Après avoir déclaré le matin son amour pour les éleveurs, c'est aux journalistes qu'Emmanuel Macron a tressé des louanges vendredi soir,...
Après les éleveurs, Macron loue les journalistes et s’en prend à Google
Après avoir déclaré le matin son amour pour les éleveurs, c'est aux journalistes qu'Emmanuel Macron a tressé des louanges vendredi soir,...
Par Laurence BENHAMOU, Isabel MALSANG
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
Après avoir déclaré le matin son amour pour les éleveurs, c'est aux journalistes qu'Emmanuel Macron a tressé des louanges vendredi soir, critiquant au passage Google qui refuse de payer les contenus de presse comme prévu par une directive européenne.
Le chef de l'Etat a passé toute la journée en Auvergne, commençant par cinq heures de visite inopinée au Sommet de l'élevage dans la matinée puis avec un débat avec les salariés de La Montagne, à l'occasion des 100 ans du journal auvergnat. Il venait directement de Rodez où il a tenu un "grand débat" sur les retraites.
Le groupe américain Google "ne peut pas s'affranchir" de la loi en France qui traduit une directive européenne et impose des droits d'auteurs aux plateformes de diffusions d'information en ligne. "On va rentrer dans la mise en oeuvre de la loi" fin octobre sur les "droits voisins" pour permettre de mieux rémunérer les éditeurs de presse et les agences de presse. "On va se battre à vos côtés sur le plan juridique", a-t-il dit.
Le groupe américain a annoncé de nouvelles règles fin septembre réclamant l'utilisation gratuite des contenus des journaux sous peine de les déréférencer.
"On a besoin des journalistes", a martelé le chef de l'Etat, après un vibrant discours en l'honneur du journal La Montagne et de son fondateur Alexandre Varenne. "Ce dont je suis plus convaincu qu'il y a quelques mois ou quelques années, c'est que la fonction de journaliste est indispensable dans la société", a-t-il jugé, "pour la garantie de sérieux et de confiance" face aux fausses informations.
"On a vécu il y a quelques jours une catastrophe industrielle à Rouen, beaucoup de gens se sont angoissés, ont vu des images d'explosions venues de Chine, des faux comptes Twitter qui imitaient ceux de la préfecture : il faut des gens qui se déplacent, qui font des interviews. Il faut des journalistes", a-t-il dit, en rendant un hommage particulier à la presse locale.
- "Aides supplémentaires" aux éleveurs -
C'est un discours un peu similaire qu'il a tenu aux éleveurs le matin au Sommet de l'élevage à Cournon d'Auvergne. "Je serai à vos côtés", leur a-t-il dit, leur proposant des aides supplémentaires face à la sécheresse et le financement d'abattoirs pour échapper à l'emprise du groupe dominant dans le secteur de la viande, accusé de maintenir des prix trop bas.
Le chef de l’État n'a pour autant pas mâché ses mots contre les éleveurs qui ont expulsé jeudi deux députés LREM pour avoir voté en faveur du Ceta, le traité de libre-échange UE-Canada. Une "violence inacceptable", a-t-il jugé, estimant que les grands syndicats agricoles "ne pouvaient pas cautionner" un acte "anti-démocratique et anti-républicain".
Roland Lescure et Jean-Baptiste Moreau avaient été expulsés manu militari la veille du Sommet. Une action "un peu dure, mais à la hauteur de l'exaspération des éleveurs vis-à-vis de ces députés, et elle a notre soutien total" a assumé auprès de l'AFP Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
M. Macron a parcouru, dans la cohue, les allées du salon de Cournon-d'Auvergne en discutant avec exposants et public de cette exposition rassemblant les meilleurs bovins, ovins et caprins des troupeaux français.
- "Aidez-nous!"-
Emmanuel Macron à la rencontre des éleveurs au "Sommet de l'Elevage", à Cournon-d'Auvergne près de Clermont-Ferrand (Centre), le 4 octobre 2019
AFP
"Aidez-nous!", lui ont lancé plusieurs agriculteurs, "donnez-nous des perspectives, car on a le sentiment que la société française ne veut plus de monde agricole".
"On est mal, c'est le matraquage qui est dur, on a l'impression d'empoisonner les gens", lui a crié une éleveuse.
"J'en peux plus non plus de l'agribashing", leur a répondu M. Macron, qui a plusieurs fois dit qu'il aimait manger de la viande.
Interpellé sur le Ceta, le président a renvoyé la balle dans le camp français. "Les difficultés qu'on a aujourd'hui n'ont rien à voir avec le Ceta!" a-t-il dit, demandant aux éleveurs de s'organiser en filière. "Notre problème aujourd'hui est que nous ne savons pas valoriser correctement ce qu'on produit."
M. Macron a proposé que l'Etat investisse dans des abattoirs "dans quelques bassins où les mecs sont prêts à se structurer". Dans le tumulte, une vache Blonde d'Aquitaine s'est affolée, se coinçant la tête dans une barrière en se déchirant un corne, provoquant un mouvement de foule.
Emmanuel Macron avec des éleveurs le 4 octobre 2019 au "Sommet de l'élevage" à Cournon-d'Auvergne près de Clermont-Ferrand
AFP
Le Chef de l'Etat a promis par ailleurs de se rendre à Rouen où un incendie a dévasté l'usine Lubrizol et secoué la ville.
Droits de douane, immigration, Rassemblement National, huit mois après s'être fait censuré par l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Michel Barnier revient sur la chute de son gouvernement et répond aux questions d'actualité de Caroline de Camaret dans Ici l'Europe.
D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.
L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.
Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.