A Marseille, un conseil municipal sous pression après le drame de la rue d’Aubagne

A Marseille, un conseil municipal sous pression après le drame de la rue d’Aubagne

Le dernier conseil municipal de l'année s'est ouvert jeudi matin à Marseille sous la pression de quelque 300 manifestants...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le dernier conseil municipal de l'année s'est ouvert jeudi matin à Marseille sous la pression de quelque 300 manifestants rassemblés une nouvelle fois devant l'Hôtel de ville, un mois et demi après l'effondrement mortel de deux immeubles vétustes du centre-ville.

Face aux manifestants, une cinquantaine de CRS protégeaient la mairie derrière un imposant barriérage, alors que les entrées au sein du bâtiment étaient minutieusement filtrées. Huit faux cercueils noirs en carton ont été alignés contre les barrières, une évocation des 8 personnes mortes dans l'effondrement de ces immeubles du quartier de Noailles.

"Ils ont peur, mais ils ont raison en même temps", ironisait un des manifestants de la Plaine, le surnom d'une grande place du centre-ville dont la rénovation fait polémique. Agé d'une trentaine d'années, lui est venu, avec ses camarades, pour "dénoncer l'incurie de la mairie et de son maire", Jean-Claude Gaudin.

A l'intérieur, ce dernier, au centre des critiques depuis la catastrophe, a ouvert le conseil par une minute de silence, en hommage aux victimes de la rue d'Aubagne, avant de prendre la parole: "J'ai entendu les douleurs, les colères et les critiques, et j'ai fait face dans la tempête".

"Il est facile pour certains de se transformer en procureur et de tirer des accusations et conclusions dans le moindre fondement", a poursuivi l'élu, appelant à "ne pas préjuger" des résultats de l'enquête judiciaire ouverte notamment pour "homicides involontaires".

Jean-Claude Gaudin a également annoncé devant le conseil municipal son intention de demander à l'Etat la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour l'effondrement mortel de la rue d'Aubagne --que la mairie avait attribué après le drame aux fortes pluies tombées sur Marseille dans les jours précédents, s'attirant les quolibets de nombreux habitants du quartier, qui ont de leur côté dénoncé l'inaction de la mairie contre l'habitat insalubre.

L'annonce de cette demande de classement en catastrophe naturelle a d'ailleurs été accueillie par les manifestants devant l'Hôtel de ville par des huées: "Gaudin, c'est toi la catastrophe naturelle!".

"20 millions pour détruire la Plaine, pas une thune pour sauver Noailles", "Plus de 12.000 personnes dorment à la rue. Marseille, réquisition inconditionnelle des logements vides", "L'école publique n'est pas à vendre" --une référence au partenariat public-privé à un milliard pour refaire les écoles souvent en mauvais état de la ville: les banderoles fleurissaient devant la mairie, traduisant la diversité de la colère des manifestants.

Et une heure environ après le début des débats, comme lors des précédentes manifestations qui ont suivi la catastrophe de la rue d'Aubagne, des "Gaudin démission!" ont été scandés.

Dans la même thématique

Brussels Special European Council – Renew Europe
10min

Politique

Européennes 2024 : avec son discours de la Sorbonne 2, Emmanuel Macron « entre en campagne », à la rescousse de la liste Hayer

Emmanuel Macron tient jeudi à la Sorbonne un discours sur l’Europe. Si c’est le chef de l’Etat qui s’exprime officiellement pour « donner une vision », il s’agit aussi de pousser son camp, alors que la liste de la majorité patine dans les sondages. Mais il n’y a « pas un chevalier blanc qui va porter la campagne. Ce n’est pas Valérie Hayer toute seule et ce ne sera même pas Emmanuel Macron tout seul », prévient la porte-parole de la liste, Nathalie Loiseau, qui défend l’idée d’« un collectif ».

Le

Jordan Bardella visite Poste-Frontiere de Menton
5min

Politique

Elections européennes : la tentation des seniors pour le vote RN, symbole de « l’épanouissement du processus de normalisation » du parti, selon Pascal Perrineau

Alors que la liste menée par Jordan Bardella (31.5%) devance de plus de 14 points la liste Renaissance, menée par Valérie Hayer (17%), selon le dernier sondage IFOP-Fiducial pour LCI, le Figaro et Sud-Radio, le parti de Marine Le Pen, mise désormais sur l’électorat âgé, traditionnellement très mobilisé pour les élections intermédiaires. Désormais deuxième force politique chez les plus de 65 ans (le RN conquiert 24% de cet électorat, 7 points de moins que Renaissance), la stratégie semble porter ses fruits. Décryptage avec le politologue Pascal Perrineau, professeur émérite à Sciences Po Paris et récent auteur de l’ouvrage Le Goût de la politique : Un observateur passionné de la Ve République, aux éditions Odile Jacob.

Le

Mairie de Paris, Jeux Olympiques 2024
4min

Politique

JO 2024 : les agents de sécurité privée vont-ils faire défaut ?

A trois mois des Jeux Olympiques, des incertitudes planent sur le nombre d’agents de sécurité privée mobilisés. Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez indique « ne pas être inquiet pour l’instant ». Du côté des professionnels du secteur, on évalue un manque de 8 000 agents sur 40 000 nécessaires.

Le