Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)

Accusations contre Éric Coquerel : « Les sanctions dépendent quand même de la gravité des faits », pour Danielle Simonnet (LFI)

Invité d’ExtraLocal, Danielle Simonnet, qui a fondé la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de LFI, est revenue sur les accusations de harcèlement sexuel qui pèsent sur Éric Coquerel. D’après elle, les témoignages doivent être recueillis, mais les sanctions doivent dépendre d’où les faits présumés se situent sur le « continuum » des violences sexuelles.
Louis Mollier-Sabet

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Après le signalement pour harcèlement sexuel déposé à l’égard d’Éric Coquerel auprès de la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de La France Insoumise, aucune sanction n’a pour le moment été prise par LFI à l’encontre du nouveau président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Pour Danielle Simonnet, historique du Parti de Gauche fondé par Jean-Luc Mélenchon où elle a longtemps côtoyé Éric Coquerel et aujourd’hui députée LFI, les sanctions prises par les organisations dans ce type de cas « dépendent quand même de la gravité des faits. » Celle qui a justement fondé cette cellule, mais n’en fait plus partie aujourd’hui explique « qu’il y a toujours un continuum dans les violences sexistes et sexuelles » et revient sur le cas d’Éric Coquerel : « On est là sur des comportements inappropriés. Le principe de base est de croire la parole des victimes et d’accompagner cela. C’est une cause suffisamment juste et essentielle pour qu’on ne mélange pas tout. On ne met pas dans la même case ce qui relève de comportements inappropriés qui dans un parti doit être traité avec sérieux, doit donner lieu à un travail de prévention, de formation et un délit ou un crime. »

>> Pour en savoir plus : Violences sexuelles en politique : les cellules d’écoute des partis ont-elles une utilité ?

Retrait de l’investiture à Taha Bouhafs : « Cela a été une décision très difficile »

En ce qui concerne le témoignage de Sophie Tissier, une ancienne militante, « la cellule verra sa description des faits », mais son rôle sera bien « d’accompagner la parole, sur le plan psychologique et – le cas échéant – juridique », mais pas de prendre des sanctions. « On a une autre instance sur le respect des valeurs de LFI qui, elle, permet le respect du contradictoire », c’est-à-dire de confronter les versions et – éventuellement – de prendre des sanctions politiques. C’est ce qu’il s’était passé dans le cas de Taha Bouhafs, auquel on avait retiré l’investiture pour les élections législatives à Vénissieux, après des signalements auprès de cette même cellule. Le journaliste s’est d’ailleurs plaint de ne pas avoir été confronté à ses accusations et de ne pas avoir eu le droit à une procédure respectant le principe judiciaire du contradictoire. « Je suis quand même très fière, parce qu’en un temps record, alors que nous n’étions pas au courant et que nous soutenions Taha Bouhafs qui était victime d’attaques racistes inacceptables, les femmes qui nous avaient saisis ont été écoutées. »

Un deux poids, deux mesures ? Tout dépend des faits qui sont reprochés, pour Danielle Simonnet, qui reconnaît que ceux-ci ne sont connus que de la cellule interne à LFI : « Cela a été une décision très difficile [pour LFI], et c’est d’ailleurs [pour Taha Bouhafs] une situation très difficile à accepter. Mais si les femmes veulent garder leur anonymat, nous devons respecter leur volonté. Le parti prend ses responsabilités. » La députée LFI de Paris « invite toute organisation, toute institution, à mettre en place ces cellules et qu’on puisse avoir des échanges sur nos pratiques » et met en cause « tous les partis qui n’ont rien fait » : « Il y a quoi comme dispositif à LREM, à LR, au RN ? On voit comme ils se moquent de ces problématiques-là. »

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