C’était le 6 octobre, avant l’assassinat de Samuel Paty. Lors des questions d’actualité, le ministre de l’Intérieur répondait à Alexis Corbière, en reprochant à la France insoumise d’être « liée avec un islamo-gauchisme qui détruit la République ». Le parlementaire de Seine-Saint-Denis, invité d’Audition publique ce 26 octobre 2020 sur Public Sénat, LCP-AN et Le Figaro Live, est revenu sur les accusations auxquelles est confronté son mouvement. C’est une « campagne de calomnie », a-t-il estimé, au sujet de qualificatifs laissant entendre qu’une partie de la gauche se serait compromise avec l’islamisme.
Alexis Corbière est notamment revenu sur sa présence à une manifestation le 10 novembre 2019, à Paris, contre l'islamophobie, à laquelle avait participé le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF). Le gouvernement a demandé la dissolution de cette association accusée de collusion avec l’islam radical, après l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. « Je manifesterai toujours pour protester contre le fait que certains de nos concitoyens en raison de leurs convictions spirituelles, de leur religion, soient agressés », a précisé le député de Seine-Saint-Denis, avant de retourner le raisonnement contre Gérald Darmanin. « M. Darmanin a fait meeting en 2013 avec le CCIF. Est-il un allié des salafistes et des Frères musulmans ? M. Delevoye a signé une tribune – ce que je n’ai jamais fait – en 2015 avec le CCIF. Est-ce que des membres du gouvernement sont-ils des alliés des salafistes ? »
« Je ne vois pas pour quelles raisons il faudrait dissoudre le CCIF »
Le député a par ailleurs fait part de ses doutes sur la solidité juridique d’une dissolution de cet organisme. « À ce stade, après avoir lu énormément sur le sujet, je ne vois pas pour quelles raisons il faudrait dissoudre le CCIF […] J’ai l’impression que le gouvernement recule parce que lui aussi n’a pas beaucoup d’éléments. »
Alexis Corbière a, en outre, critiqué les partis qui faisaient « la leçon » à la France insoumise. « Il y a parfois même, avouons-le, un clientélisme de la part d'élus, des municipalités qui bien souvent préfèrent négocier », a-t-il reproché, insistant sur le fait que LFI n’était à la tête d’aucune mairie. Lui-même n’a « jamais mis les pieds à une cérémonie religieuse », a-t-il tenu à préciser.