Belloubet défend l’ouverture d’une salle d’audience controversée à Roissy

Belloubet défend l’ouverture d’une salle d’audience controversée à Roissy

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a défendu jeudi l'ouverture d'une salle d'audience délocalisée à Roissy pour juger...
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La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a défendu jeudi l'ouverture d'une salle d'audience délocalisée à Roissy pour juger les étrangers non admis sur le territoire français, estimant qu'elle constitue "une amélioration considérable par rapport à la situation" antérieure.

Cette annexe judiciaire située au pied des pistes de l'aéroport a ouvert jeudi, malgré l'opposition d'avocats et d'associations. Les étrangers en attente d'une décision d'admission sur le territoire étaient jusqu'à présent jugés dans l'enceinte du tribunal de grande instance de Bobigny.

"Nous avons veillé à ce que toutes les conditions d'impartialité, de dignité, d'accès, de mode de transport soient réunies", a affirmé Nicole Belloubet lors d'une visite au TGI de Bobigny, en rappelant que le Conseil constitutionnel et la cour d'appel en avaient "validé le principe".

Pour autant, elle a expliqué n'avoir pas souhaité se rendre à l'inauguration afin de ne pas perturber la première audience. Mais "je vais y aller très prochainement", a-t-elle assuré.

Des associations de droits de l'Homme, le Syndicat de la magistrature ainsi que des avocats ont notamment dénoncé ce projet, qui instaure selon eux une "justice d'exception" et peut constituer une atteinte à "l'impartialité" de la juridiction.

Durant sa visite, la ministre a également pris note des doléances des personnels, greffiers comme magistrats, du deuxième tribunal de France, qui souffre d'un sous-effectif et de conditions matérielles dégradées.

"Ce qu'on voit dans les couloirs est inacceptable", a-t-elle dit à propos des boîtes d'archives qui encombrent bureaux et couloirs, ajoutant vouloir "accentuer l'effort de numérisation" pour résoudre ce problème.

Elle a annoncé un investissement de 6 millions d'euros en 2018 pour réaliser des travaux d'étanchéité et d'électricité du bâtiment, qui prend l'eau, ainsi que des renforts humains pour le greffe, soit une "cinquantaine de personnels nouveaux entre septembre et janvier".

C'est sans compter les départs, nombreux dans cette juridiction de banlieue qui compte un turn-over important et affiche un taux d'absentéisme de trois points supérieurs à la moyenne nationale (15,9%), ont souligné ses interlocuteurs au sein du TGI.

Alors qu'un mouvement de grève a affecté pendant une semaine le service du greffe, qui a cessé d'accueillir le public, la CGT a indiqué avoir boycotté la visite de la ministre, avec ce mot d'ordre: "Des juridictions fauchées dans un département fauché : nous ne voulons pas de ce bordel".

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