a réuni pour un déjeuner de travail le Premier ministre François Bayrou, et les trois principaux chefs de parti de la coalition gouvernementale, Gabriel Attal (Renaissance), Edouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains).
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, accompagné de la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, ont réaffirmé leur « désaccord total » avec les orientations du Premier ministre pour redresser les finances publiques. Ils demandent « une dissolution ultra-rapide ».