2 milliards d’euros collectés en plus avec l’impôt à la source, affirme Darmanin
L'instauration du prélèvement de l'impôt à la source a permis à l'Etat de collecter 2 milliards d'euros supplémentaires cette...

2 milliards d’euros collectés en plus avec l’impôt à la source, affirme Darmanin

L'instauration du prélèvement de l'impôt à la source a permis à l'Etat de collecter 2 milliards d'euros supplémentaires cette...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'instauration du prélèvement de l'impôt à la source a permis à l'Etat de collecter 2 milliards d'euros supplémentaires cette année, a affirmé mercredi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.

"On a récupéré 1 milliard de plus que ce qu'on avait prévu, c'est-à-dire 2 milliards d'euros supplémentaires", a déclaré le ministre sur France Inter, une somme qui correspond à "0,1 point de produit intérieur brut, c'est beaucoup d'argent".

Sans augmenter l'impôt des Français, on a fait une réforme qui fait rentrer plus d'argent dans les caisses de l'Etat", a-t-il ajouté.

La mise en place cette année du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu a permis de "faire payer les gens qui (auparavant) auraient dû payer l'impôt mais qui fraudaient ou qui étaient phobiques administratifs", a encore indiqué M. Darmanin.

Au total, l'impôt sur le revenu, payé par 16,8 millions de foyers fiscaux sur un total de 38,3 millions, rapporte chaque année près de 75 milliards d'euros à l'Etat.

Le projet de loi de finances pour 2020, qui sera présenté vendredi en conseil des ministres, prévoit une baisse de 5 milliards d'euros de cet impôt, grâce à une baisse de 3 points du taux d'imposition de la première tranche, qui concerne 12 millions de foyers.

Cette mesure avait été annoncée par le président de la République au printemps, en réponse au mouvement des "gilets jaunes", une crise qui a sans doute "accéléré" les baisses d'impôts envisagées par le gouvernement, selon M. Darmanin.

Par ailleurs, le ministre a confirmé que la taxe carbone, un des éléments déclencheurs de la crise des "gilets jaunes", n'augmenterait pas l'an prochain, ni les années suivantes.

"Il n'y aura pas d'ici la fin du quinquennat d'augmentation par la fiscalité du prix de l'essence et du diesel", a affirmé M. Darmanin.

Le gouvernement prévoit toutefois de réduire une niche fiscale dont bénéficient certaines entreprises en matière de gazole non routier. Par ailleurs, il envisage d'augmenter la fiscalité de 2 centimes par litre sur le gazole payé par le secteur du transport routier de marchandises pour financer les infrastructures.

- Objectif de déficit "pas tenu" -

En revanche, le ministre a reconnu que l'objectif de ramener le déficit public à 0,5% du PIB en 2022 "ne sera pas tenu".

"C'était un objectif (...) à un moment où on pensait que la croissance était à 1,7%, elle est à 1,3/1,4%, et à un moment où il n'y avait pas eu les contestations sociales extrêmement fortes", a justifié M. Darmanin.

Dans son scénario pour le projet de budget 2020, le gouvernement table sur un déficit public ramené à 2,2% du PIB l'an prochain, contre 2% initialement visé (et 3,1% attendu cette année). Une trajectoire "plausible", selon l'avis du Haut conseil sur les finances publiques (HCFP), dévoilé par Les Echos mercredi.

Dans cet avis, que le HCFP doit officiellement publier vendredi, l'institution pointe toutefois une quasi stagnation du déficit structurel (hors éléments exceptionnels et impact de la conjoncture) autour de 2,2% du PÏB, soit un décalage de 0,2 point au dessus de la trajectoire que s'était fixée le gouvernement sur la période 2018-2019 (et 0,6 point en cumulé sur la période 2018-2020).

Un écart proche du seuil de 0,25 point défini par la loi, note le HCFP, et qui pourrait obliger à déclencher un mécanisme de correction pour retrouver la bonne trajectoire. Le HCFP dénonce ainsi un "problème de cohérence" de la politique du gouvernement, selon le quotidien.

Partager cet article

Dans la même thématique

2 milliards d’euros collectés en plus avec l’impôt à la source, affirme Darmanin
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le

2 milliards d’euros collectés en plus avec l’impôt à la source, affirme Darmanin
3min

Politique

Crise agricole : « Les agriculteurs ont le sentiment justifié que le gouvernement et l’Union européenne ne veulent plus que l’élevage français prospère »,  pointe Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RN à l’Assemblée nationale a salué le « mouvement populaire » des agriculteurs. Tandis que les abattages et les vaccinations se poursuivent et que la signature de l’accord du Mercosur n’a jamais été aussi proche, les actions des agriculteurs français redoublent d’intensité. Hier, plus de 80 actions ont été recensées sur l’ensemble du territoire.

Le

2 milliards d’euros collectés en plus avec l’impôt à la source, affirme Darmanin
3min

Politique

Budget : Amélie de Montchalin assume le dialogue avec le PS plutôt qu’avec le RN au nom des « valeurs gaullistes »

A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».

Le