Alsace: un rapport préfectoral « envisage » une fusion Haut-Rhin/Bas-Rhin
Un rapport du préfet de la région Grand Est sur l'avenir institutionnel de l'Alsace "envisage" une fusion du Haut-Rhin et du Bas...

Alsace: un rapport préfectoral « envisage » une fusion Haut-Rhin/Bas-Rhin

Un rapport du préfet de la région Grand Est sur l'avenir institutionnel de l'Alsace "envisage" une fusion du Haut-Rhin et du Bas...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Un rapport du préfet de la région Grand Est sur l'avenir institutionnel de l'Alsace "envisage" une fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin pour créer un département unique, a-t-on appris vendredi auprès de Matignon.

Ce rapport "envisage une option de rapprochement entre les deux départements dans un département unique, lequel se verrait confier par l’État, dans le cadre du pouvoir de différenciation prévu par la réforme constitutionnelle, des compétences nouvelles", a écrit Édouard Philippe dans une lettre adressée aux parlementaires du Grand Est, dont l'AFP a obtenu copie.

"Je souhaite engager un travail portant sur les conditions dans lesquelles pourrait être mise en œuvre cette démarche", a ajouté le Premier ministre, cette tâche étant confiée à Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

Cette dernière s'est dite "très honorée de cette nouvelle mission (...) et ravie d'ouvrir un dialogue avec les acteurs de l'Alsace et de l’ensemble de la région Grand Est afin de trouver une réponse appropriée pour leur territoire", dans un tweet publié vendredi après-midi.

Remis en juin aux services du Premier ministre, le rapport du préfet Jean-Luc Marx est "le fruit des réflexions du préfet sur les pistes institutionnelles envisageables pour donner corps au +désir d'Alsace+", selon Édouard Philippe.

- Maintien de l'Alsace dans la région Grand Est -

Le texte analyse quatre hypothèses, "au degré d'intégration croissant", allant du renforcement de la coopération interdépartementale à la création d'une collectivité à statut particulier sur le modèle de la Corse.

Dans ses deux pages de conclusion, mises en lignes vendredi par les Dernières Nouvelles d'Alsace, le rapport constate qu'un simple renforcement de la coopération entre le Haut-Rhin et le Bas-Rhin ou un "syndicat mixte" les associant "sont probablement disqualifiés (...) par le rejet de nombreux responsables politiques".

Quant à "la collectivité à statut spécifique", elle "suscite beaucoup de critiques dans le reste de la région mais aussi en Alsace" mais "surtout, elle ne correspond pas au choix politique fait par le chef de l’État et le Gouvernement".

"Le grand département d’Alsace peut paraître une réponse adaptée aux soucis de simplification, de mutualisation et d’identité qui convergent", estime-t-il en revanche.

Il serait "le réceptacle de compétences renforcées" en matière de bilinguisme, de gestion du Rhin, de transports, de tourisme, d'attractivité et de culture, ajoute le texte.

L'ensemble du rapport sera mis en ligne "la semaine prochaine" sur le site de la préfecture, selon cette dernière.

Dans un communiqué commun, les présidents LR des conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, Brigitte Klinkert et Frédéric Bierry, saluent "une étape décisive pour la renaissance institutionnelle et politique de l’Alsace" tout en plaidant de nouveau pour une "Eurocollectivité d’Alsace" à statut particulier.

La "renaissance de l'Alsace", deux ans après sa fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardennes, est défendue par de nombreux parlementaires, maires, élus, chefs d'entreprise et autonomistes alsaciens.

Partisan de la conclusion de "pactes girondins" avec les territoires, le président de la République Emmanuel Macron a estimé en avril que l'on pouvait "tout à fait imaginer" une fusion du Haut-Rhin et du Bas-Rhin "pour créer un grand département d'Alsace au sein de la région Grand Est". Pour autant, il avait exclu une sortie de l'Alsace de cette région.

Édouard Philippe précise dans sa lettre que le gouvernement prendra sa décision "en octobre" après un "travail de concertation" mené auprès d'acteurs de la région.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le

Alsace: un rapport préfectoral « envisage » une fusion Haut-Rhin/Bas-Rhin
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

Alsace: un rapport préfectoral « envisage » une fusion Haut-Rhin/Bas-Rhin
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le