Dédoublement des classes de CP, rénovation urbaine: le gouvernement a défendu jeudi un premier bilan de son action dans les quartiers en...
Banlieues: critiqué il y a un an, le gouvernement défend son bilan
Dédoublement des classes de CP, rénovation urbaine: le gouvernement a défendu jeudi un premier bilan de son action dans les quartiers en...
Par Tiphaine LE LIBOUX
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Dédoublement des classes de CP, rénovation urbaine: le gouvernement a défendu jeudi un premier bilan de son action dans les quartiers en difficultés, un an après l'enterrement en place publique du "rapport Borloo" sur la politique de la ville.
Pour Philippe Rio, maire PCF de Grigny (Essonne), 22 mai 2018 rime toujours avec "gâchis". Ce jour-là, en torpillant l'ambitieux rapport commandé à Jean-Louis Borloo, le chef de l'Etat a "cassé une dynamique unique dans l'histoire de la politique de la ville", regrette l'élu.
Rejetant l'idée d'un grand plan pour les banlieues piloté par "deux mâles blancs", Emmanuel Macron avait appelé à "changer de méthode" et présenté une série de mesures pour les quelque 1.500 "quartiers politique de la ville" (QPV), où vivent plus de cinq millions de Français.
Soit une quarantaine "d'actions concrètes" que le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, s'est employé à défendre jeudi.
A la toute fin de la journée, Jean-Louis Borloo, qui avait dit à l'AFP "ne pas vouloir être celui qui fait la tête", a fait une rapide apparition. Il est monté sur scène pour une photo avec le ministre, mais n'a pas fait de déclaration.
"Je veux vraiment saluer son rapport", avait insisté peu avant Julien Denormandie, devant un parterre d'acteurs économiques, associatifs et élus. Les mêmes qui avaient été douchés par Emmanuel Macron le 22 mai.
Je continue "d'échanger très, très régulièrement avec lui", avait ajouté le ministre auprès de l'AFP.
Sur le fond, il s'est félicité de la mise en oeuvre du dédoublement des classes de CP et CE1 qui concerne "190.000 élèves" et "300.000 à la rentrée" ou de la mise en chantier des "cités éducatives", mesure phare du rapport Borloo.
Côté logement, le satisfecit porte en particulier sur la relance de la rénovation urbaine: "on a réussi à faire en sorte que les grues reviennent dans les quartiers". Depuis un an, "c'est 150 écoles, 70.000 logements dont la rénovation a été lancée", assure-t-il.
Il a aussi dévoilé des mesures pour "faciliter la vie" des petites associations, en s'engageant sur un financement pluriannuel pour 35 % des structures soutenues par son ministère (soit plus de 2.000 associations). Il a également promis de simplifier la justification et les demandes de subventions.
- "Panier vide" -
Refusant "l'exercice d'auto-satisfaction", il a reconnu que "des choses ont moins marché". "La perception de nos concitoyens c'est que les choses n'avancent pas assez vite", a-t-il dit. Par exemple, en matière d'"insertion par l'emploi".
Symbole de ces difficultés: les emplois francs, avec un nombre de signatures bien en-deçà des objectifs. Fin avril, environ 5.800 contrats avaient été signés alors que l'exécutif tablait initialement sur 40.000 signatures fin 2019.
Le maire de Grigny, Philippe Rio, le 29 janvier 2015 à l'Elysée, à Paris
AFP/Archives
"Sauf que l'emploi, c'est l'épine dorsale de la non-relégation de nos concitoyens", rappelle Marc Vuillemot, maire de la Seyne-sur-Mer (Var) et président de l'association "Ville et banlieue". Dans les QPV, le taux de chômage peut être deux fois et demi plus élevé qu'à l'échelle nationale.
Il "manque beaucoup de choses", ajoute Philippe Rio de Grigny, peu satisfait des annonces sur les associations, "pas à la hauteur des attentes". "La simplification administrative, c'est bien, mais ça ne rattrape pas la réduction brutale des contrats aidés", a-t-il dénoncé, appelant le gouvernement à "changer de braquet".
Les trois quarts de ces contrats, très utilisés dans le secteur associatif, ont été supprimés par le gouvernement, passant de 320.000 en 2017 à 130.000 budgétés pour 2019.
"Moi je suis un enfant de la politique de la ville, ça fait 15 ans que j'y bosse et, pour l'instant, je ne vois pas d'effet majeur", poursuit Sanoussi Diarra, de l'association Rebonds à Toulouse.
"Nos quartiers attendent l'égalité républicaine", mais "sur le terrain nous ne voyons que du saupoudrage", dénonce de son côté Gérard Cosme président (PS) d'Est Ensemble (neuf villes de Seine-Saint-Denis), avant d'ajouter: "l'opération de communication du ministre n'y changera rien car son panier est vide".
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…
Après un faible regain en novembre, le président de la République atteint à nouveau son plus faible niveau de confiance depuis 2017. Si la défiance touche l’ensemble de l’exécutif, Emmanuel Macron cristallise le désaveu tandis que sur la scène nationale, seul le RN est en progression.
Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.