Affaire Benalla: “du niveau du Watergate”, selon Mélenchon

Affaire Benalla: “du niveau du Watergate”, selon Mélenchon

Le chef de file des députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon estime que l'affaire Benalla est "du niveau du Watergate"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le chef de file des députés de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon estime que l'affaire Benalla est "du niveau du Watergate" et qu'Emmanuel Macron doit "assumer" ses responsabilités, dans un entretien au Monde publié samedi.

"Le ministre de l’Intérieur est déjà disqualifié. Il a menti et beaucoup ! Plus aucun policier ne peut croire en sa parole. Bien sûr qu’il va démissionner et il ne sera pas le seul", pronostique-t-il.

Cette affaire autour d'un collaborateur chargé de la sécurité du président, licencié après des violences le 1er mai, "est du niveau du Watergate" et "le monde entier est maintenant au courant", déclare le leader des Insoumis.

Il accuse aussi Emmanuel Macron de "s’organise(r) une milice personnelle".

"Si le Premier ministre était venu nous voir pour assumer et dénoncer une situation inadmissible, on serait sans doute passés à autre chose. M. Macron a pensé que l’affaire s’arrêterait toute seule. Il a commis une erreur grave. Personne ne lâchera prise", ajoute M. Mélenchon, qui "lui demande de s’exprimer et d’assumer en respectant le Parlement".

Selon le chef de file des Insoumis, "il pourrait envoyer devant l’Assemblée le ministre de l’Intérieur ou le Premier ministre au lieu de le leur interdire. Le Parlement ne peut pas interpeller le chef de l’Etat, alors il nous reste la motion de censure", assure-t-il. Une procédure pour laquelle M. Mélenchon n'est pas parvenu jusqu'alors à réunir les signatures nécessaires à son dépôt.

"Une crise politique est ouverte. L’Assemblée est paralysée. La hiérarchie de la police aussi, parce que trois mises à pied ont bousculé une règle aussi vieille que la haute fonction publique d’Etat : les fonctionnaires servent et obéissent, mais c’est le politique qui endosse les responsabilités", souligne M. Mélenchon, qui pense que "cette crise va durer".

"Le comportement de la majorité est celui d’un avion sans pilote. On dirait que personne ne veut porter le chapeau. Ils sont tétanisés", juge-t-il encore.

"Ironie de la situation : l’Assemblée étudie un texte constitutionnel, qui va affaiblir davantage le Parlement. Et tout ce que nous dénonçons dans cette réforme constitutionnelle est en train de se vérifier, avant même que cette réforme soit en place", affirme-t-il.

"Vous n’avez pas vu de notre part ni surenchère ni provocations. Nous marchons dans les clous de l’institution parlementaire. Des institutions que nous désapprouvons, mais que nous respectons. Mais si eux les détruisent, ils auront fait le travail à notre place", conclut M. Mélenchon.

Dans la même thématique

Brussels Special European Council – Renew Europe
10min

Politique

Européennes 2024 : avec son discours de la Sorbonne 2, Emmanuel Macron « entre en campagne », à la rescousse de la liste Hayer

Emmanuel Macron tient jeudi à la Sorbonne un discours sur l’Europe. Si c’est le chef de l’Etat qui s’exprime officiellement pour « donner une vision », il s’agit aussi de pousser son camp, alors que la liste de la majorité patine dans les sondages. Mais il n’y a « pas un chevalier blanc qui va porter la campagne. Ce n’est pas Valérie Hayer toute seule et ce ne sera même pas Emmanuel Macron tout seul », prévient la porte-parole de la liste, Nathalie Loiseau, qui défend l’idée d’« un collectif ».

Le

Jordan Bardella visite Poste-Frontiere de Menton
5min

Politique

Elections européennes : la tentation des seniors pour le vote RN, symbole de « l’épanouissement du processus de normalisation » du parti, selon Pascal Perrineau

Alors que la liste menée par Jordan Bardella (31.5%) devance de plus de 14 points la liste Renaissance, menée par Valérie Hayer (17%), selon le dernier sondage IFOP-Fiducial pour LCI, le Figaro et Sud-Radio, le parti de Marine Le Pen, mise désormais sur l’électorat âgé, traditionnellement très mobilisé pour les élections intermédiaires. Désormais deuxième force politique chez les plus de 65 ans (le RN conquiert 24% de cet électorat, 7 points de moins que Renaissance), la stratégie semble porter ses fruits. Décryptage avec le politologue Pascal Perrineau, professeur émérite à Sciences Po Paris et récent auteur de l’ouvrage Le Goût de la politique : Un observateur passionné de la Ve République, aux éditions Odile Jacob.

Le

Mairie de Paris, Jeux Olympiques 2024
4min

Politique

JO 2024 : les agents de sécurité privée vont-ils faire défaut ?

A trois mois des Jeux Olympiques, des incertitudes planent sur le nombre d’agents de sécurité privée mobilisés. Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez indique « ne pas être inquiet pour l’instant ». Du côté des professionnels du secteur, on évalue un manque de 8 000 agents sur 40 000 nécessaires.

Le