Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Asia Bibi : « Le président Macron suit cette affaire de très près »
Par Public Sénat
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Asia Bibi, chrétienne pakistanaise, qui avait été condamnée à la peine de mort en 2010 et acquittée il y a une semaine. Son cas divise au Pakistan, alors que des islamistes en colère, ont bloqué durant trois jours le pays, réclamant sa mort.
En France, des personnalités se mobilisent. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a proposé de l’accueillir avec sa famille, et des intellectuels ainsi que des évêques français, ont lancé un appel à sa libération.
Anne-Isabelle Tollet, grand reporter spécialiste du Pakistan, a échangé mercredi avec Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, afin de donner son expertise sur le sujet. Elle qui a rencontré plusieurs fois Asia Bibi lorsqu’elle travaillait pour France 24 au Pakistan et qui est la porte-parole du comité international Asia Bibi. Sur le plateau d’ « On va plus loin », Anne-Isabelle Tollet raconte avoir expliqué à la ministre qu’il serait « pertinent d’intervenir maintenant parce qu’il n’y [a] pas le choix », qu’il y a « une fenêtre de tir assez courte » et qu’il faut « exercer une pression ».
« Il faut être prudent mais on va y arriver »
La journaliste a bonne espoir que les choses aboutissent : « Le président Macron, même s’il ne s’exprime pas publiquement pour le moment, suit cette affaire de très près. Et avec prudence parce que c’est très complexe en termes de diplomatie. Il faut faire attention de ne pas froisser les autorités pakistanaises, de ne pas faire d’ingérence. Il faut être prudent mais on va y arriver. »
« Si on se réfère à la loi et la Constitution pakistanaise, il n’y a aucune raison qu’Asia Bibi ait été condamnée à mort pour un délit de blasphème qu’elle n’a pas commis (…) Le problème de cette loi du blasphème au Pakistan, c’est qu’elle est utilisée comme une arme, instrumentalisée par tous, pour régler des comptes personnels, des querelles de voisinage, voire se débarrasser d’un rival (…) La cour suprême a démontré qu’elle était innocente puisqu’elle était victime de faux témoignages. Et pour autant, le volte-face auquel on assiste ces derniers jours, est sidérant. C’est une mascarade totale du Pakistan. »
Anne-Isabelle Tollet fait ici référence à l’accord qu’à passer le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, avec les islamistes : « Face à la paralysie de son pays, il a acheté une forme de paix sociale. Alors c’est peut-être une tactique pour qu’on gagne du temps donc c’est pour ça que c’est à nous (…) la communauté internationale, d’intervenir ».
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Anne-Isabelle Tollet, en intégralité :