Aurélien Pradié demande à Damien Abad « de cesser de prendre ses collègues et les Français pour des imbéciles »

Aurélien Pradié demande à Damien Abad « de cesser de prendre ses collègues et les Français pour des imbéciles »

« Arrêtons d’avoir le cul entre deux chaises », demande le député LR Aurélien Pradié à son président de groupe Damien Abad. Dans la circonscription de ce dernier, aucun candidat de la majorité présidentielle n’a été investi. Même posture à l’égard d’Éric Ciotti, dont la circonscription a été ménagée par Reconquête.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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Le député LR Aurélien Pradié s’étonne du traitement réservé par d’autres partis à certains de ses collègues. Dans la 5e circonscription de l’Ain, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Damien Abad s’engage dans les législatives sans aucun candidat de la majorité présidentielle face à lui. Même interrogation dans les Alpes-Maritimes, fief du député LR Éric Ciotti, où le mouvement Reconquête d’Éric Zemmour n’a investi personne.

Interrogé dans un premier temps sur le cas de Damien Abad, Aurélien Pradié a estimé que l’absence de Renaissance dans cette circonscription n’était pas le fruit du hasard. « Evidemment que quand, dans votre circonscription, vous n’avez pas de candidat LREM, que le secrétaire général de LREM dit qu’il le fait par bienveillance à votre égard, c’est que vous avez discuté », en conclut le député LR du Lot, secrétaire général du parti.

Selon lui, chacun « gagnerait à assumer » ses choix. Le parlementaire du Lot a demandé une clarification à son président de groupe. « Je lui demande à lui, comme aux autres, de cesser de prendre ses amis, ses collègues, et les Français, pour des imbéciles, ça ferait du bien à la démocratie […] Arrêtons d’avoir le cul entre deux chaises. »

« Quelqu’un qui trahit sa famille politique pour une gamelle, c’est un traître politique »

Pour ce représentant de la nouvelle génération au sein de LR, le reproche vaut aussi bien pour Éric Ciotti, bien que ce dernier se soit défendu de tout accord politique. « Je n’ai jamais été borgne dans mes analyses. Ce qui vaut d’un côté vaut de l’autre », a insisté Aurélien Pradié. Et d’ajouter : « Moi, si j’étais Éric Ciotti, je prierais tous les soirs, pour avoir un candidat d’Éric Zemmour face à moi. »

Le député a prévenu que dans ce type de situation, on serait « sanctionnés par les électeurs, tôt au tard ». Le parti devra-t-il aussi sévir ? « Il le faudra », a-t-il répondu. « Tous ceux qui auront la tentation de vouloir jouer une aventure d’arrière-boutique, de deal en perdant leur âme politique devront être sanctionnés. »

Alors que plusieurs députés LR ont été investis sous la bannière de la majorité présidentielle Renaissance, comme Constance Le Grip, Robin Reda ou Éric Woerth, Aurélien Pradié n’a pas manqué de décocher quelques flèches en direction de « l’opportunisme » de ses anciens amis. « C’est triste, c’est même un peu misérable », a-t-il reproché. « Quelqu’un qui trahit sa famille politique pour une gamelle, c’est un traître politique ».

Un mois après la sévère défaite de la candidate LR Valérie Pécresse, Aurélien Pradié a également réitéré son appel à « rompre » avec le sarkozysme. L’ancien président de la République s’était illustré par son silence dans la campagne présidentielle. « Il faut rompre avec le passé, y compris les pages du sarkozysme », a répété le député de 36 ans.

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