Affaire Girard : « Écœuré », le sénateur Rémi Féraud dénonce « des comportements extrémistes »

Affaire Girard : « Écœuré », le sénateur Rémi Féraud dénonce « des comportements extrémistes »

Mis en cause par des élus écologistes et des militantes féministes, suite à son audition en qualité de témoin dans l’affaire Matzneff, Christophe Girard, adjoint à la Culture à la mairie de Paris a posé sa démission, ce jeudi. « Un écœurement » pour le sénateur socialiste Rémi Féraud, qui dénonce des pratiques « extrémistes ». La maire de Paris, Anne Hidalgo, saisit la justice. 
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L’affaire Matzneff éclabousse jusqu’à la mairie de Paris. Ce jeudi, l’adjoint à la Culture d’Anne Hidalgo, Christophe Girard, a remis sa démission à la maire de Paris après que des élus écologistes et des collectifs féministes ont réclamé son départ, à la suite de son audition, en mars, dans l’enquête pour viols sur mineurs visant l’écrivain Gabriel Matzneff. « Dans le climat délétère général de nouveaux maccarthysmes avec la montée de la cancel culture, où l’on piétine notre Droit et le Code pénal, et même si la manifestation de ce jour contre moi n’a rassemblé qu’une vingtaine de personnes, la première de mes priorités est qu’Anne Hidalgo, brillamment réélue maire de Paris, puiss exercer son mandat sereinement, car les chantiers qu’elle engage sont vitaux pour notre ville », écrit Christophe Girard dans un communiqué.

« Nous nous opposons à la nomination de Christophe Girard au sein de notre exécutif et vous demandons sa suspension immédiate à son poste d’adjoint », écrivaient les élus du Groupe écologiste du Conseil de Paris, dans un communiqué relayé le 20 juillet dernier par la conseillère de Paris Alice Coffin. Ce jeudi, une trentaine de personnes, selon BFMTV étaient rassemblées devant l’Hôtel de ville pour réclamer la démission de l’élu. « La honte », « terreur féministe », « Mairie de Paris : Bienvenue à pédoland » pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants.

Anne Hidalgo saisit la justice 

C’est en sa qualité de secrétaire général de la maison Yves saint Laurent, de 1986 à 1987, par l’intermédiaire de laquelle le couturier aurait réglé des nuits d’hôtel permettant à Gabriel Matzneff d’habiter avec Vanessa Springora, alors mineure. « J’ai soixante-quatre ans, une vie de famille épanouie et de nombreux engagements culturels, politiques et associatifs, et n’ai nullement envie de pourrir ma vie plus longtemps et de m’emmerder à me justifier en permanence pour quelque chose qui n’existe pas », renchérit Christophe Girard dans son communiqué. « J’ai réagi avec écœurement à cette affaire », soutient le sénateur socialiste et président du groupe Paris en commun Rémi Féraud. « J’ai la détermination de ne pas laisser passer cette calomnie, ce mensonge et la violence de ce mensonge qui ne sont pas acceptables dans une majorité municipale. Je dénonce des comportements extrémistes qui visent à dire « soit vous vous soumettez à notre point de vue, soit nous vous traitons de complice avec les pédophiles », et j’inclus Alice Coffin dedans ».

La maire de Paris, quant à elle, a indiqué dans un communiqué qu'elle saisissait la justice pour « les graves injures publiques » contre la mairie. Sur Twitter, elle avait déjà exprimé son soutien à son ancien adjoint. « Je suis écœurée. Dans quelle démocratie vivons-nous où le droit est piétiné par la rumeur, les amalgames et les soupçons ? Tout mon soutien à mon ami Christophe Girard », écrivait la maire de Paris. « Je ne regrette pas sa décision, je la comprends, parce que pour lui le contexte était extrêmement douloureux, sur le plan personnel. Je rappelle que rien ne lui est reproché sur le plan judiciaire dans la procédure en cours, il veut aussi nous protéger nous d’un contexte pesant pour le travail au quotidien », a commenté, au micro de FranceInfo ce vendredi, le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire. « Nous allons demander des excuses à Alice Coffin et à nos partenaires écologistes, non pas sur leur mobilisation, elles ont le droit, c’est la liberté absolue individuelle, et nous la respectons, mais sur les excès, nous demandons des excuses. »

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