Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
A la différence de l’Allemagne, en France « les extrêmes occupent le débat médiatique » regrette Fabienne Keller
Par Marie Brémeau
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Il existe de réelles divergences de fond entre les sociaux-démocrates, les libéraux, les verts ou les conservateurs allemands. Durant les semaines de campagne pour les élections fédérales, les adversaires politiques ne se sont pas épargné, ont débattu de la dette, du climat, de la modernisation des infrastructures ou encore de la conversion au numérique.
« Un débat de qualité qui a ramené une partie des Allemands au centre »
Les politiques allemands se sont concentrés sur les débats de fond. « Il y a eu une vraie lutte pour la succession d’Angela Merkel », admet le député européen allemand Daniel Freund. C’est ce débat [de qualité] qui a ramené une partie des Allemands au centre, et [les électeurs] de soutenir in fine des partis plus ou moins centristes que sont les trois grands partis maintenant. »
Le parti d’extrême droite enregistre un recul. L’AFD a obtenu 10,3 % des voix contre 12,6 % aux législatives en 2017. Certains y voient une corrélation avec la qualité du débat politique allemand, qui n’est pas tombé dans le populisme.
En France, les extrêmes dominent le paysage médiatique
A l’heure où en France, les partis politiques entament la campagne présidentielle, et où Éric Zemmour, le polémiste d’extrême-droite, s’installe dans le paysage politique et impose ses thèmes, Fabienne Keller rêve d’un débat de qualité à l’allemande. « La campagne [électorale allemande], qui n’a pas parlé beaucoup d’Europe, et c’est un peu dommage, a fait dialoguer les partis de gouvernement. Et ça c’est très différent de ce qu’il se passe actuellement en France. Ce sont les extrêmes qui occupent le paysage médiatique », regrette l’eurodéputée française (Renew). « Donc ça c’est fort, car ça permet de traiter entre gens responsables ou potentiellement en charge, avec une obligation de réalisme, de propositions concrètes en prise avec la population. » Une piste peut-être pour ramener les abstentionnistes sur le chemin des urnes.
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