Banlieues: la maire de Bondy « écoeurée » par le discours de Macron

Banlieues: la maire de Bondy « écoeurée » par le discours de Macron

La maire socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) Sylvine Thomassin s'est dite mercredi "écœurée" par le discours sur les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La maire socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis) Sylvine Thomassin s'est dite mercredi "écœurée" par le discours sur les banlieues prononcé par Emmanuel Macron, accusé "d'enfoncer des portes ouvertes".

"J'étais écœurée", a confié l'élue, avant d'assurer avoir quitté la salle dix minutes avant la fin du discours, "quand le président a prononcé pour la troisième fois le mot +clientélisme+ en parlant des élus locaux".

"Je me suis sentie insultée par le président de la République, et mes collègues ont eu le même vécu que moi", a encore asséné Mme Thomassin, jusque-là séduite par "le magnifique travail fait par Jean-Louis Borloo", dont le rapport remis fin avril devait servir de base à l'intervention présidentielle.

Les propositions du père de la rénovation urbaine n'ont finalement été reprises que très partiellement par le chef de l'État.

Un écrémage qui ne convainc pas la maire de Bondy: "Il (Emmanuel Macron) nous parle des policiers municipaux. Mais la sécurité, c'est une fonction régalienne, on attend plutôt des policiers nationaux", a regretté Mme Thomassin.

Même analyse sur les 30.000 stages de 3e promis par le chef de l'État: "Ce n'est pas avec ces stages que les mômes vont se créer des réseaux suffisamment longs. C'est bien, mais on le faisait sans lui. En fait, il enfonce des portes ouvertes", a pesté l'élue, qui déplore des "effets d'annonce" alors que les banlieues ne sont, selon elle, "depuis des années, pas traitées à égalité avec les autres territoires de la République".

Le président du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, lui aussi membre du Parti socialiste (PS), a abondé dans le même sens.

"30.000 stages, c'est très bien. Mais ce n'est pas tout à fait à la hauteur des enjeux qui sont posés dans ces quartiers", a-t-il estimé.

Pour M. Troussel, "le discours n'était pas à la hauteur de la mobilisation nationale qui s'est organisée depuis plusieurs mois, notamment autour de Jean-Louis Borloo."

L'élu PS s'est en outre interrogé sur la capacité du président à surpasser l'auteur du rapport: "On verra dans quatre ans si Emmanuel Macron a les résultats qu'a eus Jean-Louis Borloo en matière de politique de la ville et de rénovation urbaine", a conclu M. Troussel.

dga/mat/kp

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Banlieues: la maire de Bondy « écoeurée » par le discours de Macron
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Banlieues: la maire de Bondy « écoeurée » par le discours de Macron
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le