Les sénateurs LR ont quitté l’hémicycle pendant les questions d’actualité au gouvernement. Ils n’ont pas apprécié la réponse de Sibeth Ndiaye sur l’organisation des visites ministérielles. Ils accusent le gouvernement de vouloir privilégier les députés LREM et leur circonscription, alors qu’un seul parlementaire est autorisé à cause du Covid.
Visites ministérielles : les sénateurs LR quittent l’hémicycle en signe de protestation
Les sénateurs LR ont quitté l’hémicycle pendant les questions d’actualité au gouvernement. Ils n’ont pas apprécié la réponse de Sibeth Ndiaye sur l’organisation des visites ministérielles. Ils accusent le gouvernement de vouloir privilégier les députés LREM et leur circonscription, alors qu’un seul parlementaire est autorisé à cause du Covid.
Par Public Sénat
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Manifestation de mauvaise humeur des sénateurs LR, ce mercredi, lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat. La quasi-totalité d’entre eux a quitté l’hémicycle, faire rare à la Haute assemblée, pendant la réponse de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye,sur l’organisation des visites ministérielles (voir à 4'10 dans la vidéo).
Certains parlementaires seraient « devenus persona non grata »
Selon Hugues Saury, sénateur LR du Loiret, les parlementaires d’oppositions, en particulier les sénateurs, seraient oubliés ces derniers temps. « Quand un ministre se déplace, les moyens de la Républiques sont mis à sa disposition. Ils devraient dans ces conditions se faire un devoir de laisser de côté toute attitude qui viendrait à favoriser les représentants d’une chambre plutôt qu'une autre ou pire, faire en sorte que sa famille politique soit favorisée » souligne le sénateur. Alors que les préfets ont précisé par écrit qu’un seul parlementaire devait représenter « l’ensemble des parlementaires » pour le respect des gestes barrières, « le hasard faisant bien les choses, il semblerait que très majoritairement, les circonscriptions concernées (par les déplacements), soient celles détenues par les députés LREM ou de votre majorité » ajoute Hugues Saury.
Il prend exemple sur son département du Loiret, mais aussi la Saône-et-Loire, les Yvelines, la Haute-Garonne ou l’Oise. Certains parlementaires seraient « devenus persona non grata, leur présence républicaine n’était pas la bienvenue ». Si le sénateur LR déplore la situation, dans le passé, les ministres de gauche, comme de droite, ont pourtant aussi pu choisir leurs déplacements dans les villes ou circonscriptions de leur famille politique. Mais plusieurs parlementaires étaient autorisés.
« Il ne faut y voir aucune malice politique, ni aucun privilège » assure Sibeth Ndiaye
Selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, « il ne faut y voir aucune malice politique, ni aucun privilège adressé à qui que ce soit ». Il ne s’agit que de « l’application stricte des gestes barrières », même si elle conçoit « qu’il soit parfois difficile de comprendre ces situations ».
Pendant le confinement, les déplacements ont été « réduits au strict nécessaire ». « Depuis le 11 mai, cette situation particulière, malgré tout, perdure, même si les conditions sanitaires se sont améliorées » a-t-elle reconnu. « Depuis le 11 mai, c’est l’intelligence collective qui doit dominer » ajoute la porte-parole. Une réponse pas suffisante aux yeux des sénateurs LR qui se sont levés et sont partis.
« C’est la République qui est en jeu » selon Bruno Retailleau, qui accuse le gouvernement de « privatiser les moyens de l’Etat »
Une démarche assumée par leur patron, Bruno Retailleau. « Peut-on privatiser, instrumentaliser les moyens de l’Etat au profit d’un seul parti ? » a demandé après l’incident de séance le président de groupe, sur Public Sénat. « L’Etat n’a pas à être confisqué de cette façon lors des visites ministérielles ». La réponse de la porte-parole du gouvernement sur les gestes barrières, « franchement, c’est se fiche de la tête des gens. Ça ne trompera personne » lance Bruno Retailleau. C’est face à « une réponse qui se moque de nous, que nous avons quitté l’hémicycle. (…) Au-delà de nous, c’est la République qui est en jeu » va jusqu’à dire le sénateur de Vendée, quitte à grossir un peu le trait.
Le sénateur LR du Val-de-Marne, Christian Cambon, y va aussi de son exemple. « Il y a des départements où les préfets dissuadent les sénateurs n’appartenant pas à En marche, d’être présents », assure sur notre antenne le président de la commission des affaires étrangères et de la défense. Il affirme que son collègue « Jacques Grosperrin est en mesure de montrer une photo où un préfet en uniforme le chasse d’une manifestation mémorielle ».
« De la politique politicienne qui n’a pas sa place dans ce moment » pour Agnès Pannier-Runacher
Une polémique qui n’est pas au niveau de la situation, tacle la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. « On est au milieu d’une crise sanitaire et économique très grave. Ça ne paraît pas du tout au niveau des attentes des Français. J’ai fait des déplacements ministériels (…) qui sont organisés de façon très resserrée. Un coup c’est quelqu’un de l’opposition, un coup non » répond sur Public Sénat la secrétaire d'Etat. Elle y voit avant tout une « petite polémique », « c’est de la politique politicienne, ça n’a pas sa place dans ce moment ».
Polémique sur les déplacements ministériels: de la "politique politicienne" pour Agnès Pannier-Runacher
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
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