Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Assurance chômage : « Ce gouvernement fabrique de la rage et du ressentiment au kilomètre », estime Benoît Hamon
Par Public Sénat
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Ancien candidat PS à l’élection présidentielle, Benoît Hamon avait porté un projet phare lors de sa campagne de 2017 : le revenu universel. Une idée qui ressort, y compris dans les rangs de la droite, suite aux ravages de la crise économique engendrée par l’épidémie de covid-19. « J’observe que maintenant tout le monde en discute. Tout le monde considère que cette idée qui était considérée comme totalement iconoclaste et utopique est finalement l’une des idées les plus intéressantes pour penser l’émancipation des individus et leur autonomie », s’est félicité le fondateur du mouvement Génération(s).
Pour autant Benoît Hamon pense que le gouvernement « est incapable de piloter ce projet », pour une simple bonne raison : la réforme de l’assurance chômage. « Il vient de faire un milliard d’économies sur les pauvres et les chômeurs […] On a la possibilité de remettre l’impôt sur la fortune, quand on sait que pendant la crise, les plus grandes fortunes de ce pays ont vu leurs richesses exploser, et il ne fait pas ça ».
L’ancien ministre insiste. « Cette réforme n’a été faite avec l’accord d’aucuns syndicats de ce pays […] C’est incroyable […] Et vous avez Mme Borne, la ministre du travail qui vient nous dire tranquillement : je suis de gauche. Je rends plus pauvres les gens et je suis de gauche. Mais qui sont ces gens ? Sur quelle planète vivent-ils ? Je trouve ça indécent et immoral […] On retiendra qu’en pleine crise, elle a rendu plus pauvres, plus précaires et plus fragiles des dizaines de milliers de Français ».
En ce qui concerne les mesures, comme le chômage partiel, Benoît Hamon estime que si le gouvernement « ne les avait pas prises, ce serait la révolution dans ce pays ». « Ce pays va finir par craquer en raison des inégalités qui existent et de l’injustice qui est faite à des millions de Français […] ça ne tient plus, ça craque » […] « Ce gouvernement fabrique de la rage et du ressentiment au kilomètre. Et je m’inquiète de cette indifférence à la détresse. Cette réforme de l’assurance chômage, pour moi, c’est la goutte d’eau […] Je trouve ça fou », a-t-il lancé.