Asia Bibi : « Le président Macron suit cette affaire de très près »

Asia Bibi : « Le président Macron suit cette affaire de très près »

Invitée de l’émission « On va plus loin »,  la grand reporter spécialiste du Pakistan, Anne-Isabelle Tollet, assure que c’est le moment d’agir pour la communauté internationale, et tout particulièrement pour la France, afin de faire sortir du Pakistan, la chrétienne Asia Bibi.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Asia Bibi, chrétienne pakistanaise, qui avait été condamnée à la peine de mort en 2010 et acquittée il y a une semaine. Son cas divise au Pakistan, alors que des islamistes en colère, ont bloqué durant trois jours le pays, réclamant sa mort.

En France, des personnalités se mobilisent. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a proposé de l’accueillir avec sa famille, et des intellectuels ainsi que des évêques français, ont lancé un appel à sa libération.

Anne-Isabelle Tollet, grand reporter spécialiste du Pakistan, a échangé mercredi avec Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, afin de donner son expertise sur le sujet. Elle qui a rencontré plusieurs fois Asia Bibi lorsqu’elle travaillait pour France 24 au Pakistan et qui est la porte-parole du comité international Asia Bibi. Sur le plateau d’ « On va plus loin », Anne-Isabelle Tollet raconte avoir expliqué à la ministre qu’il serait « pertinent d’intervenir maintenant parce qu’il n’y [a] pas le choix », qu’il y a « une fenêtre de tir assez courte » et qu’il faut « exercer une pression ».

« Il faut être prudent mais on va y arriver »

La journaliste a bonne espoir que les choses aboutissent : « Le président Macron, même s’il ne s’exprime pas publiquement pour le moment, suit cette affaire de très près. Et avec prudence parce que c’est très complexe en termes de diplomatie. Il faut faire attention de ne pas froisser les autorités pakistanaises, de ne pas faire d’ingérence. Il faut être prudent mais on va y arriver. »

« Si on se réfère à la loi et la Constitution pakistanaise, il n’y a aucune raison qu’Asia Bibi ait été condamnée à mort pour un délit de blasphème qu’elle n’a pas commis (…) Le problème de cette loi du blasphème au Pakistan, c’est qu’elle est  utilisée comme une arme, instrumentalisée par tous, pour régler des comptes personnels, des querelles de voisinage, voire se débarrasser d’un rival (…) La cour suprême a démontré qu’elle était innocente puisqu’elle était victime de faux témoignages. Et pour autant, le volte-face auquel on assiste ces derniers jours, est sidérant. C’est une mascarade totale du Pakistan. »

Anne-Isabelle Tollet fait ici référence à l’accord qu’à passer le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, avec les islamistes : « Face à la paralysie de son pays, il a acheté une forme de paix sociale. Alors c’est peut-être une tactique pour qu’on gagne du temps donc c’est pour ça que c’est à nous (…) la communauté internationale, d’intervenir ».

 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Anne-Isabelle Tollet, en intégralité :

OVPL. Interview de la grand reporter Anne-Isabelle Tollet à propos de la chrétienne pakistanaise Asia Bibi (en intégralité)
07:31

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Asia Bibi : « Le président Macron suit cette affaire de très près »
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le