A Paris, marche des « mutilés gilets jaunes » qui « ne lâcheront rien »
"Éborgnés" et autres blessés des "gilets jaunes" en tête, entre 300 et 400 personnes ont défilé dans le calme dimanche à Paris...

A Paris, marche des « mutilés gilets jaunes » qui « ne lâcheront rien »

"Éborgnés" et autres blessés des "gilets jaunes" en tête, entre 300 et 400 personnes ont défilé dans le calme dimanche à Paris...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

"Éborgnés" et autres blessés des "gilets jaunes" en tête, entre 300 et 400 personnes ont défilé dans le calme dimanche à Paris pour dénoncer les "mutilations policières" et réclamer l'interdiction des lanceurs de balle de défense (LBD) et de certaines grenades lacrymogènes "inutilement dangereux".

Parti de la place de la Bastille peu après 12h00, le cortège a défilé sans incident aux cris de "Stop aux mutilations", "Police partout, justice nulle part" ou "Macron démission, Castaner en prison", jusqu'à la place de la Nation, où il s'est dispersé en début d'après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une vingtaine de manifestants gravement blessés, notamment à la tête ou aux mains, venus de région parisienne mais aussi de Montpellier, Bordeaux ou Quimper, ont été longuement applaudis.

En tête, deux banderoles : l'une montrant une vingtaine de portraits de ces blessés, souvent le visage tuméfié par des tirs de LBD, et une autre réclamant l'"interdiction du LBD et des grenades lacrymogènes" GLI-F4, qui contient de l'explosif TNT, et de désencerclement GMD.

Selon les organisateurs du rassemblement, depuis le début des manifestations de "gilets jaunes" le 17 novembre dernier, "23 personnes ont été éborgnées, 5 ont perdu la main, un a été amputé d'un testicule, un a perdu l'odorat et une dizaine d'autres" ont eu d'autres blessures graves (à la mâchoire, au pied...).

Le ministère de l'Intérieur recensait mi-mai 2.448 blessés côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l'ordre, sans plus de précisions.

Les blessés ont expliqué dimanche leur "vies fracassées" par les "traumatismes" physiques et psychologiques, les pertes d'emploi, les "nuits sans sommeil" ou peuplées de "cauchemars" alors que, assurent-ils, ils manifestaient pacifiquement et ne représentaient aucun danger quand ils ont été atteints.

Parmi eux, Antoine Boudinet a eu la main arrachée le 8 décembre à Bordeaux par l'explosion d'une GLI-F4 qu'il avait ramassée.

"Les blessés ont fini par faire entendre leur voix, mais il faut que justice soit faite et que les coupables soient punis, les responsables de la police s'ils ont donné l'ordre de blesser ainsi les gens, ou les policiers s'ils l'ont fait de leur propre initiative", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Plus ils nous tirent dessus, et plus cela attise la colère des gens, mais nous ne lâcherons rien".

Partager cet article

Dans la même thématique

MAcron 3 ok
10min

Politique

« Labellisation » des médias : la polémique enfle entre Emmanuel Macron, les médias Bolloré, LR et RN

En parlant de « labellisation » des médias, qui serait faite par les journalistes et non l’Etat, Emmanuel Macron a suscité l’ire des médias du groupe Bolloré, comme du RN et des LR. Au point que l’Elysée réponde en vidéo pour démentir les « fausses informations », au risque de relancer la polémique. Sur le fond, le sujet divise. Le sénateur LR, Olivier Paccaud, va jusqu’à parler de « dérive totalitaire », quand la sénatrice PS, Sylvie Robert, salue les propos « salutaires » d’Emmanuel Macron.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
6min

Politique

Labels et régulations des médias : ce qui existe en France et en Europe

En lançant l’idée de la création d’un « label » pour les médias, Emmanuel Macron a suscité un tollé dans une partie de la classe politique. Pourtant, en France et en Europe, de nombreux acteurs, publics et privés, participent à la régulation des médias et cherchent à orienter la production des contenus vers un respect maximum des règles d’éthique et de déontologie.

Le

A Paris, marche des « mutilés gilets jaunes » qui « ne lâcheront rien »
3min

Politique

Lutte contre la vie chère : Le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer

Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.

Le