A Sospel, les Insoumis étrennent leur camion “holovan” pour les européennes

A Sospel, les Insoumis étrennent leur camion “holovan” pour les européennes

"Ce n'est pas un vrai meeting, mais on ne passe pas inaperçus!": dans les Alpes-Maritimes, Roselyne Grac étrenne mercredi un des "holovans" de...
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Par Claudine RENAUD

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Publié le

"Ce n'est pas un vrai meeting, mais on ne passe pas inaperçus!": dans les Alpes-Maritimes, Roselyne Grac étrenne mercredi un des "holovans" de La France Insoumise, qui vont sillonner les petites villes avant les européennes pour diffuser le message des candidats du parti --"présents" sous forme d'hologrammes.

Au premier jour de son périple, dans deux communes perchées des Alpes-Maritimes, Sospel et L'Escarène, la foule est loin d'être au rendez-vous et la sono du camion à l'habillage futuriste, siglé "Le peuple aux commandes", résonne encore un peu dans le vide.

Roselyne n'est pas découragée pour autant: à ses yeux, le plus important tient dans "cette volonté de toucher la France dans toute sa diversité" et de mettre en avant des têtes de liste au profil rajeuni et varié.

"Vous avez vu la moyenne d'âge et les catégories socio-professionnelles qu'on présente ?!", dit-elle, en brandissant un tract pris dans la pile qu'elle a posée sur une table, à côté d'un gâteau et d'un thermos de café. A ses pieds, l'attirail habituel de campagne s'entasse dans des cabas, un livre de Jean-Luc Mélenchon, un programme, de l'adhésif, des gobelets.

Discours d'un hologramme du leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, à Sospel (Alpes-maritimes), le 6 février 2019
Discours d'un hologramme du leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, à Sospel (Alpes-maritimes), le 6 février 2019
AFP

Derrière elle, les portes arrière du camion, stationné sur une place de Sospel, sont grandes ouvertes, deux amplis suspendus aux portes. Dans le camion lui-même, l'hologramme des candidats Insoumis en plein discours s'affiche, sur un écran principal dont on aperçoit le reflet pour donner de la profondeur, comme en trois dimensions.

Vincent, 67 ans, s'approche par curiosité. "C'est comme aller au cinéma, ça ne m'illusionne pas beaucoup", dit-il. Ghislain, un livreur de passage, trouve que "ça parle pendant des plombes" mais il engage la conversation pour évoquer les "gilets jaunes", dont il se sent proche. "La France Insoumise a une carte maîtresse à jouer", pense-t-il.

- "Pas mal" -

"C'est pas mal, mais à condition de faire un peu de pub et de ne pas toucher que des convaincus", commente Juliette Quiquet, 69 ans, venue à L'Escarène, à 25 km de Sospel. Elle est décidée à voter LFI le 26 mai, à cause de "toutes les mesures ultra-libérales qu'ils prennent à Bruxelles".

Les militants viennent à nouveau de décharger de leur coffre des tréteaux et une table, vite recouverte d'une nappe rouge et d'une boîte de gâteaux. Le débat se relance avec Françoise Michel: "Les gens sont très services publics, ils signent des pétitions mais après c'est très difficile de les mobiliser dans la continuité", regrette cette sympathisante qui lorgne aussi du côté des écologistes.

"Pourtant c'est un village (L'Escarène) en train de tout perdre. Il y a encore un bureau de poste mais il est menacé. On avait la trésorerie publique, elle n'est plus là. Une station-essence, on ne l'a plus. Ca fait 20 ans mais petit à petit, ça s'est délité. La gare n'a plus de guichet, les trains ont des horaires qui ne sont pas opérationnels pour les salariés", dit-elle.

Dominique Dougé, artisan en retraite, est sorti profiter du soleil: "Tout ça c'est du blabla", balaie-t-il, "content d'écouter les avis des uns et des autres, et d'apporter (son) opinion". Une dame au brushing soigné arrive à son tour: "Je suis à 100% avec eux. C'est inadmissible ce qui se passe sur le pouvoir d'achat des petits et moyens salaires", commente cette jeune retraitée.

L'"holovan" a été précédé de peu de publicité. Son parcours obéit à un planning national. Le "parcours sud" achèvera son trajet le 24 mai près de Toulouse, à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne).

Le critère est de s'arrêter dans des villes de 3 à 20.000 habitants, rurales ou périphériques. "Là où les gens sont obligés d'aller ailleurs trouver du travail ou les services publics", souligne Liliane Dota, un autocollant LFI collé sur l'anorak. "C'est la faute de l'Europe si les services publics ferment. Tout ça c'est parce qu'on a un gouvernement à genou devant Bruxelles".

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