Baisse des APL : « ce n’est pas une décision de Christian Eckert » assure Philippe Dallier
En pleine polémique sur la baisse des APL, le sénateur LR, Philippe Dallier, rapporteur du budget du logement au Sénat a rappelé que cette décision était celle de l’actuel gouvernement.

Baisse des APL : « ce n’est pas une décision de Christian Eckert » assure Philippe Dallier

En pleine polémique sur la baisse des APL, le sénateur LR, Philippe Dallier, rapporteur du budget du logement au Sénat a rappelé que cette décision était celle de l’actuel gouvernement.
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Par Public Sénat, images et interview Héloise Grégoire

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Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics serait « gêné aux entournures » selon Philippe Dallier. « Il y a deux semaines, le 12 juillet, en commission des finances,  alors que je lui posais la question. Il me répondait qu’il fallait une hausse de 2 euros pour combler le soi-disant trou des APL pour 2017 » a rapporté, ce mardi, Philippe Dallier. Embarrassé depuis l’annonce de la baisse de 5 euros  par mois des APL à partir du 1er octobre, l’exécutif  se retranche derrière l’argument d’une réforme décidée par le gouvernement précédent. (voir notre article)

 « Quand on regarde les crédits inscrits en loi de finances pour 2017, je vous fais le pari aujourd’hui que ces crédits sont suffisants. C’était déjà le cas en 2016 puisque nous avions consommé 200 millions d’euros de moins de ce qui était inscrit (...) La vérité, c’est que le gouvernement cherche de l’argent (…) et il essaye de mettre ça sur le dos du gouvernement précédent. Ce n’est pas correct. Je n’ai jamais soutenu le gouvernement précédent sur les affaires budgétaires, mais là je dis que trop c’est trop. Non, ce n’est pas une décision imputable à Christian Eckert. C’est bien une décision du gouvernement actuel » assure le secrétaire de la commission des finances du Sénat.

Sur RTL, ce mardi,  le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a fustigé un « système pervers » où « 1 euro de plus sur l'APL » équivaut à « 78 centimes de hausse des loyers ». Raison pour laquelle, une « réforme globale » dans le cadre du projet de loi logement cet automne est « tout à fait indispensable » selon lui.

Jaques Mézard renvoie toujours la paternité de la baisse des APL au gouvernement précédent
01:05

Au micro de Public Sénat, cet après-midi, Jacques Mézard a précisé les pistes de cette réforme. « On travaille sur les questions de logement pour faciliter la construction, pour accélérer les délais, pour lutter contre les recours abusifs… ». Et quant à la paternité de cette baisse des APL, le ministre de la Cohésion des territoires renvoie une nouvelle fois la paternité au gouvernement précédent. « Si vous lisez l’audit de la Cour des Comptes, de mémoire, à la page 237, vous avez la réponse à votre question » a-t-il tranché.

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Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». 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