Fusion, redevance : la ministre de la Culture à l’écoute des propositions sénatoriales sur l’audiovisuel public
Pour sa première audition devant le Sénat, la nouvelle ministre de la Culture, Rima Abdul Malak n’a pas échappé aux questions portant sur l’avenir de l’audiovisuel public. Au moment où une grève perturbe les ondes, la ministre n’a pas fermé la porte à une fusion de Radio France et de France Télévisions, l'une des propositions d’un rapport du Sénat.
A la Haute assemblée, on voit d’un mauvais œil la suppression annoncée de la contribution à l’audiovisuel public. David Assouline (PS), Monique de Marco (écologiste), ou encore Catherine Morin-Desailly (centriste) l’ont fait savoir à la nouvelle ministre de la Culture.
Pour sa première audition devant la commission de la Culture, Rima Abdul Malak a donc dû répondre à une série de questions sur ce sujet d’actualité brûlant. Promesse d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, la suppression de la redevance est au menu du projet de loi pouvoir d’achat qui arrive au Parlement dans quelques jours. La mesure a entraîné un mouvement de grève au sein de Radio France et France Télévisions mardi.
« On avait un enjeu de remplacer cette contribution à l’audiovisuel public »
« Ce mode de ressource garantit l’indépendance des entreprises publiques de l’audiovisuel dans les temps où il est important d’assurer ce pluralisme », a rappelé Catherine Morin-Desailly avant d’ajouter : « Ça a été présenté comme une mesure de gain de pouvoir d’achat, je crois qu’il faut raison garder. Beaucoup de personnes, les plus démunies ne s’acquitte pas de cette redevance et c’est heureux ».
« Ça ne me choque pas que l’on cherche tous les moyens pour revaloriser le pouvoir d’achat », a, au contraire, défendu, la ministre, rappelant que la redevance est liée à la taxe d’habitation et à la possession d’un poste de télévision. « Or, pour la jeunesse, c’est une consommation plutôt numérique. On avait de toute façon un enjeu de remplacer cette contribution à l’audiovisuel public par un autre mode de financement. Nous y sommes », a-t-elle ajouté.
Prenant acte de la prochaine budgétisation du financement de l’audiovisuel public, un récent rapport parlementaire Hugonet-Karoutchi, préconisait la mise en place d’une commission indépendante chargée d’évaluer les besoins du secteur et proposer au gouvernement et au Parlement une trajectoire budgétaire. Cette autorité indépendante, serait présidée par un magistrat de la Cour des comptes et composée de quatre experts nommés par les deux assemblées parlementaires.
« Cette idée d’une commission qui pourrait être une vigie de l’indépendance, je la trouve intéressante. Nous y travaillons. On en reparlera. En tout cas ce sera inspiré en large partie de vos travaux », a-t-elle promis.
Une fusion de l’audiovisuel public : « Pourquoi ne pas échanger sur cette hypothèse ? »
Rima Abdul Malak a également retenu une autre idée du rapport sénatorial qui alarme les syndicats de l’audiovisuel public : la fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA en une entreprise unique. « Pourquoi ne pas échanger sur cette hypothèse puisqu’elle est sur la table ? Regardons si elle peut permettre plus d’efficacité, plus d’agilité, sans même parler d’économie. Est-ce qu’il y a d’autres manières de créer des synergies au sein de l’audiovisuel public ? Sans pour autant passer par la fusion ? Je n’ai pas la réponse tout de suite après 5 semaines passées au ministère. En tout cas l’indépendance sera préservée », a-t-elle assuré.
La commission d’enquête Assouline qualifiée de « pré-états généraux du droit à l’information »
Enfin, la ministre semble décidément avoir un œil attentif sur les travaux de la Haute assemblée. Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’états généraux du droit à l’information annoncé par Emmanuel Macron. A ce titre, la commission d’enquête sur la concentration des médias portée par le sénateur socialiste David Assouline a été qualifiée de « pré-états généraux ». « Il y a un certain nombre de propositions qui sont intéressantes pour aboutir à une évolution législative de la loi de 1986 (sur l’audiovisuel public) », a-t-elle reconnu.
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