Veolia Suez : « On a travaillé en très bonne intelligence avec l’État », assure le président d’Engie
Auditionné au Sénat, Jean-Pierre Clamadieu a défendu le rachat, par Veolia, de la part d’Engie au capital de Suez. Une opération qui fait couler beaucoup d’encre, l’État actionnaire majoritaire d’Engie ayant notamment voté contre ce rachat. 

Veolia Suez : « On a travaillé en très bonne intelligence avec l’État », assure le président d’Engie

Auditionné au Sénat, Jean-Pierre Clamadieu a défendu le rachat, par Veolia, de la part d’Engie au capital de Suez. Une opération qui fait couler beaucoup d’encre, l’État actionnaire majoritaire d’Engie ayant notamment voté contre ce rachat. 
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Par Héléna Berkaoui

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Le conseil d’administration d’Engie a approuvé le 5 octobre une offre pour un montant de 3,4 milliards d’euros, cette décision a été prise contre l’avis de l’État, pourtant actionnaire majoritaire d’Engie. « Nombreux sont ceux qui y ont vu un camouflet pour l’État, d’autres l’ont au contraire soupçonné d’avoir dénoncé publiquement cette opération tout en la soutenant dans les coulisses », résume le président de la commission de l’aménagement et du développement durable, Jean-François Longeot. Depuis la guerre fait rage entre les dirigeants de Suez et ceux de Veolia. 

Auditionné au Sénat ce mercredi, le président d’Engie a défendu le rachat, par Veolia, de ses parts (29,9 %) chez Suez. Hier devant les sénateurs, le directeur général de Suez dénonçait « une opération hostile » lancée par voie de presse qui mettrait en péril entre « 4000 à 5000 emplois en France », selon leurs chiffres (lire notre article)

Les sénateurs ont accueilli le président d’Engie avec des questions tranchées sur les conditions d’une OPA qui les interrogent à plus d’un titre : « Pourquoi ne pas avoir attendu un accord amiable entre ces groupes ? »,  «Pourquoi avoir outrepassé le vote de l’État ? », « Pourquoi avoir agi dans l’urgence, pour ne pas dire dans une forme de précipitation, vous exposant au risque que cette précipitation soit interprétée comme le terme d’un processus prémédité et bouclé ? » 

Le sujet concerne d’autant plus les sénateurs que les activités des deux groupes touchent au quotidien des Français. Veolia et Suez sont en effet des acteurs centraux dans la gestion des eaux et le traitement des déchets. 

Le directeur d’Engie est revenu chronologiquement sur cette opération niant tout accord prémédité et affirmant que le PDG de Veolia lui avait formulé son offre « le dimanche 30 août au matin ». « J’ai été quelque peu surpris de la proposition qui nous était faite par deux aspects, la première c’est que plutôt que de nous racheter notre participation de 32 %, l’idée d’Antoine Frérot était de racheter 29,9 % (...) et l’extrême importance donnée aux délais en disant que cette offre était ouverte pour un mois. Ensuite les choses ont été largement publiques puisque Antoine Frérot a souhaité rendre publique cette offre ».    

Veolia Suez : « On a travaillé en très bonne intelligence avec l'État », assure le président d'Engie
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Lors de son audition, le président d’Engie a chargé les dirigeants de Suez qui, d’après lui, « ont refusé tout dialogue avec Veolia ». Jean-Pierre Clamadieu leur a également reproché de communiquer des chiffres sur de possible perte d’emplois chez Suez dû à ce rapprochement. Il a ainsi jugé  que les prévisions de 4000 à 5000 emplois supprimés étaient « très exagérées » (voir la vidéo ci-dessus). « C’est un peu dommage d’avoir inquiété le corps social de Suez de cette manière-là (...) Il faut être attentif à ne pas créer un niveau d’inquiétude qui soit excessif pour peut-être servir d’autres objectifs », a-t-il aussi lancé.  

Jean-Pierre Clamadieu a assuré que Veolia avait présenté des garanties d’emplois : « d’ici à la fin de l’année 2023, il n’y aura pas de perte d’emplois sur le périmètre de Suez France tel qu'il est aujourd’hui ».  

Concernant le rôle de l’État, le président d’Engie affirme que ce processus s’est fait « en très bonne intelligence avec l'État ». « Je salue le rôle de Bruno Le Maire qui, finalement, a dit à peu près la même chose que moi à savoir “il faut une seconde offre” et qui a appelé au dialogue et malheureusement n’a pas été plus entendu que moi (...) On a simplement eu à la fin du processus une différence d’appréciation qui a conduit effectivement à cette position », a expliqué Jean-Pierre Clamadieu. Selon lui, le fait que l’État ait voté contre ce rachat relève simplement de « la règle du jeu de droit des sociétés ».

 

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