Allocution présidentielle : « Emmanuel Macron  veut raviver la flamme du candidat qu’il était en 2017 »

Allocution présidentielle : « Emmanuel Macron  veut raviver la flamme du candidat qu’il était en 2017 »

Pour la neuvième fois depuis le début de la crise sanitaire, Emmanuel Macron va s’adresser solennellement aux Français à 20h pour promouvoir le rappel vaccinal face au rebond de l’épidémie et évoquer les priorités de sa fin de mandat. « C’est une manière de rappeler à tout le monde qu’il est là et de reprendre la main sur l’agenda au moment où il est dépassé médiatiquement par Éric Zemmour », note le communicant Philippe Moreau Chevrolet, président de MCBG Conseil. 
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Devenue un rituel médiatique depuis le début de la crise sanitaire, une nouvelle allocution présidentielle, est attendue à l’horaire désormais habituelle : 20h, ce mardi. Alors que le taux d’incidence de l’épidémie remonte en métropole, le chef de l’Etat va devoir trouver un scénario acceptable pour encourager les Français actuellement éligibles à une 3e dose (plus de 65 ans, soignants, obèses, victimes de comorbidités) à franchir le pas.

Pas encore officiellement candidat à sa réélection, le président de la République devrait esquisser les dernières réformes de sa fin de mandat, comme celle de l’assurance-chômage, ou celle des retraites qui reste en suspens. Pour mémoire, le 12 juillet, Emmanuel Macron avait lié cette réforme à une sortie de la crise sanitaire, que le rebond épidémique éloigne. « C’est l’une des dernières occasions pour lui de s’exprimer avant d’être officiellement candidat. C’est une manière de rappeler à tout le monde qu’il est là et de reprendre la main sur l’agenda au moment où il est dépassé médiatiquement par Éric Zemmour. Le problème, c’est qu’il s’exprime sur la reprise épidémique. « Emmanuel Macron veut évacuer cette image du Président du Covid, associée dans l’opinion, à celle de l’incompétence et qui peut donner envie à une partie de l’électorat de tourner la page de ce quinquennat. C’est un boulet qu’il traîne, comme cette image de président des riches. D’ailleurs l’exécutif craint fortement que les antivax raniment le spectre les gilets jaunes », analyse le communicant Philippe Moreau Chevrolet, président de MCBG Conseil.

L’opposition « n’attend pas grand-chose »

Et l’opposition ne s’y trompe pas. Marine Le Pen a accusé lundi le gouvernement de « faire des promesses qui ne se sont pas révélées exactes » […] « On nous avait dit : si tout le monde se vaccine, on sera tranquilles. Tout le monde s’est vacciné, peu ou prou, et on voit bien que ce n’est pas le cas », a fustigé la candidate RN.

« Je n’attends pas grand-chose du président de la République […] Parce que les discours n’engagent que ceux qui les écoutent et ceux qui les croient […] Quand Emmanuel Macron fait des annonces, on est à peu près sûr que ça n’a aucun rapport avec le résultat », a déclaré Arnaud Montebourg, dans l’émission Audition Publique sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et Le Figaro Live).

Même sentiment du côté de Julien Bayou, secrétaire national d’EELV qui, lui non plus, « n’attend plus grand-chose ». « On a un président en campagne […] Il y a une mise en scène du pouvoir sur la question sanitaire ».

« Il a tout intérêt à faire le service après-vente du quoi qu’il en coûte »

« La campagne pour sa réélection a commencé par l’épisode de Mcfly et Carlito. C’est une logique de campagne publicitaire la plus consensuelle possible. Il a besoin de contrôler son image pour paraître le plus sympathique possible. Cette allocution est pour Emmanuel Macron l’une des dernières occasions de raviver la flamme du candidat qu’il était en 2017 avec cette image d’un président jeune, moderne et réformateur. Il a tout intérêt à faire le service après-vente du quoi qu’il en coûte et expliquer qu’il va agir jusqu’au dernier moment », note Philippe Moreau Chevrolet.

Privilégier l’allocution à l’interview est une constante pour le chef de l’Etat depuis le début de son quinquennat. Sa dernière conférence de presse remonte au 25 avril 2019, à l’issue du Grand débat national. Pour Philippe Moreau Chevrolet, cette forme de communication, « le monologue » correspond bien « et ce défi qui consiste à être seul face aux difficultés ». « Le héros face au peuple. S’il est moins impopulaire que ses prédécesseurs, les Français apprécient d’ailleurs beaucoup moins son entourage : ‘la macronie’. Mais cette stratégie solitaire va être difficile à tenir sur la durée ».

 

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