Asile-immigration: les oppositions dénoncent à nouveau l’organisation des débats

Asile-immigration: les oppositions dénoncent à nouveau l’organisation des débats

Les groupes politiques d'opposition ont à nouveau dénoncé samedi l'organisation "incompréhensible" des débats à l'Assemblée...
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Les groupes politiques d'opposition ont à nouveau dénoncé samedi l'organisation "incompréhensible" des débats à l'Assemblée nationale sur le projet de loi asile et immigration, au vu du nombre très important d'amendements restant à examiner pour la sixième journée de discussions.

Dès l'ouverture de la séance, Eric Ciotti (LR) a fait un rappel au règlement pour déplorer "le choix qu'a fait ce gouvernement d'organiser le débat" dans ces conditions depuis lundi, avec un vote à l'issue "en catimini", dans la nuit de samedi à dimanche, voire dimanche.

"Pour un texte pareil, ne pas prévoir 15 jours de débats, le faire juste avant le départ en vacances, c'est pas concevable et c'est triste", a abondé l'UDI-Agir-Indépendant Michel Zumkeller.

Danièle Obono (LFI) a aussi estimé que les conditions ne permettaient pas "un débat décent", y voyant "un mépris" par rapport à "ce qui est en jeu" et aux parlementaires, déplorant l'absence de vote solennel.

Laurence Dumont (PS) a observé qu'en dehors de LREM, tous les groupes avaient réclamé un tel scrutin, promettant de "prendre le temps qu'il faut" pour débattre de "cette régression dans les droits des demandeurs d'asile".

Et Stéphane Peu (PCF) a jugé "incompréhensible" le choix sur le vote, notant "qu'aucune loi de cette importance" n'avait été adoptée dans de telles conditions.

Plus tard, le chef de file des élus LR Christian Jacob a déploré une "opération de bricolage", demandant de "repousser le vote solennel dans une quinzaine de jours".

Mme Obono s'est ensuite interrogée sur une "alliance objective" entre la majorité, LR et le FN pour "empêcher que les véritables enjeux de ce projet de loi soient débattus à des heures décentes", la vice-présidente au perchoir Carole Bureau Bonnard (LREM) répliquant qu'elle espérait l'absence de "suspicions sur la présidence".

En début d'après-midi, quelque 540 amendements restaient à examiner sur le millier au départ.

Plusieurs élus, dont Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Eric Ciotti (LR), ont alors pointé l'"impossibilité" que le débat s'achève dans les délais, réclamant une réunion de la conférence des présidents autour de François de Rugy (LREM).

Pour le vote final, à l'issue de la fin des débats, seront notamment scrutés les votes de la majorité, où certains élus ont exprimé leurs divergences de fond.

Seul Jean-Michel Clément a annoncé qu'il voterait contre, ce qui l'exposerait à une exclusion. Il devait rencontrer le chef de file des députés LREM Richard Ferrand dans la matinée.

"Il y aura très peu d'abstentions" et "si, par malheur, il y avait un ou deux votes contre, le bureau du groupe serait saisi après les vacances parlementaires", a déclaré Gilles Le Gendre sur BFMTV, "on ne vote pas contre le groupe majoritaire".

Ce vice-président a aussi insisté sur la "vertu" du débat "pour déplacer quelques lignes", jugeant "possible que d'ici demain quelques dispositions évoluent" comme sur "le délit de solidarité".

"Le syndrome post-traumatique des frondeurs, il faut passer à autre chose. Il faut faire confiance à Jean-Michel Clément", ancien avocat spécialiste du droit des étrangers et ex-PS, a jugé une autre "marcheuse" critique, Sonia Krimi, sur RTL, "sur des lois de société (...) on doit laisser la liberté de voter en son âme et conscience".

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