A Strasbourg, le cas Orban divise la droite française
La droite française, comme d'autres en Europe, s'est montrée divisée mercredi au Parlement européen sur le cas du Premier...

A Strasbourg, le cas Orban divise la droite française

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Public Sénat

Par Baptiste PACE

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La droite française, comme d'autres en Europe, s'est montrée divisée mercredi au Parlement européen sur le cas du Premier ministre hongrois Viktor Orban, qu'elle côtoie au sein du Parti populaire européen (PPE).

Sur les 20 parlementaires français membres du PPE, neuf eurodéputés ont voté pour l'activation de l'article 7 du traité de l'UE, qui pourrait à terme conduire à des sanctions contre Budapest. Cinq se sont abstenus, et trois ont voté contre.

Selon la liste des votes, 115 parlementaires PPE issus des différents pays ayant des élus dans ce groupe ont voté pour la résolution demandant au Conseil européen de se prononcer sur l'Etat de droit en Hongrie. 28 se sont abstenus et 57 ont voté contre.

Le PPE n'avait pas donné de consigne de vote mais son chef, l'Allemand Manfred Weber, avait annoncé son intention de voter personnellement en faveur de la résolution. "Chacun fait ce qu'il veut, la liberté de vote est totale" au sein du PPE, selon un eurodéputé français.

Les neuf membres français du PPE qui ont voté pour sont Alain Cadec, Michel Dantin, Françoise Grossetête, Marc Joulaud, Anne Sander, Tokia Saïfi, Alain Lamassoure, Jérôme Lavrilleux et Elisabeth Morin-Chartier. "Rien ne justifie les multiples violations de l'état de droit", a expliqué Mme Grossetête.

Cinq d'entre eux sont membres des Républicains (LR). Mmes Morin-Chartier et Saïfi ainsi que MM. Lavrilleux et Lamassoure ont quitté le parti.

Michèle Aliot-Marie, Arnaud Danjean, Rachida Dati, Geoffroy Didier, Brice Hortefeux et Philippe Juvin se sont abstenus. "Je fais partie de ceux qui ont été déçus (par l'intervention d'Orban devant le Parlement): à aucun moment Viktor Orban n'a tendu la main", a expliqué M. Hortefeux.

Enfin, trois eurodéputés français du PPE ont voté contre le texte: Angélique Delahaye, Nadine Morano et Franck Proust.

"Mon vote contre ne cautionne ni l'attitude ni les paroles de M. Orban" mais "c'est le seul pays qui arrive à maintenir la progression de l'extrême droite", a expliqué M. Proust, chef de la délégation française au sein du PPE.

- "Attitude de défi"

Jeudi dernier, le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez avait refusé de diaboliser le Premier ministre hongrois, qui incarne la vague populiste déferlant en Europe. "Moi je parle aussi bien à Angela Merkel qu'à Viktor Orban", avait déclaré M. Wauquiez.

Mais après le discours offensif du Premier ministre hongrois mardi à Strasbourg, le N.2 du parti, Jean Leonetti, dont le nom circule pour conduire la liste LR aux européennes l'an prochain, avait regretté mercredi matin une "attitude de défi".

L'extrême droite a aussitôt fustigé la "trahison" envers le "courageux" M. Orban, selon les mots de l'eurodéputé du Rassemblement national (RN) Nicolas Bay.

"M. Wauquiez doit maintenant cesser de jouer la partition de l'opposition à l'immigration", a tweeté la présidente du RN, Marine Le Pen.

Le président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan s'est, lui, demandé "quelle était la position officielle" de LR, pointant la contradiction entre les déclarations de MM. Wauquiez et Leonetti.

Le président Emmanuel Macron avait récemment estimé qu'"on ne peut pas à la fois être du côté, sur beaucoup de sujets, de la chancelière Merkel et du Premier ministre Orban".

"Il y a ceux qui ont du sens politique, qui ont compris qu'une instrumentalisation était en cours, quel que soit leur rapport à Orban. Et ceux qui n'ont pas compris ça, qui se sont fait avoir et de fait, qui fragilisent le PPE, alors qu'on a tout pour être très largement majoritaire" lors des européennes de 2019, a commenté un responsable de la droite hexagonale.

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