Cible de plusieurs plaintes pour harcèlement et agression sexuels, le député écologiste Denis Baupin a été confronté vendredi à l'une de ses...
Baupin confronté à l’une de ses accusatrices Isabelle Attard
Cible de plusieurs plaintes pour harcèlement et agression sexuels, le député écologiste Denis Baupin a été confronté vendredi à l'une de ses...
Par Andréa BAMBINO
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Cible de plusieurs plaintes pour harcèlement et agression sexuels, le député écologiste Denis Baupin a été confronté vendredi à l'une de ses accusatrices, sa collègue de l'Assemblée Isabelle Attard, l'un des derniers actes de l'enquête ouverte au printemps.
Elle avait parlé de "harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces". "Des jeux de séduction", s'était-il défendu. Après le face-à-face entre les deux parlementaires, qui a démarré en début d'après-midi dans les locaux parisiens de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne) et s'est terminé en début de soirée, le parquet de Paris devrait prendre une décision sur le sort de l'enquête préliminaire ouverte le 10 mai, au lendemain des premières révélations de Mediapart et France Inter.
Le parquet peut décider de renvoyer l'élu parisien devant un tribunal correctionnel, classer l'affaire s'il estime que les faits ne peuvent être poursuivis pénalement ou confier le dossier à des juges d'instruction.
Parmi les faits qui font l'objet de plaintes, les seuls qui ne tombent pas sous le coup de la prescription -- trois ans -- sont ceux dénoncés par la députée du Calvados.
Cette élue apparaissait dans les premières révélations de Mediapart et France Inter, le 9 mai, où elle disait avoir reçu des dizaines de SMS de Denis Baupin de juin 2012, son arrivée à l'Assemblée, à son départ du parti fin 2013.
Trois autres élues avaient alors témoigné, dont deux avaient porté plainte: Sandrine Rousseau, actuelle secrétaire nationale adjointe d'EELV, qui dénonçait une agression sexuelle en octobre 2011, en marge d'une réunion publique à Montreuil, et Elen Debost, qui évoquait "plusieurs mois de SMS d'incitation sexuelle". L'actuelle directrice d'Autolib, Véronique Haché, a par la suite déposé plainte à son tour, pour agression sexuelle en 2004, à l'époque où elle travaillait au cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë.
- Un 'goujat important' -
Denis Baupin a contesté vigoureusement les faits de harcèlement et d'agression sexuels. Dans une interview à L'Obs le 2 juin, le député se défendait en évoquant "des jeux de séduction", entre "adultes", tout en disant avoir "compris que des comportements peuvent inutilement blesser". Il avait aussi fait diffuser certains SMS censés crédibiliser sa version et a remis son téléphone portable aux enquêteurs de la BRDP, lorsqu'il a été entendu début août.
Le député écologiste Denis Baupin a été confronté vendredi à l'une de ses accusatrices, sa collègue parlementaire Isabelle Attard, ici le 20 janvier 2016 à l'Assemblée nationale
AFP/Archives
Certains des messages pourraient être au coeur de la confrontation avec Isabelle Attard. Denis Baupin y voit la preuve qu'il a su s'arrêter quand sa collègue le lui demandait. De son côté, Isabelle Attard n'était plus en possession des messages qu'elle a reçus. Mais l'un de ses collaborateurs, Frédric Toutain, lui aussi entendu par la police, avait dit à l'AFP avoir remis aux enquêteurs les SMS que l'élue lui envoyait, entre juillet 2012 et août 2013. Des messages qui montrent selon lui qu'"elle ne savait plus comment faire comprendre à Denis Baupin qu'elle n'était pas intéressée".
Des dizaines de témoins, dont l'ancienne patronne du parti Cécile Duflot, ont été entendus par les enquêteurs de la BRDP. Quatorze femmes ont témoigné dans les médias.
L'affaire a ébranlé le parti EELV, réputé progressiste et soucieux de la défense des droits des femmes, dont Baupin a été une figure jusqu'à son départ en avril 2016. Elle a aussi posé la question de la loi du silence au sein du mouvement.
Dès le 10 mai, Cécile Duflot avait confié sur un plateau que Denis Baupin avait une réputation de "goujat, voire de goujat important", mais pas de "harceleur dans ces proportions-là". Des voix se sont aussi élevées pour demander que les délais de prescription soient rallongés pour les atteintes sexuelles qui ne relèvent pas du viol.
Après avoir démissionné de la vice-présidence de l'Assemblée nationale, tout en gardant son fauteuil de député de Paris, Denis Baupin a annoncé la semaine dernière qu'il ne se représenterait pas aux législatives de 2017.
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