Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Abstention aux régionales : « On a assisté à un Waterloo démocratique » estime Damien Abad (LR)
Par Public Sénat
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« Jamais un parti présidentiel n’a pris une telle raclée » analyse Damien Abad, député LR de l’Ain. Ce dimanche 27 juin, le second tour des départementales et des régionales a notamment confirmé les défaites de La République en Marche et du Rassemblement national. « La République en Marche a perdu, le RN s’est effondré » poursuit-il, mettant en avant les scores réalisés par Les Républicains. « On a gagné, clairement. On a gagné sept régions, on a gagné des départements ».
« Emmanuel Macron ne tire par les leçons du scrutin. Un parti présidentiel aussi affaibli, ça n’était jamais arrivé » analyse Damien Abad. Pour le député, ces élections locales sont le signe de la politique « hors sol » d’Emmanuel Macron. Et des manœuvres politiciennes, notamment en ce qui concerne le scrutin qui a eu lieu en PACA, avec la candidature de Renaud Muselier soutenue par le gouvernement. « Quelle tambouille politicienne » commente-t-il. « On n’a pas besoin [d’En Marche] pour gagner les élections, les Français [les] ont mis à moins de 10 % ».
Pas de vote par Internet
Pourtant, plus encore que les Républicains, c’est bien l’abstention qui a réalisé le plus gros score sur ces élections départementales et régionales, en atteignant à nouveau les 65 %. Un constat inquiétant pour le président des Républicains à l’Assemblée. « On a assisté à un Waterloo démocratique ».
« Il y a une vraie fracture avec le politique, il faut faire attention à cela » alerte Damien Abad. Mais sur l’idée de mettre en place un vote par correspondance ou par Internet pour favoriser la participation, il se dit sceptique. « Si on veut résoudre l’abstention que par des outils techniques, on est à côté de la plaque » estime-t-il.
« On n’est même pas capables de distribuer des professions de foi dans ce pays » raille-t-il, en référence aux nombreux dysfonctionnements dans la distribution de propagande électorale en amont des scrutins. Une commission d’enquête est d’ailleurs lancée au Sénat sur ce sujet.