Agnès Buzyn à l’AFP: « Je n’ai pas fini le travail » au ministère de la Santé
Donnée partante pour Bruxelles, Agnès Buzyn est restée à son ministère et elle fait voter mardi sa loi santé avant d'aborder les...

Agnès Buzyn à l’AFP: « Je n’ai pas fini le travail » au ministère de la Santé

Donnée partante pour Bruxelles, Agnès Buzyn est restée à son ministère et elle fait voter mardi sa loi santé avant d'aborder les...
Public Sénat

Par Gabriel BOUROVITCH, Paul RICARD

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Donnée partante pour Bruxelles, Agnès Buzyn est restée à son ministère et elle fait voter mardi sa loi santé avant d'aborder les réformes inflammables de la bioéthique et des retraites, en espérant "apaiser" les débats.

QUESTION. La loi santé doit être votée ce mardi à l'Assemblée. Mission accomplie?

REPONSE. Une partie de la mission est accomplie. On a tracé les lignes, les grandes directions, les objectifs. Mais la mise en oeuvre est tout aussi importante que la conception et il y encore beaucoup de travail.

C'est une loi qui a fait l'objet de beaucoup d'amendements, qui a été coconstruite avec les parlementaires. On peut peut-être encore aller plus loin sur certaines mesures qui n'étaient pas abouties ou concertées. Je pense qu'on l'améliorera encore au Sénat.

Q. Reviendrez-vous sur les mesures en faveur des pharmaciens, comme le demandent les médecins?

R. A mon avis, tout ce qui a été adopté à l'Assemblée ne bougera pas, parce que ce sont des mesures qui vont permettre un accès aux soins plus rapide pour les Français. Mais je ne voudrais pas que ce qui a été voté au Parlement gêne les négociations (entre les médecins et l'Assurance maladie, ndlr).

Le travail va continuer avec les médecins jusqu'au passage de la loi au Sénat, ce qui nous permettra de trouver un consensus.

Q. Vous devez présenter une loi de bioéthique cet été. Comment éviter un conflit?

R. Ce qui a fonctionné dans la loi santé, c'est la méthode: une concertation très longue, à la fois avec les parties prenantes et avec les parlementaires. Je souhaite que toutes les lois que je passe utilisent cette méthode pour que les débats soient apaisés en séance.

Il ne faut pas faire d'idéologie sur ces sujets-là. Il faut qu'on trouve la bonne ligne de crête entre ce qu'une société peut accepter, ce que la science propose et les douleurs de chacun dans sa vie personnelle.

Je serai très attentive à ce que les débats soient le plus respectueux possible des personnes qui souffrent de beaucoup de ces sujets.

Q. Pourquoi ne pas traiter à part le sujet polémique de l'extension à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée (PMA)?

R. Toutes les mesures sont incroyablement intriquées. On ne peut absolument pas extraire la PMA de toutes les autres mesures autour de la procréation.

La PMA est une mesure très sociétale, pas réellement liée au progrès médical. C'est simplement le fait d'accepter que d'autres publics puissent accéder à une technique qui est déjà très ancienne.

Je ne voudrais pas qu'on baisse la garde et que, sous prétexte d'avoir un débat sociétal approfondi autour de la PMA, on passe à côté de mesures qui potentiellement pourront avoir plus d'impact sociétaux que la PMA, qui touchera quelques milliers de femmes.

Q. Les réformes des retraites et de la dépendance sont aussi attendues cet année. Pourquoi lier les deux sujets?

R. Notre système n'a pas été pensé pour des retraites très longues et une dépendance qui arrive chez certains après l'âge de 80, 85 ans. Cette question de la prise en charge de nos aînés remonte comme un point d'inquiétude majeur des Français, il va falloir y répondre.

Si on aboutit à un système de retraite qui ne permet pas d'être accompagné après une perte d'autonomie, c'est que notre système ne fonctionne pas. Il faut qu'on pense globalement les réformes, qu'elles aboutissent à ce qu'on soit certain d'être accompagné, soit à domicile, soit dans un établissement et que ce ne soit pas à la charge des familles.

Q. Nathalie Loiseau mènera la campagne de la majorité aux européennes. Auriez-vous aimé être à sa place?

R. Si je me suis engagée en politique, c'était à la fois pour la vision européenne du candidat Macron et pour ce qu'il y avait à faire dans ce ministère. Ce sont des sujets de société absolument magnifiques et je n'ai pas fini le travail ici, loin de là.

Si j'avais dû partir pour l'Europe, je pense que j'aurais eu une forme de frustration de ne pas avoir été jusqu'au bout de ce que je souhaite faire dans ce ministère.

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