Affaire Benalla: Belloubet met en garde contre un « empiètement sur le judiciaire »
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a de nouveau mis en garde samedi la commission d'enquête sénatoriale contre le risque...

Affaire Benalla: Belloubet met en garde contre un « empiètement sur le judiciaire »

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a de nouveau mis en garde samedi la commission d'enquête sénatoriale contre le risque...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a de nouveau mis en garde samedi la commission d'enquête sénatoriale contre le risque d'un "empiètement sur le domaine judiciaire" au cours de ses travaux sur l'affaire Alexandre Benalla, l'ex-collaborateur du président Macron poursuivi pour violences.

Dans une tribune publiée dans Le Monde, Mme Belloubet dit placer sa démarche "au-delà des postures, du sensationnalisme et des jeux politiques" en interpellant la commission des lois du Sénat sur la "séparation des pouvoirs" dans l'affaire Benalla.

Alexandre Benalla, mis en examen notamment pour "violences en réunion" en marge des défilés du 1er-Mai à Paris, doit être entendu le 19 septembre par la commission d'enquête sénatoriale. Il a d'abord refusé de se rendre à la convocation de la commission, puis il a accepté, se disant "contraint".

Avant ce revirement, Mme Belloubet avait expliqué qu'Alexandre Benalla n'avait pas répondu à la convocation car "il ne peut pas y avoir d'interférences" entre une commission d'enquête et une information judiciaire.

Elle s'était attiré une réponse cinglante du président LR de la commission d'enquête Philippe Bas: "J'ignorais que [Mme Belloubet] était le conseil juridique de monsieur Benalla".

Mais dans son texte publié samedi, la garde des Sceaux réitère sa mise en garde: "le principe de séparation des pouvoirs interdit au Parlement d'empiéter sur le domaine judiciaire". "Une immixtion du pouvoir exécutif dans une procédure judiciaire serait choquante", écrit-elle.

Et de rappeler que toute personne mise en examen, comme c'est le cas d'Alexandre Benalla, peut choisir devant ses juges "de se taire", un droit "garanti notamment par la Convention européenne des droits de l'homme".

Or, "les contraindre à comparaître sous serment devant une commission parlementaire pourrait être regardé comme constituant une atteinte à leur droit de garder le silence et de ne pas contribuer à leur propre incrimination garanti par l'article 6 de la Convention européenne", écrit la ministre de la Justice.

En outre, Nicole Belloubet rappelle que "le président de la République (...) - et tout ce qui touche à la fonction présidentielle - , ne saurait faire l'objet d'une commission d'enquête". "Cela reviendrait dans les faits à rendre le chef de l'Etat (...) responsable devant le Parlement. La Constitution l'interdit formellement."

Une mise en garde destinée à la commission d'enquête sénatoriale que le chef du parti présidentiel Christophe Castaner avait interpellée sur le même registre vendredi. "Si certains pensent qu'ils peuvent s'arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des menaces pour la République", avait dit M. Castaner. Des propos qualifiés d'"extravagants" par l'entourage du président du Sénat.

Filmé en train de frapper un manifestant en marge des défilés du 1er-Mai, Alexandre Benalla a été mis en examen le 22 juillet notamment pour "violences en réunion" aux côtés d'un employé de LREM, Vincent Crase.

Dans cette affaire qui éclabousse la présidence, trois policiers sont également mis en examen pour "détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection" et "violation du secret professionnel".

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Affaire Benalla: Belloubet met en garde contre un « empiètement sur le judiciaire »
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le