AME : Agnès Buzyn parle d’une « forme de fraude » et « ce n’est pas une petite proportion »

AME : Agnès Buzyn parle d’une « forme de fraude » et « ce n’est pas une petite proportion »

La ministre de la Santé a rappelé son attachement à l’aide médicale d’État permettant de prendre en charge les soins des sans-papiers atteints de maladies. Mais elle s’est aussi inquiétée d’une forme de « dévoiement » par d’autres personnes étrangères arrivant sur le territoire.
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Le Parlement s’apprête à examiner le budget 2020 de la Sécurité sociale et, comme chaque année, des amendements parlementaires devraient aborder la question de l’aide médicale d’État (AME), ce dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins. Régulièrement, la droite pointe la hausse de son coût. Pour le gouvernement, il est hors de question de traiter ce sujet sur l’aspect budgétaire. « On prend la question de l’aide médicale d’État par le mauvais bout », a déclaré la ministre de la Santé, dans l’émission Audition Publique.

Agnès Buzyn, qui a commandé deux rapports, à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et à l’Inspection générale des finances (IGF) pour faire le point sur l’utilisation de ces fonds, a déclaré sur les chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro, que l’AME était « dévoyée » et qu’il y avait « une forme de fraude ».

« Énormément de gens qui rentrent par des filières avec un visa de tourisme »

« Il y a énormément de gens qui rentrent par des filières avec un visa de tourisme et ils ont l’aide médicale d’État au bout de trois mois, et ils se font soigner », a-t-elle souligné. Interrogée sur l’ampleur de ce phénomène, la ministre a indiqué que ce n’était « pas une petite proportion ».

Affirmant que le premier poste de dépenses est constitué par des achats d’antibiotiques et d’anti-infectieux, Agnès Buzyn a redit son attachement de préserver le dispositif pour les immigrés en situation irrégulière. « Ils ont besoin de soins, ils vivent dans la rue, ils ont la tuberculose, il ne faut pas réduire les soins pour ces gens-là », a-t-elle insisté. « Ce n’est pas parce qu’il y a des filières et des fraudeurs qu’il faut empêcher ceux qui y ont droit d’être soignés convenablement ».

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