Bayrou conseille à Macron de retarder les investitures aux législatives

Bayrou conseille à Macron de retarder les investitures aux législatives

Invité de l’émission »L’épreuve de vérité », François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron, estime que la France vit un moment historique et que les Français doivent faire un choix entre « la lucidité » et « les illusions mortelles » pour ce second tour de la présidentielle.  
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François Bayrou, maire (MoDem) de Pau et soutien d’Emmanuel Macron se veut grave à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle. Pour le fondateur du MoDem, nous vivons « un moment clé de l’histoire contemporaine du pays : « Il y a des moments où les pays ont besoin d’un bol d’air frais. Il y a un moment où l’on est tellement au bout de l’exaspération à l’égard de blocages, la lassitude des systèmes qui ne marchent plus, que les pays se tournent vers une vision nouvelle, un regard nouveau, une personnalité nouvelle, jeune et qui est sorti du cadre que l’on voulait lui tracer ». Cette personnalité ainsi décrite est bien sûr Emmanuel Macron pour François Bayrou, qui défend son candidat face aux critiques se concentrant sur sa jeunesse en politique : « Il a tout à fait la sensation de la gravité de la situation et du poids de la tâche qui va être la sienne (…) Quand on arrive en tête d’une élection présidentielle alors que c’est la première fois qu’on se présente au suffrage, bien entendu il y a le sentiment que l’on a réalisé quelque chose qui était pour le moins inattendu ».

Et si « rien n’est joué » car « aucune élection n’est facile », François Bayrou est catégorique : « Marine Le Pen ne sera pas élue. Je ne veux pas accréditer une telle hypothèse ».

Alors que Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas prononcé pour le second tour en faveur du candidat opposé à Marine Le Pen, François Bayrou confie : « J’ai été stupéfait qu’il ne se prononce pas dimanche soir » et ajoute : « Je pense que Jean-Luc Mélenchon a heurté en profondeur [ce soir-là] un grand nombre de ceux qui lui avait fait confiance ».

François Bayrou : « La grandeur, la dignité, l’honneur de la France et le lien entre Français, tout cela est en jeu dans cette élection »
00:52

« La grandeur, la dignité, l’honneur de la France et le lien entre Français, tout cela est en jeu dans cette élection » poursuit-il. « L’essentiel est qu’aujourd’hui la France a un choix qui est pour la première fois depuis 15 ou 20 ans, le choix le plus clair qu’on puisse avoir. D’un côté, vous avez le choix d’un pays qui veut vivre et avancer dans la lucidité et qui accepte tous les défis qui sont devant lui et qui les relève (…) Et puis de l’autre, vous avez des illusions qui sont mortelles ».

Pour le maire (MoDem) de Pau, la politique de Marine Le Pen entrainerait « le malheur pour la France et pour les plus faibles (…) Si on déstabilisait notre économie, nos finances publiques, l’Etat, si on sortait de l’Union européenne et de l’euro, alors la France connaitrait le moment le plus difficile et chaotique de son histoire ».

Interrogé sur la question de la majorité avec laquelle Emmanuel Macron gouvernerait s’il était élu, le fondateur du MoDem répond : « Il gouvernera avec la majorité que lui auront donnée les Français s’il est élu (…) A partir de cette majorité présidentielle, il va former une majorité législative ». Mais contrairement à son candidat, François Bayrou pense qu’il n’est pas opportun d’annoncer des investitures législatives entre les deux tours d’une présidentielle : « Ce n’est pas le moment » appuie-t-il. « L’idée que l’on polluerait, qu’on troublerait ou qu’on pèserait sur l’élection présidentielle par la distribution d’investitures pour des élections législatives qui vont venir plusieurs semaines après, est une idée baroque, pas cohérente (…) Il faut se concentrer sur l’élection présidentielle » conseille-t-il encore.  

Et face à la main tendue de Bruno Le Maire, député (LR) de l’Eure, prêt à une alliance si une majorité claire ne se dégageait pas pour Emmanuel Macron, François Bayrou réagit : « Vous voyez, tout le monde y vient ! (…) Devant l’évènement, devant la gravité de la situation, tout le monde à droite, à gauche et au centre dit qu’il faudra travailler ensemble. On ne peut pas faire autrement que de travailler ensemble ».

Quant à savoir quels seront les fonctions de François Bayrou après le 7 mai, le maire de Pau esquive la question tout en donnant quelques pistes : « Je suis attaché à ma ville et je resterai dans cet attachement. Je ferai tout ce que je peux pour qu’elle se développe. Et je ferai tout ce que je peux pour que mon pays se sorte de la crise dans laquelle il est. Ce sont deux engagements complémentaires ».

Dans la même thématique

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le

Bayrou conseille à Macron de retarder les investitures aux législatives
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le