Le PCF s'est jeté seul dans la campagne des Européennes mardi à Marseille, refusant le rôle de faire-valoir pour les autres partis de gauche tout en affichant l'espoir d'une alliance avec le jeune mouvement Générations de Benoît Hamon.
Les sondages ne leur donnent pour l'instant pas plus de 3%? "On assumera d'avoir un mauvais score pour avoir une parole vraiment communiste": comme Bruce, venu de Vaucluse, la plupart des militants PCF rencontrés mardi au meeting au Dock des suds attendent avant tout de la campagne européenne que les communistes relèvent la tête.
"On n'est pas les porteurs d'eau du reste de la gauche!", s'exclame Roger, 68 ans. "On est ouverts mais on veut pas faire une liste (de rassemblement) pour faire une liste".
C'est sur ce mot d'ordre qu'a d'ailleurs été élu comme secrétaire national en novembre Fabien Roussel, qui répète que les communistes ont été trop humiliés dans leur alliance avec Jean-Luc Mélenchon, leur absence à l'élection présidentielle et leur faible score aux législatives de 2017.
Pour éviter les "erreurs" du passé, "le PCF n'attend pas les autres pour rentrer en campagne", explique à l'AFP la tête de liste Ian Brossat.
Et le parti cultive sa singularité. "Nous serons la seule liste constituée à moitié d'ouvriers et d'employés. (...) Nous sommes la seule force de gauche à n'avoir jamais voté pour ces traités européens qui nous mettent dans une situation pourrie!", a lancé mardi soir M. Brossat, sous les applaudissements des centaines de militants.
Sur la liste approuvée il y a quelques jours, à 95%, par 22.000 des près de 50.000 adhérents PCF, figure en deuxième position la nordiste Marie-Hélène Bourlard, ex-ouvrière textile et militante CGT, vue dans le documentaire "Merci patron" de l'Insoumis François Ruffin. Autre profil atypique en politique, en cinquième position: Mamoudou Bassoum, sacré champion d'Europe des vétérans de taekwondo le 1er décembre dernier, et qui avait enfilé un gilet jaune sur le podium.
- "Mauvais scénario"? -
Ian Brossat prend en même temps soin d'adresser des signes d'ouverture à la gauche, en particulier à Générations de Benoît Hamon. Les deux hommes se sont rencontrés vendredi et une nouvelle réunion avec Fabien Roussel est prévue pour bientôt. Mais l'ancien candidat du PS à la présidentielle est prévenu: le PCF ne lui laissera jamais la tête de liste, trop importante pour la réaffirmation en cours de son identité.
"Je serais très déçue" si l'inverse se produisait, confie Muriel, 71 ans, venue du Gard. Elle résume le dilemme communiste: "Tout seuls on ne va pas gagner", mais "les positions électoralistes ça me gonfle", et alliés à une autre force, "on n'existera pas médiatiquement", redoute-t-elle.
Meeting du PCF à Marseille pour le lancement de la campagne des Européennes, le 5 février 2019
AFP
"Si après avoir été préemptés par Mélenchon on se met derrière Hamon, un ancien socialiste, on perd beaucoup de notre électorat", souligne aussi la députée européenne sortante Marie-Pierre Vieu.
Lors du Conseil national pour valider la liste, il y a une dizaine de jours, des doutes se sont cependant exprimés sur la stratégie choisie. "Un bon casting ne rattrape pas un mauvais scénario", affirme à l'AFP Hadrien Bortot, membre du Conseil. "Générations est la force qui porte les valeurs les plus proches des nôtres. 3+3 ça peut faire 6%". Il parle aussi d'une "troisième voie": "Une femme tête de liste, comme Aurore Lalucq (de Générations) par exemple. Ça donnerait une autre image qu'une guerre d'égos entre deux hommes blancs".
En clôture de meeting mardi, Ian Brossat a souri de la situation compliquée des communistes, suscitant les rires: "Il y en a qui me disent +Bon courage+, et ça m'énerve!"
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