“Ardennes tiens ferme” lance Fillon en meeting à Charleville

“Ardennes tiens ferme” lance Fillon en meeting à Charleville

"Ardennes tiens ferme!" En plein scandale, c'est un François Fillon au ton martial qui s'est présenté jeudi soir devant les militants pour se...
Public Sénat

Par Déborah CLAUDE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Ardennes tiens ferme!" En plein scandale, c'est un François Fillon au ton martial qui s'est présenté jeudi soir devant les militants pour se défendre du "Penelopegate", après une journée passée à arpenter les Ardennes, l'air parfois absent.

Le déplacement du candidat de la droite à la présidentielle était prévu avant le déclenchement de l'affaire des emplois fictifs présumés de son épouse, il y a une dizaine de jours.

"C'est pire qu'un déplacement présidentiel", plaisante un membre de l'équipe devant la centaine de journalistes qui collent aux basques du candidat pris dans la tourmente.

Alors, en arrivant dans la crèche de Poix-Terron, l'ancien Premier ministre, vêtu de son habituelle veste matelassée, évite soigneusement de répondre aux questions qui fâchent.

François Fillon : une ambition en péril
François Fillon : une ambition en péril
AFP

Il est là "pour parler aux Français" et concède seulement qu'il est "combatif" et parce qu'il est "attaqué de tous les côtés de façon injuste".

Dans cette petite structure, qui accueille 17 enfants, entouré d'élus, il écoute et pose des questions sur la mixité ou les couches lavables. La députée LR Bérengère Poletti, élue de la circonscription, fait bonne figure. Mais le candidat a l'air un peu ailleurs, comme absent, devant la table où quatre bambins colorient des éléphants, pas perturbés pour un sou.

Un peu de chahut l'a accueilli à son arrivée comme à sa sortie de la crèche, avec des cris
Un peu de chahut l'a accueilli à son arrivée comme à sa sortie de la crèche, avec des cris "Fillon démission", et un homme a été rapidement écarté et mis à terre par le service d'ordre le 2 février 2017 à Poix-Terron
AFP

Un morceau de galette et puis s'en va. Juste avant de partir, sur le parking, un homme énervé vocifère, il est rapidement ceinturé et mis au sol, et n'a guère envie d'expliquer sa motivation aux journalistes présents.

Deuxième étape: Liart, moins de 600 habitants. François Fillon rencontre des éleveurs puis s'anime un peu lors d'une rencontre organisée avec les maires ruraux, aux côtés du président de région Philippe Richert, ex-sarkozyste.

Evoquant la BCE et les taux d'intérêts, il fait référence "aux paysans sarthois" qui lui "ont toujours dit que l'argent gratuit ça n'existe pas" ...

Mais, chuut!, aucune question sur l'affaire.

François Fillon entouré de journalistes le 2 février 2017 à Liart
François Fillon entouré de journalistes le 2 février 2017 à Liart
AFP

Il sort de la salle et du haut des escaliers de la mairie, une meute de journalistes le contemple. Sans y croire, l'un deux se risque à la question: "que répondez vous à ceux qui vous demandent de laisser tomber?"

Retour à l'envoyeur: "laissez tomber", sous-entendu avec vos questions... lâche l'ex-Premier ministre en s'engouffrant dans sa voiture.

- "abasourdis" -

Il réserve ses commentaires au petit millier de personnes qui ne remplissent qu'à moitié le Parc des Expositions de Charleville-Mézières. Ceux qui sont venus sont convaincus qu'il s'agit d'une cabale. Loin des caméras, certains ont l'air sonné, "on est un peu abasourdis. On l'avait pas vue venir, celle là".

François Fillon, le 2 février 2017 à Charleville-Mézières
François Fillon, le 2 février 2017 à Charleville-Mézières
AFP

Alors François Fillon a repris un peu d'énergie et de couleurs à la tribune en disant "comprendre" que ces "accusations troublent certains d’entre vous, en raison de leur martèlement, en raison de la répétition présentée habilement comme une accumulation de preuves, en raison des sommes avancées aussi".

Mais il continue à se présenter comme la victime d'attaques inédites depuis une soixantaine d'années: c'est "du jamais vu sous la Cinquième et même la Quatrième République, cette dernière pourtant riche en barbouzeries politiques de toutes sortes".

"+Ardennes tiens ferme+ c'est la devise d'un régiment que j'ai aidé à maintenir à Charleville, et bien ce sera la mienne!", lance-t-il.

Avant de citer Georges Pompidou, qui lui aussi "a eu sa dose de calomnies".

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le

Operation Wuambushu a Mayotte : Demolition en cours d’un vaste bidonville – Operation Wuambushu in Mayotte: Ongoing demolition of a vast slum
8min

Politique

« Mayotte place nette » : « La première opération était de la communication et la deuxième sera de la communication », dénonce le sénateur Saïd Omar Oili

Le gouvernement a annoncé ce mardi 16 avril le lancement du dispositif « Mayotte place nette », un an après le maigre bilan de l’opération baptisée « Wuambushu ». Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, regrette le manque de communication du gouvernement avec les élus du département et met en doute l’efficacité de ce « Wuambushu 2 ».

Le