Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».
Banlieues : les maires de France derrière Borloo
Par Maud Larivière
Publié le
Le plan banlieues, présenté pour redynamiser certains quartiers de France, suscite de nombreuses réactions, et beaucoup d’attentes. Jean-Louis Borloo, son « notaire », d’après ses mots, rappelle que ce n’est pas « un plan Borloo », mais « une mobilisation de tous les acteurs de la nation ». « Le gouvernement m’a demandé de faire un état de lieux, ce que j’ai fait. C’est de comprendre les dysfonctionnements, que faut-il qu’on fasse pour changer radicalement la donne ? ».
François Baroin, président de l’Association des maires de France l’affirme : « Le constat de Borloo est partagé par tous les maires de France, qui, depuis des années, constatent un effacement progressif de la puissance publique ». Il observe un certain nombre de porosités du système actuel : « L’État a disparu d’un certain nombre de moyens », « les préfets n’ont plus les moyens humains », « dans des quartiers, la délinquance a augmenté, et le nombre de policiers a reculé »…
« Nous souhaitons que l’État et le Président de la République prennent le [rapport] en compte ». « Il y a une urgence à rependre une bonne partie de nos territoires » estime-t-il, avant de qualifier cette réunion de « rendez-vous de la dernière chance ».
Selon François Baroin, ce sont « les maires de France qui font le dernier rempart de la protection de la République de proximité ». « Il faut reprendre la cohérence de ce que propose Borloo, c'est-à-dire un énorme effort, de l’ordre de 50 milliards » juge-t-il.
« Nous sommes prêts à nous engager, mais à condition qu’il y ait des moyens » conditionne-t-il, en rappelant que ce soutien financier est, aujourd’hui, « en train de fondre comme beurre au soleil ».
L’ancien ministre met en garde contre une inaction de la part du gouvernement : « Reconquérir une bonne partie de ces no-mans land, c’est très difficile, et je ne sais même pas si c’est atteignable. En revanche, s’il ne se passe rien, il est à peu près quasi certain que sera irrécupérable, et de manière durable ».
Emmanuel Macron devait initialement préciser les arbitrages de l’exécutif sur le rapport Borloo à travers un discours le mardi 22 mai à l’Élysée. Cette présentation est ajournée. Selon une information Franceinfo, le Président prendra néanmoins la parole pour « redonner du sens » et fixer un cap, sans toutefois parler de financement. Il semblerait que l’exécutif estime que le rapport de l'ancien ministre est « ambitieux », mais qu’il souffre « d'angles morts sur la sécurité ou le communautarisme ».